Des enjeux cliniques actuels en psychologie à la neurophotonique, de l’inclusion financière à Platon, de l’expérience d’un camp innu au Nunavik au français langue seconde, du féminisme à l’éthique organisationnelle: la programmation 2024 des écoles d’été de l’Université Laval se démarque plus que jamais par sa diversité.
Pas moins de sept écoles seront au programme pour la toute première fois. Ces formations originales porteront sur la scénarisation et sur les églises romanes, l’hydrographie et l’hydrospatial, de même que les matériaux durables, le surtourisme en Espagne et les minorités en Afrique et au Moyen-Orient. Deux autres écoles offriront respectivement une formation sur la démocratie et sur la technologie fromagère. La dernière école portera sur la thématique du vivre-ensemble.
«Les écoles d’été de l’Université Laval ne sont pas connues de tous», souligne Laura Roy, responsable des partenariats et du développement des marchés d’emploi, également coordonnatrice des écoles d’été au Service du développement professionnel de l’Université Laval. «Elles constituent une belle alternative, poursuit-elle, en termes de formation, pour ceux et celles qui cherchent à sortir des sentiers battus et à acquérir des connaissances très spécifiques.»
Au moment de publier cet article, le nombre d’écoles annoncées officiellement s’élevait à 27 réparties entre 6 grandes catégories. La part du lion revient aux sciences de l’administration, qui organisent 6 écoles à elles seules. Trois de ces formations portent sur la gestion: celle des organisations de coopération internationale, celle des services de santé dans les pays francophones, et celle des opérations et de la logistique dans la vie moderne.
«Dans la catégorie Administration, explique-t-elle, la clientèle est un peu plus ciblée, par exemple les gestionnaires du milieu de la santé. Dans la catégorie Sciences, santé et recherche nordique, l’école d’été en technologie fromagère s’adresse à des experts.»
Qu’elles soient créditées ou non, hybrides ou en présentiel, la plupart des écoles d’été 2024 s’adressent aux étudiants inscrits à l’un ou l’autre des trois cycles d’enseignement de l’Université Laval, de même qu’aux professionnels en emploi et aux retraités. «Nos écoles, ajoute-t-elle, sont toutes offertes en mode intensif, la plupart entre quelques jours et une semaine. La plupart des formations se donneront en présentiel, que ce soit sur le campus de l’Université Laval, en plein air dans la région de Portneuf ainsi qu’au Nunavik, de même qu’à Gaspé. En Europe, nos professeurs et étudiants séjourneront à Agost, en Espagne, et en Bourgogne, en France.»
La région de Portneuf ouvrira le bal
Pour une deuxième année d’affilée, l’école d’été axée sur l’intervention psychosociale en contexte de nature et d’aventure donnera le coup d’envoi à la saison. «Cette école est mon coup de cœur, indique Laura Roy. Le concept de cette école est unique en soi. Sa formule pédagogique est novatrice. À l’Université Laval, nous sommes vraiment innovants dans le développement de nos écoles d’été.»
L’école vise à mettre en valeur les bénéfices sur la santé globale de vivre des expériences d’aventure en plein air. Elle se déroulera du 3 au 6 mai dans la vallée du Bras-du-Nord, dans la région de Portneuf. Elle est offerte en priorité aux étudiantes et étudiants en travail social et en criminologie à l’Université Laval.
Il faut toutefois noter que le groupe est déjà complet, et ce, depuis le mois de janvier, ce qui en dit long sur sa popularité. Une vidéo a même été tournée l’an dernier sur cette formation.
Deux écoles se tiendront à l’étranger cet été. À compter du 27 mai, le professeur du Département des sciences historiques, Didier Méhu, jouera le rôle de guide pour un groupe d’étudiantes et d’étudiants dans un voyage à travers la Bourgogne, une région de France reconnue pour la qualité de son patrimoine bâti médiéval. La formation créditée en histoire de l’art est offerte aux étudiants des trois cycles d’enseignement et autres disciplines historiques. L’objectif du voyage consiste en l’étude in situ de l’architecture et du décor d’églises romanes construites dans le sud de la Bourgogne entre le 10e et le 12e siècle. Parmi les sites visités, mentionnons Tournus, Cluny et Autun.
Dans la première semaine de juin, des étudiantes et des étudiants s’intéressant au patrimoine et à la muséologie convergeront vers la ville d’Agost, en Espagne, pour l’école d’été internationale Musée et patrimoine à l’ombre du surtourisme. Ce cours ouvert à tous les cycles est organisé à l’initiative du professeur du Département des sciences historiques, Mohamed Habib Saidi, en collaboration avec le Museu de Cantereria et la municipalité d’Agost. Les participants auront l’occasion de réfléchir aux implications concrètes du surtourisme et du sous-tourisme en terrain espagnol et de proposer des pistes de solution.
Les peuples autochtones
Pas moins de trois écoles d’été se consacreront aux peuples autochtones. À compter du 27 mai, la réalisatrice et scénariste originaire de Kanehsatake, Sonia Bonspille Boileau, donnera une classe de maître sur la scénarisation. Elle abordera, entre autres, la représentation autochtone à l’écran et la décolonisation des milieux du cinéma et de la télévision. L’activité est organisée par la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec.
À partir du 3 juin, l’école d’été du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones se penchera sur les droits et enjeux internationaux des peuples autochtones de la Francophonie. La programmation couvrira la structure et le fonctionnement du système onusien consacré aux droits des peuples autochtones, avec un ancrage historique dans les luttes des Premiers Peuples de la Francophonie. La formation s'adresse en priorité aux leaders autochtones actuels et émergents, aux professionnels des organisations et institutions autochtones, et aux étudiants en droit et sciences sociales.
Enfin, du 12 au 20 août, Sentinelle Nord, en collaboration avec la Chaire Littoral, aussi nommée la Chaire de recherche en partenariat Sentinelle Nord en approches écosystémiques de la santé, et la Corporation du Mushuau-nipi, offrira l’école d’été internationale Territoire, alimentation, santé et bien-être. Cette formation expérientielle unique met de l’avant des approches écosystémiques à la santé dans un contexte transdisciplinaire alliant savoirs autochtones, scientifiques et professionnels. L’école explorera la relation étroite entre la santé du territoire et la santé et le bien-être des Premiers Peuples. Elle se déroulera à Uashat mak Mani-utenam, sur la Côte-Nord, et au Mushuau-nipi, dans le Nitassinan/Nunavik.
À cette série d’écoles, il faut ajouter celle intitulée Parcours d’été du vivre-ensemble. Cette formation aura lieu sur le campus à des dates qui restent à déterminer. Elle est organisée par la Chaire de recherche sur l’intégration et la gestion des diversités en emploi de l’Université Laval et par la Ville de Québec. Basé sur les valeurs de diversité, d’équité et d’inclusion, le contenu abordera quelques thématiques, dont «À la découverte des peuples autochtones». Ce parcours de formation s’adresse aux étudiants comme au grand public.
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