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La vie devant soi… ça reste vrai à 70, 80 et 90 ans. Vieillir, ce n'est pas arrêter de faire des projets ni cesser de se projeter dans l'avenir. «Pourtant, dans notre société, le vieillissement est essentiellement perçu et vécu comme un déclin et un état de dépendance aux autres. Je souhaite élargir cette vision et explorer les différentes facettes du vieillissement», explique Éric Gagnon, professeur associé au Département de sociologie et chercheur à VITAM – Centre de recherche en santé durable.
Le mardi 18 février, au Musée de la civilisation, le professeur associé présentera la conférence «À quoi rêvent les personnes aînées», dans laquelle il propose de discuter de la grande variété des aspirations chez les personnes aînées – des aspirations qui vont des projets d'avenir pour elles-mêmes aux rêves de changer la société.
«Le but de cette conférence, ce n'est pas de présenter des résultats de recherche, mais de discuter avec l'assistance de ce qu'est l'expérience du vieillissement et d'envisager différentes façons de vivre cette expérience», souligne Éric Gagnon, qui invite bien sûr les personnes aînées à se joindre à cette discussion, mais aussi les proches de ces personnes, les chercheuses et chercheurs, les journalistes et les artistes, qui peuvent aider à modifier la perception collective du vieillissement.
Le vieillissement, un concept à redéfinir
La vieillesse est souvent associée au déclin des capacités physiques et intellectuelles, donc à l'incapacité de «faire». Et qu'est-ce que «faire»? Quand on demande à un enfant, «que veux-tu faire plus tard?», on lui demande implicitement le métier ou la profession qu'il souhaite exercer. Dans une société qui valorise la production, le «faire» a donc été associé au travail. Autrefois, quand les gens prenaient leur retraite, ils ne «faisaient» plus rien. Leurs capacités avaient décliné; ils devenaient improductifs, donc dépendants et vieux. Pour répondre à cette incapacité et gérer la dépendance, la société a mis en place des programmes sociaux.
«Aujourd'hui, pour différentes raisons politiques et sociales, on s'arrête encore beaucoup au fardeau et au coût que représentent les personnes aînées pour les familles et l'État. Il faut d'abord comprendre comment on en est arrivé à penser la vieillesse de manière aussi limitatrice et réductrice pour pouvoir proposer de nouvelles pistes de réflexion», déclare le chercheur, qui souhaite que le vieillissement ne soit plus vu comme un déclin – mais plutôt comme un nouveau rapport à soi et à son corps – ni comme une dépendance – mais plutôt comme un nouveau rapport aux autres et à la société.
Quand devient-on vieille ou vieux?
D'un point de vue administratif, les Canadiennes et Canadiens ont droit à une pension de la Sécurité de la vieillesse à partir de 65 ans. Mais est-on vieux à cet âge? «Il y a un critère administratif et il y a un critère subjectif. Généralement, les gens se sentent vieux lorsqu'ils sont malades ou dépendants des autres. Pour certains, ça arrive à 65 ans, pour d'autres à 95 ans», indique Éric Gagnon.
— Éric Gagnon, professeur associé au Département de sociologie et chercheur à Vitam – Centre de recherche en santé durable
Être une personne aînée ne signifie donc pas être vieille ou vieux. C’est une expérience qui peut comporter des défis, mais aussi beaucoup de possibilités, de rêves et d’aspirations.
Le professeur Éric Gagnon vous invite à imaginer votre vieillissement et à discuter de toutes les facettes de la personne aînée le 18 février, à 13h30, au Musée de la civilisation.