
Même si les vitraux sont non-figuratifs, on peut trouver, dans l'agencement des couleurs, des formes, des lignes et des symboles qui ramènent sans cesse à une dimension visuelle interprétable.
Un groupe témoin d’une cinquantaine de personnes a accompagné Edmond Thériault tout au long de son processus de création. «Cette présence active était importante pour ne pas enfermer cette recherche en créativité dans un dialogue hermétique, solitaire et incommunicable, indique-t-il. Ensemble, nous avons pu découvrir comment le message de foi peut s’accueillir et se vivre aujourd’hui.» Comme artiste croyant, le prêtre verrier exprime autre chose que ce que l’on est habitués de voir. «Je cherche à rendre visible l’invisible, souligne-t-il. Je cherche à représenter la foi vécue non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur.»
Edmond Thériault a employé des techniques qui permettent de donner une transparence unique aux morceaux de verre. «Il en ressort une véritable poésie de couleurs, affirme-t-il. La cuisson à des températures très élevées permet au verre de fondre d’une manière mystérieuse dans des superpositions de verre, d’or, de plomb, de cuivre, d’argent et d’aluminium, lui donnant des reflets uniques qui font danser la lumière qui le traverse. Les volumes tridimensionnels obtenus ont des reliefs dentelés, comme éclatés, en épaisseurs dans lesquelles s’enferment des bulles, des gouttes, des trous, des fentes, des translucidités, ou encore un réseau de veines qui s’entrecroisent. Chaque vitrail a sa propre respiration, sa propre vie intérieure.» Selon lui, ces vitraux représentent une référence dans l’évolution du vitrail. Dans ces œuvres, les couleurs vont plus loin que l’effet de spectacle. Elles induisent une plus grande sensibilité à l’émotion religieuse. «Sur le plan symbolique, soutient Edmond Thériault, la couleur redonne aux images, aux lignes et aux formes extérieures une émotion qui propose une prise de conscience qui peut favoriser un changement possible dans la personne.»