Étudiante au certificat sur la diversité culturelle, Élaine Juteau travaille sur cette création depuis un bon moment. Le projet a commencé alors qu'elle effectuait une maîtrise en art à l'Université du Québec à Chicoutimi. Lauréate de bourses d'études du Conseil de recherches en sciences humaines et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture, elle a réalisé une résidence de recherche-création au Mexique avec deux complices, Andrée-Anne Giguère et Luis Ortega. Pendant un mois, ils ont donné une série de spectacles participatifs improvisés dans des lieux publics. Avec projection d'images et diffusion de sons, J'aurais aimé traverser transposera sur scène cette expérience inoubliable.
«La pièce n'est pas basée sur une histoire ou un récit en particulier. Elle présente des fragments, des morceaux de notre expérience, et c'est au spectateur de faire son chemin là-dedans», dit celle qui refuse de porter le chapeau de metteure en scène. Pour elle, le théâtre est avant tout une expérience collective. «Je me vois un peu comme une chef d'orchestre. Je propose des idées, mais chacun a sa place dans la création. Tout le monde devient un acteur créateur.»
Pour Thomas Langlois, à la tête de JokerJoker avec Emile Beauchemin, la pièce s'inscrit parfaitement dans la programmation de l'organisme. «La proposition d'Élaine nous a intéressés par l'originalité du projet, mais aussi par son aspect multidisciplinaire et même multiculturel. En lisant sa candidature, nous avons tout de suite vu qu'il s'agissait d'une expérience unique à offrir à nos spectateurs», raconte le doctorant en littérature et arts de la scène et de l'écran.
Par ses multiples projets, JokerJoker a pour but d'offrir aux artistes émergents une première expérience de diffusion professionnelle. Fondée en 2015, la compagnie vise aussi à donner la possibilité à des créateurs établis d'expérimenter. Les projets sont choisis par un jury composé de professionnels du milieu culturel. Le mot d'ordre: originalité et pertinence. Tenus secrets, les lieux de diffusion, qui changent d'un spectacle à l'autre, sont annoncés quelques jours avant l'événement. «L'idée de JokerJoker nous est venue du besoin d'offrir un autre mode de diffusion, de créer un organisme qui cherche à adapter sa démarche à chaque projet qu'il présente. Pour nous, JokerJoker, c'est un projet artistique et une performance en soi, en plus d'être, bien sûr, un diffuseur de spectacles», dit Thomas Langlois.
La pièce d'Élaine Juteau sera suivie, plus tard dans la saison, de …manquante, du collectif Les P'lis d'langue (du 7 au 11 février), de La fille qui s'promène avec une hache, de Kill ta peur (du 20 au 28 avril) et de Danse de particules, de la compagnie Le Théâtre Astronaute (du 2 au 5 mai). Ces projets sont diffusés en collaboration avec le LANTISS et les Productions Recto-Verso.
La pièce J'aurais aimé traverser sera présentée le mercredi 22 novembre, à 20 h, les jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 novembre, à 16 h 30 et à 20 h, et le dimanche 26 novembre, à 11 h. On peut se procurer des billets en ligne. Plus d'information sur la programmation et la démarche de JokerJoker