25 septembre 2024
L'insatisfaction par rapport à l'image corporelle chez les jeunes associée au temps passé sur les réseaux sociaux
Une enquête internationale rappelle l'influence négative que les réseaux sociaux peuvent exercer sur la perception de soi pendant l'adolescence
Une étude réalisée par une équipe de recherche de l'Université de Waterloo et de l'Université Laval vient rappeler les risques que comporte la fréquentation des réseaux sociaux pour la perception de l'image corporelle chez les jeunes. Plus de la moitié des jeunes qui ont participé à cette vaste étude internationale ont rapporté ressentir une insatisfaction par rapport à leur image corporelle, et cette insatisfaction était associée au temps passé quotidiennement sur les réseaux sociaux.
L'enquête a été menée en 2019 et en 2020 auprès de 21 277 jeunes de 10 à 17 ans vivant en Australie, au Canada, au Chili, aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-Uni. Les questions portaient sur la perception de l'image corporelle, l'idéal corporel, l'insatisfaction par rapport au corps, les taquineries liées à leur poids et leur utilisation des médias sociaux.
Les résultats, publiés récemment dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, révèlent que seulement 45% des jeunes étaient satisfaits de leur image corporelle. Une partie des jeunes ressentait une insatisfaction légère (20%) ou une insatisfaction allant de modérée à élevée (15%) en raison d'une perception de surpoids. Une autre partie éprouvait une insatisfaction légère (14%) ou une insatisfaction allant de modérée à élevée (6%) en raison d'une perception de maigreur. Le fait d'être une fille était associé à une probabilité plus élevée de se juger trop grosse et à une probabilité moins élevée de se trouver trop maigre.
Près de 98% des jeunes utilisaient quotidiennement les réseaux sociaux. La majorité y consacrait entre 0,5 et 3 heures par jour, mais 18% y passaient 5 heures quotidiennement. Les analyses ont révélé que la satisfaction par rapport à l'image corporelle diminuait en fonction du temps passé sur les réseaux sociaux. Elle se situait à 59% chez les jeunes qui n'utilisaient jamais les réseaux sociaux et elle diminuait progressivement en fonction du temps d'écran pour atteindre 40% chez les personnes qui y consacraient 5 heures par jour. Ce sont surtout les préoccupations liées au surpoids qui étaient responsables de cette baisse du niveau de satisfaction par rapport à l'image corporelle.
«Nos résultats montrent que l'insatisfaction par rapport à l'image corporelle est devenue courante chez les jeunes de nombreux pays et que son ampleur semble associée à l'usage des réseaux sociaux. Cela met en lumière l'importance de faire la promotion d'une image corporelle saine auprès des jeunes, de les sensibiliser à l'influence des réseaux sociaux sur la perception de leur image corporelle et sur l'idéalisation des standards de beauté», souligne l'une des auteures de l'étude, Lana Vanderlee, professeure à l'École de nutrition et chercheuse au Centre Nutrition, santé et société et à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval.
Les autres signataires de l'étude sont Karen Hock, Christine White et David Hammond, de l'Université de Waterloo.