
Le supercalculateur loge dans la structure en forme de silo, située à l'extrémité nord du pavillon Alexandre-Vachon, qui abritait auparavant l'accélérateur de particules Van de Graaf.
Rappelons que le CLUMEQ disposait d'une somme de 12,5 M$ pour installer, sur le campus, un superordinateur voué à la recherche. Le responsable du projet, Marc Parizeau, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique, et ses collaborateurs ont choisi de déployer cet imposant équipement dans la structure en forme de silo, située à l'extrémité nord du pavillon Alexandre-Vachon. Le recyclage de ce bâtiment, qui abritait auparavant l'accélérateur de particules Van de Graaf, a fourni l'occasion de mettre de l'avant un nouveau concept de disposition des serveurs qui assure un contrôle efficace et économique de la température dans l'enceinte. En effet, plutôt que de placer les composantes du supercalculateur en rangées comme on le voit généralement dans les salles d'ordinateurs, les responsables ont choisi de les disposer de façon concentrique sur deux étages. Cette façon de faire offre une solution originale au névralgique problème d’élimination de la chaleur produite par les serveurs. En effet, un engin comme Colosse dégage une chaleur équivalant à 4 000 ampoules de 100 watts qui doit être éliminée pour assurer son fonctionnement adéquat.
Dans l'approche concentrique mise de l'avant, l'air chaud produit par les serveurs se retrouve au centre de la structure et il est aspiré vers le bas par des ventilateurs. Il circule ensuite dans un réseau de serpentins qui en extrait la chaleur. L'air refroidi qui en sort est poussé en périphérie de l'enceinte. Il s'ensuit une circulation continue d'air à basse vélocité qui assure une température uniforme autour des serveurs. «Cette uniformité tient à la forme cylindrique de l'édifice et à la disposition concentrique des serveurs qui minimisent les turbulences de l'air, souligne Marc Parizeau. Il n'y a pas de variations de température perceptibles lorsqu'on se déplace dans la salle.»
Non seulement cette façon de faire réduit-elle les coûts de climatisation, mais la chaleur produite par le supercalculateur est récupérée et dirigée vers le système de chauffage des immeubles du campus. «Le gain d'efficacité par rapport à une salle conventionnelle est d'environ 50 %, estime le professeur Parizeau. Il n’y a pas d’ordinateurs tout à fait verts, mais notre installation compte parmi les plus efficaces au monde sur le plan énergétique.» Les économies ainsi réalisées ne sont pas négligeables si on considère que la facture annuelle d'électricité du supercalculateur et des appareils connexes devrait atteindre près de 200 000 $.