Le 13e Salon du livre des Premières Nations, qui se tiendra dans différents lieux de Québec (notamment la Maison de la littérature et le Morrin Centre) du 14 au 17 novembre, est bien plus qu'une foire du livre autochtone. Événement où se croisent spectacles littéraires, séances de dédicaces, déjeuners-poésie, ateliers de création, activités jeunesse et conférences scientifiques, il est en quelque sorte un festival célébrant la richesse et la diversité des écritures autochtones.
«Le Salon du livre des Premières Nations, c'est le seul événement, à la grandeur des Amériques, qui rassemble un si grand nombre d'autrices et auteurs autochtones. C'est vraiment un événement unique qui, grâce à une grande variété d'activités de création et de diffusion, permet de donner une large visibilité aux voix autochtones dans plusieurs langues. On s'y défait notamment de la binarité entre Canada anglophone et Canada francophone dans un contexte d'autochtonie littéraire où cette frontière est plus poreuse. C'est également un événement qui met en lumière la recherche dans le domaine», affirme Marie-Ève Bradette, professeure au Département de littérature, théâtre et cinéma, et administratrice de l'organisme Kwahiatonhk!, qui organise ce salon du livre.
Toutefois, depuis la pandémie, le volet scientifique de l'événement était confiné à quelques conférences en ligne, un peu éparses. Pour le plus grand bonheur des amateurs de prose autochtone, la Chaire de leadership en enseignement (CLE) sur les littératures autochtones au Québec – Maurice-Lemire, dont est titulaire Marie-Ève Bradette, ramène cette année la recherche parmi les activités phares de l'événement.
Les littératures autochtones du Québec en relation avec diverses cultures
Le jeudi 14 novembre aura donc lieu, à la Maison de la littérature, le colloque Approches translinguistiques des littératures autochtones, présenté par la CLE. Avec l'objectif de poser un regard nouveau sur les littératures des Premiers Peuples du Québec, ce colloque approfondira les liens qu'elles entretiennent avec des corpus autochtones d'autres aires géographiques et linguistiques.
Par exemple, la doctorante Ana Kancepolsky Teichmann mettra en relation le langage poétique innu avec les poésies mapuches de l'Argentine et du Chili, alors que la professeure Bradette abordera la nécessaire prise en considération des écrits de langue anglaise dans l'histoire littéraire autochtone du Québec.
La conférence inaugurale sera prononcée par Maurizio Gatti, titulaire d'un doctorat en études littéraires de l'Université Laval et pionnier dans les recherches sur les littératures des Premiers Peuples du Québec. Dans sa communication, il montrera les interactions entre les littératures autochtones produites au Canada, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et au Maroc.
Balado Lire en relation
Depuis 2020, le Salon du livre des Premières Nations est l'occasion de lancer une nouvelle saison du balado Lire en relation. Sous la coordination de la professeure Bradette, ces enregistrements sont un espace de vulgarisation de la recherche en littératures des Premières Nations et des Inuit.
«On cherche à y explorer la diversité des approches critiques dans les littératures autochtones. Parfois, on fait appel à des professeurs établis, mais on laisse aussi beaucoup de place à la recherche émergente. Le balado s'adresse autant aux littéraires qu'au grand public. C'est un outil pédagogique très intéressant, largement utilisé par les cégeps», explique Marie-Ève Bradette.
Ainsi, du 14 au 17 novembre, des épisodes présentant les propos de personnes étudiant au Département de littérature, théâtre et cinéma, soit Louis-Karl Picard-Sioui, Maxime Poirier-Lemelin et Maude-Lanui Baillargeon, seront disponibles, à raison d'un nouvel enregistrement par jour.
Pour tous les âges et pour tous les goûts
Parmi les nombreuses activités du Salon, quelques spectacles seront présentés à la salle Multi du complexe Méduse. Le samedi soir, le cabaret littéraire Kwahiatonhk! 2024 réunira plusieurs grands noms de la littérature autochtone, dont l'écrivain Louis-Karl Picard-Sioui, nouvellement inscrit au doctorat en études littéraires à l'Université Laval. Cette soirée en mots et en musique promet de belles surprises.
Le public est également invité à visiter les kiosques des exposants installés au Morrin Centre et à assister aux conférences qui se tiendront à la Maison de la littérature. Outre ces lieux abritant la majorité des activités du Salon, l'événement se déploiera également dans différents endroits de la ville, comme le café La Maison Smith de Limoilou et le réseau de la Bibliothèque de Québec.
Consulter la programmation, composée d'activités variées dont plusieurs s'adressent à un large public.