
Nicolas Manseau est chef d’équipe au Service de sécurité et de prévention. Ce service, qui compte une cinquantaine d'agentes et agents, patrouille le campus 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par année.
— Yan Doublet
La mission du Service de sécurité et de prévention (SSP) ne s'interrompt jamais. Alors que la plupart des étudiantes, étudiants et membres du personnel déserteront le campus durant le temps des Fêtes, les agentes et agents du SSP resteront à leur poste, veillant sans relâche à la sécurité et à la quiétude du campus. «Je suis fier de faire partie d'une équipe aussi engagée. C'est aussi une équipe solidaire puisque tous les agents du SSP, peu importe leur ancienneté, font à tour de rôle leur quart de travail de soir, de nuit, de fin de semaine ou pendant que tout le monde festoie, comme à la Saint-Jean-Baptiste ou au Jour de l'An», souligne l'agent Nicolas Manseau, chef d'équipe au SSP.
Père de 4 enfants âgés de 4 à 18 ans, Nicolas Manseau passe donc parfois Noël sur le campus, sans sa famille. «Les gens s'arrêtent souvent à notre uniforme. Mais nous ne sommes pas que des agents. Beaucoup d'entre nous sont aussi des papas et des mamans», remarque-t-il.
À l'emploi du SSP depuis une décennie, Nicolas Manseau a été embauché à l'Université comme chef d'équipe lors de la restructuration des services de sécurité. «Auparavant, l'Université confiait les tâches de prévention et de sécurité à des sous-traitants. Depuis 2015, le SSP engage des employés qui sont chargés des opérations préventives et des interventions de sécurité», précise-t-il.
Qu'apprécie-t-il de son travail? «L'Université Laval, c'est comme une ville dans une ville. Pour les agents, ça représente une grande variété de problèmes et beaucoup d'interventions différentes. Les journées se suivent et ne se ressemblent pas. Ça me permet de mettre à profit toutes les compétences que j'ai développées au cours de ma carrière», répond l'agent Manseau, qui a travaillé dans plusieurs milieux liés à la sécurité.
De la GRC à l'aéroport Jean-Lesage
Dès sa tendre enfance, Nicolas Manseau aspire à devenir policier, un rêve qui est venu bien près de se concrétiser. Sélectionné par l'École de la GRC, il part faire sa formation à Régina. Toutefois, à mi-parcours, il doit rentrer d'urgence à Québec: sa fille aînée, à l'époque toute petite, est hospitalisée. Finalement, Nicolas Manseau choisit de rester auprès de sa famille et de travailler dans les services de sécurité.
Au fil des ans, il a été agent armé dans le transport blindé, garde du corps pour des artistes et agent d'infiltration dans des entreprises. Il a également été à l'emploi de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), du Mail Saint-Roch, de l'hippodrome de Québec, du Musée national des beaux-arts du Québec et de l'aéroport international Jean-Lesage. «Ce sont toutes des expériences qui me servent aujourd'hui, témoigne-t-il. Par exemple, avec la DPJ, j'ai appris à intervenir auprès d'une clientèle jeune, encore en apprentissage. Avec le Mail Saint-Roch, j'ai abordé un milieu plus dur, avec de l'itinérance, de la maladie mentale, de la dépendance. Ça m'a appris à intervenir d'une manière moins répressive, plus empathique. J'étais davantage dans la discussion, la prévention, le travail communautaire, comme ce que je fais à l'Université Laval.»
Nicolas Manseau affirme d'ailleurs que ce qu'il préfère, c'est le volet social de son travail. «À l'Université, on doit composer avec tous les problèmes de la vie réelle puisque des gens étudient, travaillent, se divertissent, s'entraînent, conduisent, cuisinent, mangent, dorment sur le campus. On peut aider dans le quotidien. J'aime être là pour converser avec les gens de la communauté», confie-t-il.
Premiers intervenants et intervenantes
L'équipe du SSP, qui comprend un peu plus de 50 agentes et agents, répond à environ 52 000 appels par année, allant de la simple information aux interventions d'urgence. En moyenne, 5 à 10 signalements par jour requièrent le déplacement d'un ou une agente, mais ce ne sont pas nécessairement des situations graves ou urgentes. Il peut s'agir tout simplement de musique trop forte dans une résidence étudiante. En fait, une grande partie du travail consiste en de la prévention.
Les agentes et agents à la centrale peuvent observer l'activité en continu sur le campus. Ce sont eux qui reçoivent les appels et font suivre les demandes à leurs collègues qui patrouillent sur le terrain. Nicolas Manseau est chef d'une équipe de huit à neuf personnes qui travaillent à la centrale et sur le terrain.
— Yan Doublet
«Patrouiller sur le campus, soit plus de 1,5 km2, c'est entre autres s'assurer que les portes ferment bien, qu'il n'y a pas de rôdeurs ou d'entraves à la circulation. On rencontre des gens et on s'assure qu'ils ne vont pas mal. On fait aussi des campagnes de sensibilisation, parfois avec des partenaires. Dernièrement, on a reçu des étudiants en technique policière d'un cégep qui sensibilisaient les automobilistes à un changement de limite de vitesse dans une section du campus», explique Nicolas Manseau.
Toutefois, les agentes et agents sont aussi très bien formés pour répondre aux situations plus critiques. «Nous ne sommes pas armés, mais nous connaissons les techniques d'autodéfense, pouvons procéder à une arrestation et passer les menottes. Si un incendie se déclare, nous ne faisons pas qu'évacuer le bâtiment, nous pouvons éteindre le feu. Si une personne se blesse, nous apportons les premiers soins. Nous avons déjà réanimé des gens. Bref, nous suivons des formations chaque année pour être compétents lors d'urgences. Nous sommes les premiers intervenants sur le campus et devons agir immédiatement dans toutes les situations critiques, puis collaborer avec les policiers, les pompiers et les ambulanciers à leur arrivée sur les lieux. Nous aussi, nous avons des véhicules d'urgence», explique l'agent Manseau, qui aime travailler avec des collègues aux compétences très diversifiées.
«Certains collègues ont des compétences plus pointues en premiers soins, en intervention sociale ou en maîtrise d'un incendie et on essaie de tirer profit des forces de chacun. On réussit ainsi à créer un sentiment de sécurité pour toute la communauté sur le campus et, parfois, à faire de petits miracles», conclut-il.

























