Quand la Ville de Québec a dû abattre son arbre le plus célèbre pour des raisons de sécurité en mars 2021, elle a promis que le boulet incrusté dans son tronc serait conservé, puis intégré à une œuvre d'art public. Promesse tenue! L'œuvre signée par l'artiste Paryse Martin est maintenant offerte aux regards, à la place d'Armes, où elle est installée temporairement jusqu'à la fin des travaux en cours dans le secteur du parc du Cavalier-du-Moulin. Elle se dressera, par la suite, à l'angle des rues Saint-Louis et du Corps-de-Garde, dans l'espace même qu'occupait l'orme centenaire.
Le dévoilement de l'œuvre Porter les songes à la limite du ciel éveille évidemment plusieurs émotions puisque son auteure, Paryse Martin, longtemps chargée d'enseignement à l'École d'art, est décédée en cours de projet.
«L'œuvre se voulait d'abord un hommage à l'orme, puis elle est devenue un hommage à une grande artiste. Je remercie d'ailleurs la succession de Paryse Martin, qui s'est impliquée dans la poursuite du projet afin de le mener à terme. Il s'agit d'un legs magnifique pour les citoyens de Québec», a indiqué la responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Québec, Catherine Vallières-Roland.
Le processus créatif
Une dizaine de résidentes et résidents du Vieux-Québec ont été étroitement associés à la conception de l'œuvre grâce à divers ateliers créatifs animés par Paryse Martin. Une vidéo réalisée par la Ville de Québec montre d'ailleurs quelques activités de ce processus créatif.
Dans la même vidéo, on voit Paryse Martin exposer sa vision de l'œuvre. «L'arbre devient une femme, qui, elle aussi, a une correspondance avec la nature parce qu'il y a une force de la nature qui s'est imposée aux premiers arrivants. […] Après 35 ans de pratique, c'est vraiment un défi particulier. Puis, en même temps, c'est un honneur absolu pour un artiste d'avoir à faire un objet aussi précieux», y déclare-t-elle.