Plus de 120 personnes provenant, pour la plupart, du milieu de l’éducation ont assisté au 2e colloque du Mouvement Humanisation qui s’est tenu le l2 mai sur le campus. L’un des conférenciers était le grand spécialiste de la pensée complexe, Edgar Morin, qui a donné une vidéoconférence ayant pour thème «De l’hominisation à l’humanisation». Dans son exposé, l’illustre sociologue a insisté sur l’importance pour la personne de passer de l’état inachevé à celui d’achevé, au cours du seul espace de temps dont il dispose vraiment, soit sa propre vie. Pour sa part, Renald Legendre, professeur à l’Université du Québec à Montréal, a parlé du «cul-de-sac des réformes de l’éducation», dont le plus grand tort serait de ne pas s’appuyer sur une éthique et une éducation humanisantes. Enfin, Gaston Marcotte, fondateur du Mouvement Humanisation et professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation, a souligné que, si les humains aspiraient naturellement à vivre heureux, ils n’hériteraient qu’en potentiel des processus mentaux (conscience de soi, raison, créativité, etc.) qui leur permettront de devenir autonomes et responsables dans leur poursuite du bonheur. À son avis, seule une éducation axée sur l’actualisation de ce potentiel intellectuel leur permettra d’atteindre le bonheur.
«Le bonheur comme finalité de l’institution éducative est aux antipodes des finalités proposées dans le rapport final des États généraux sur l’éducation, à savoir "instruire", "socialiser" et "qualifier", a expliqué Gaston Marcotte. De fait, ce ne sont pas là des finalités, mais des moyens qui ne sont aucunement fondés dans le rapport. Le Mouvement Humanisation est convaincu que le bonheur comme finalité ultime de l’éducation est la meilleure réponse à l’incommensurable ignorance, pauvreté, misère et souffrance causées par le sous-développement humain, a insisté Gaston Marcotte. Une telle finalité permettrait aussi d’extirper l’éducation de sa crise actuelle qui perdure, malgré les réformes qui se succèdent.» Sa tâche est maintenant de convaincre le peuple québécois.