Ce logiciel de simulation intègre tous les paramètres d'un élevage ovin – qu'il s'agisse de reproduction, de génétique, de santé animale, d'alimentation, de champs et cultures, d'installations physiques ou de ressources humaines – et modélise leurs interactions. «Simulovins permet de faire des prédictions techniques et économiques selon différents scénarios d'élevage, explique le professeur Castonguay. Par exemple, je peux modifier un paramètre comme le nombre de brebis et déterminer les répercussions sur les coûts et sur la rentabilité d'une entreprise compte tenu de ses caractéristiques de départ. Cet outil peut donc aider les éleveurs à prendre des décisions stratégiques pour augmenter la rentabilité de leur entreprise.»
Il y a maintenant près d'une décennie que François Castonguay développe cet outil. «Au départ, le logiciel a été conçu pour nos travaux de recherche. Je l'utilise également dans mes cours, ajoute le titulaire de la Chaire de leadership en enseignement en production ovine. De fil en aiguille, le projet a évolué et nous avons constaté que Simulovins pouvait aussi être utile aux conseillers en production ovine et aux producteurs ovins eux-mêmes.» La version 1.0 du logiciel est toutefois très complexe et peu conviviale pour les non-spécialistes. Grâce à une subvention de 437 000$ provenant d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, le chercheur et son équipe ont entrepris d'adapter le logiciel pour qu'il puisse être utilisé sur le plancher des moutons, par les producteurs et par les conseillers agricoles.
«Nous avons déjà recruté 10 producteurs ovins motivés et intéressés par le projet. Nous allons travailler avec eux et avec une conseillère en production ovine pour implanter le logiciel dans leur entreprise. À partir des résultats de cette expérience-pilote, nous allons apporter des améliorations à l'outil. Nous allons aussi produire une version anglaise de Simulovins pour les producteurs du Canada anglais. La version 2.0 du logiciel devrait être prête le 31 mars prochain.»
La viande d'agneau consommée au Canada provient en grande partie de l'étranger. «À peine 45% de l'agneau consommé au pays est produit ici, ce qui laisse entrevoir un potentiel de développement important pour ce secteur», estime le professeur Castonguay.