Léo Lacour est chercheur postdoctoral au Centre national d’études spatiales, en France. Depuis trois ans, il est rattaché au Département de biologie de l’Université Laval dans le cadre de l’Unité mixte internationale Takuvik. Été comme hiver, il enfourche sa bicyclette pour ses déplacements quotidiens. Résidant du quartier Saint-Roch, à Québec, il roule pendant une quarantaine de minutes, le matin, pour rejoindre son lieu de travail sur le campus. L’hiver, au lendemain d’une bordée de neige, il troque le vélo pour l’autobus.
«Pendant deux hivers, raconte-t-il, j’ai emprunté le tronçon de 600 mètres entre la rue Liénard, près de l’avenue Myrand, et l’avenue du Séminaire, sur le campus. Le parcours n’était pas déneigé et rouler dans ce secteur était plus difficile. Depuis que le Service des immeubles l’entretient, cela fait une grosse différence. Cela fait aussi une belle différence pour la fréquentation. Je remarque un nombre plus élevé de cyclistes.»
Le mois de novembre dernier, le Service des immeubles de l’Université a ajouté le tronçon de 600 mètres à ses activités de déneigement habituelles. Cette piste longe le terrain du Golf Campus ainsi qu’un dépôt à neige. De petits panneaux bleus portent discrètement la mention «Voie cyclable quatre saisons – Projet pilote 2019-2020 – Ville de Québec». L’ensemble du réseau de pistes cyclables du campus totalise environ 8 kilomètres.
«L’entretien du tronçon fait partie d’un projet pilote mené cet hiver dans le cadre de la collaboration entre l’Université et la Ville de Québec en matière de mobilité durable», explique la coordonnatrice d’opérations au Service de sécurité et de prévention, Claudie Tremblay.
Le projet pilote a pour objectif de déneiger une partie des pistes cyclables de la ville durant l’hiver 2019-2020, soit l’axe Père-Marquette, un parcours situé dans la haute-ville de Québec, parallèle au boulevard René-Lévesque, plat, rectiligne et très utilisé.
«Sur le campus, le fait de déneiger le tronçon de 600 mètres est très symbolique, soutient Claudie Tremblay. Ce précédent constitue une ouverture à ce mode de transport quatre saisons. Par le passé, le Service des immeubles ne déneigeait que le trottoir du tronçon. Cet hiver, il fait le trottoir et la piste cyclable. On veut bien desservir les deux clientèles.»
Le 24 janvier en matinée, un rideau a été installé près du pavillon des Sciences de l’éducation au niveau de l’abri à vélo. «Nous avons fait faire ce rideau, indique-t-elle. Ce projet pilote de l'Université a pour but de diminuer l’accumulation de neige et de permettre aux cyclistes d’y barrer leur vélo, même en hiver.»
Passionné saison après saison
Il roule encore et passionnément à vélo, et ce, hiver comme été. Victor Thibaudeau, professeur à la Faculté de philosophie et président de la Commission des affaires étudiantes, a débuté la pratique de la bicyclette en 1980. Quelques années plus tard, il se mettait au vélo d’hiver. Lorsqu’il roule, il se sent en harmonie avec son corps, avec la ville et avec la planète. Il le fait pour le plaisir, pour la beauté du geste et pour le bien-être ressenti.
«Parfois, dit-il, je quitte le bureau passablement fatigué. Je me dis que je vais rouler lentement. Mais au bout de 30 secondes, je suis à pleine vitesse, j’ai le sourire au visage. Lorsque j’arrive à la maison, je suis énergisé. Rouler, pour moi, est un mode de vie, une manière de penser. C’est une activité relativement douce. Je trouve que la bicyclette est une belle machine, efficace, écologique, économique. Elle est essentielle pour me rendre au travail et pour faire mes courses. L’hiver toutefois, je prends l’autobus ou l’auto s’il fait trop froid ou si les rues sont mal déneigées.»
Pour son parcours habituel, ce résident du quartier Saint-Jean-Baptiste emprunte l’axe Père-Marquette. «Pendant longtemps, raconte-t-il, cet axe était mal déneigé. Le fond était mou et je devais remonter sur le boulevard René-Lévesque. Depuis cet hiver, Père-Marquette est très bien dégagé.»