Cette initiative de la Faculté des sciences de l'éducation (FSÉ) a été mise en place en 2001, en collaboration avec le CEFRIO et différents partenaires. L'objectif, à l'époque, était d'utiliser les technologies pour enrichir l'environnement d'apprentissage en région. Il ne s'agissait pas de formation à distance, mais d'une nouvelle approche où les élèves et les enseignants étaient invités à interagir entre eux. «On a pris la route difficile de la collaboration. Notre but était de créer un pont numérique afin d'augmenter les interactions université-milieu», explique la professeure Thérèse Laferrière, à l'origine du projet.
Christine Hamel fait partie de la première cohorte d'étudiants qui l'a aidée dans sa démarche. Elle ne compte plus le nombre d'enseignants à qui elle a présenté le projet, notamment à la Baie-James, l'une des premières régions partenaires. «C'était une autre époque. La technologie n'était pas au même stade; il fallait toujours surveiller les branchements, le niveau du son, les caméras... Nous étions les bizarres de l'étage à parler tout seuls devant nos écrans d'ordinateur!», se souvient en riant la directrice du programme de baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire.
L'École en réseau réunit aujourd'hui 25 commissions scolaires, ce qui représente une centaine d'écoles à travers la province. Le projet suscite aussi de l'intérêt à l'international puisque des collaborations ont notamment été réalisées jusqu'ici avec les États-Unis, le Bénin, le Sénégal, le Mexique, la Colombie, la Catalogne et Hong Kong.
Amélie Desmeules, étudiante à la maîtrise en psychopédagogie, est chargée d'animer des rencontres virtuelles entre des enseignants, des chercheurs et des orthophonistes. Des Laurentides à la Gaspésie, ils sont une vingtaine de personnes à participer mensuellement à cette activité qui leur permet d'échanger expertise et connaissances. «Nous mettons en contact des gens qui habitent dans des régions éloignées, où le service d'orthophonie n'est pas toujours disponible. Se rencontrer physiquement une fois par mois serait difficile sur les plans financier et logistique. La technologie permet donc de réaliser ce qu'on n'arriverait pas à faire autrement», explique l'étudiante.
Plusieurs autres projets permettent de tenir des activités d'échanges entre des élèves de différentes classes. Les enseignants peuvent alors se répartir les tâches selon leurs intérêts et leurs forces, l'un animant la visioconférence et l'autre pouvant être plus attentif aux interactions. Formés à cette fin, les étudiants de la FSÉ s'assurent du bon déroulement des activités. En tout temps, les professeurs peuvent les contacter, que ce soit pour demander une information sur la technologie ou pour faire participer leur classe à une nouvelle activité. «L'École en réseau rejoint des milliers d'élèves d'un peu partout au Québec et dans le monde. On reçoit de plus en plus de demandes de la part de professeurs et de directeurs d'école. Le forum fourmille de données, c'est vraiment stimulant!» se réjouit le professionnel de recherche Christian Perreault, qui s'occupe du volet technologique du projet.
«L'École en réseau nous rapproche du reste du monde. On n'a plus l'impression d'être si loin. On est à un clic de pouvoir se voir et se parler quotidiennement», de si bien conclure sa collègue Jessica Métivier.
Pour plus d'information sur l'École en réseau: eer.qc.ca. On peut également suivre le projet sur les médias sociaux: facebook.com/Ecoleenreseau et twitter.com/ecoleenreseau