
Une affiche signée Maude Bouchard
Se démarquer avant tout
Les étudiants qui terminent leur baccalauréat en design graphique ont voulu cette année renouveler complètement le concept habituel d’exposition pour présenter leurs œuvres. L’événement, qui se déroule du 11 au 17 mai à l’École des arts visuels et s’intitule «Marque de fabrique», révèle à la fois l’omniprésence du design dans la vie quotidienne et les jalons qui marquent le parcours, au cours de trois années de formation, d’un étudiant du domaine. La visite commence par un décor d’entrepôt suggéré par des échafaudages et des palettes de bois. Là, les visiteurs font connaissance avec les quelque 70 finissants qui forment le groupe des fabricants, puis se dirigent vers l’arrière-boutique d’un magasin où s’accumulent des emballages de divers produits commerciaux dessinés par les étudiants au cours de leur baccalauréat. Vient ensuite le Café Internet où l’accent est mis sur le volet image d’entreprise du programme. Au mur, des circulaires publicitaires et des affiches, alors que, sur des tables, des ordinateurs présentent des sites Web conçus par les étudiants.
«Nous voulons montrer que le design fait véritablement partie du quotidien de chacun», souligne Joannie Gill, membre du comité des fabricants. «On part de l’étape de fabrication pour arriver à la mise en marché afin de comprendre comment se crée l’imaginaire autour du design», enchaîne Patrick Williams, un autre fabricant. En toute logique, le parcours se termine dans un appartement un peu conçu à la façon du magasin IKEA. Des sofas, des tables, des lampes, une petite balayeuse constituent le décor du salon où le public peut voir des affiches, des photos, des couvertures de livres et de magazines conçues par les finissants. La visite démarre ce vendredi, à 17 h, et se poursuit toute la semaine entre 10 h et 17 h. Pour plus de renseignements, visitez le www.lesfabricants.blogspot.com.
Une brique de savoir
Une dizaine d’étudiants de design graphique viennent de faire paraître la sixième édition du magazine laBrique. Intitulé «Transition», ce numéro est à l’image du parcours des étudiants s’apprêtant à quitter le cocon universitaire pour le rude monde du travail. Si ces étudiants ont choisi de s’investir dans ce projet depuis trois ans, c’est pour réfléchir sur leur futur métier, concevoir des mises en page, oser la couleur dans un texte et apprendre à travailler en groupe. «Pour moi, le design graphique est une passion qui se vit au quotidien, confie Virginie Guilbert, qui assure la coordination. C’est très important d’inciter les étudiants à oser montrer leurs créations, car souvent la peur les retient.» Étudiante en troisième année, la jeune femme juge essentielle la production de ce magazine qui permet de sortir du cadre scolaire et de confronter les visions de mordus du graphisme.
Dans ce numéro, on peut lire, entre autres, une entrevue avec quatre femmes designers graphiques qui s’expriment sur la question du genre et de son influence sur la manière d’exercer leur métier ou encore sur le regard que les autres porte sur leur travail. Le magazine reproduit aussi l’extrait d’une discussion sur le blogue du site, www.labrique.arv.ulaval.ca, portant sur la possible opposition entre communication et design. Volontiers ludique, le magazine se veut également un moyen de créer en s’amusant. La preuve, cette bande dessinée à déployer présentant des idées coincées dans une cage et cette question existentielle traversant le numéro comme un leitmotiv: «Qui de l’œuf ou de la poule?» Les artisans du magazine y répondent à leur manière par des clins d’œil dans les textes ou encore par le choix délibéré d’une couverture jaune.
En vente à l’École des arts visuels ou à la librairie Pantoute sur la rue Saint-Joseph, laBrique est aussi un moyen pour les étudiants de s’insérer dans la communauté artistique du quartier.