Et dire qu'il y a deux ans, ce jeune homme plutôt introverti s'interrogeait encore sur son avenir: était-il fait ou non pour la carrière de chanteur? Grande question restée en suspens durant plusieurs années… et qu'il a résolue depuis. Cela dit, Hugo Laporte a toujours été passionné de musique. «La première fois que j'ai entendu jouer du violon, à 6 ans, j'ai tout de suite voulu suivre des cours, explique-t-il. Au secondaire, j'ai joué un peu de clarinette et de trompette et j'ai fait partie de l'harmonie de l'école. J'écoutais aussi beaucoup de musique classique, surtout Beethoven, mais également Chopin et Schumann.»
Après avoir tâté du piano l'espace de quelques mois, l'adolescent a fini par se rendre à l'évidence: aucun instrument ne l'intéressait vraiment. C'est sa professeure de solfège qui lui a mis la puce à l'oreille, si on peut dire, en lui soulignant qu'il possédait un beau timbre de voix. Sur ce, Hugo Laporte décide de s'inscrire en chant classique au cégep. Lui qui n'a jamais chanté en public récolte quantité de commentaires favorables lors des classes d'ensemble, non seulement de la part des professeurs, mais aussi des autres étudiants. À la Faculté de musique, c'est pourtant la musicologie qu'il choisit d'étudier, avant de plonger dans des études de chant, en janvier 2014.
Depuis cette date, le chanteur a remporté le premier prix au Concours de musique du Canada 2014, a chanté en solo avec l'Orchestre symphonique de Québec, en plus de se joindre à plusieurs événements musicaux. Il continue à perfectionner son art avec Patricia Fournier, chargée de cours à la Faculté de musique, qui ne tarit pas d'éloges sur son élève. «Hugo est un étudiant exceptionnel doué d'une voix de baryton d'une grande richesse de timbre, dit-elle. Malgré son jeune âge, il montre une maturité vocale remarquable, tant par son intelligence musicale que par l'égalité de son registre. Je suis certaine qu'un brillant avenir dans le monde lyrique s'ouvre devant lui.»
Mais le talent ne suffit pas dans le monde de l'opéra, où il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. «Il faut être persévérant et croire en soi, tout en étant ouvert à la critique», résume Hugo Laporte, qui dit être plutôt du genre à vivre le moment présent. Dans un proche avenir cependant, il aimerait aller étudier le chant en Allemagne, une destination exceptionnelle pour l'opéra, selon lui. Et s'il y a un rôle qu'il rêve de jouer un jour, c'est celui de Figaro, dans Le barbier de Séville de Rossini.