
Photo du haut: le sprint à quatre pagayeurs, une des épreuves remportées par l’Équipe de canoë de béton de l’Université Laval au mois d’avril, au New Hampshire, lors de la compétition régionale américaine de canoë de béton. Photo du bas: des membres de l’Équipe de structure de l’Université Laval durant l'assemblage de leur pont d’acier, également au New Hampshire, lors de la compétition régionale américaine de pont d'acier. Enfin, deux membres de l’Équipe de traitement des eaux de l’Université Laval au travail en Californie, le mois dernier, durant la 2024 ASCE Mid-Pacific Water Treatment Competition.
Le jeudi 9 mai, le campus sera pris d’assaut par plusieurs centaines d’étudiantes et d’étudiants inscrits à un programme de baccalauréat en génie civil au Canada. Les visiteurs représenteront une vingtaine d’universités. Ces futures et futurs ingénieurs s’affronteront dans trois grandes épreuves: la course de canoë, l’assemblage de ponts d’acier et le traitement d’eau souillée afin de la rendre potable à nouveau.
«Chaque année, la Société canadienne de génie civil (SCGC) organise des compétitions nationales de canoë de béton et de pont d’acier s’adressant aux étudiants en génie civil de partout au Canada», explique Loïc Morin, étudiant au baccalauréat en génie civil à l’Université Laval et membre du comité organisateur. «Les compétitions se dérouleront pour la première fois dans la capitale depuis 2017, poursuit-il. L'initiative vient de mes collègues Alec Albert, Nathaniel Soucy, deux étudiants au baccalauréat en génie civil, et moi-même, ainsi que la diplômée Marie-Laure Filion, présidente de la Compétition de la SCGC à l'Université Laval. En 2022, les trois premiers ont été membres de l’Équipe de canoë de béton de l’Université Laval. En 2023, nous faisions partie de l’Équipe de structure à la compétition nationale de pont d’acier. Marie-Laure a été capitaine de l’Équipe de canoë de béton en 2021 et 2022. Cette année, la SCGC organise sa toute première compétition de traitement des eaux.»
Une logistique particulière
Le comité organisateur planche activement depuis août dernier sur l’organisation de l’événement qui se tiendra jusqu'au 11 mai. La tenue des compétitions de canoë et de ponts d’acier nécessite une logistique particulière. Dans le premier cas, les courses se dérouleront à la Base de plein air de Sainte-Foy. Dans l’autre cas, les équipes s’affronteront à l’aréna de Duberger. La compétition de traitement des eaux, quant à elle, se tiendra dans le Grand Axe du campus. C'est à cet endroit que le grand public pourra voir les 19 canots et les 15 ponts d'acier le jeudi 9. Le public pourra également assister aux courses de canoë le samedi 11 à la Base de plein air de Sainte-Foy.
«La Base de plein air est le partenaire de l’Équipe de canoë de béton de l’Université Laval depuis plusieurs années, rappelle Loïc Morin. L’équipe de pagayeurs s’entraîne là pendant l’automne. En ce qui concerne l’aréna de Duberger, nous avons discuté avec la Ville de Québec. C’était un peu un défi pour trouver le bon endroit. Notre demande n’était pas conventionnelle au sens où nous cherchions un grand espace permettant de monter des ponts d’acier.»
Des présentations techniques et des présentations de carrières sont au programme, ainsi que la visite d’un laboratoire et un banquet de clôture. Dans le Grand Axe, le 9 mai, les canoës seront pesés et subiront un test de flottaison dans un bassin d’environ 1,2 mètre de haut rempli d’eau. Les ponts d’acier tout montés seront également pesés. «Les juges inspecteront les canoës et les ponts d’acier, indique l’étudiant. Ils vérifieront s’il y a des fissures dans le béton. Ils valideront si les canoës flottent bel et bien sur l’eau pour assurer la sécurité des pagayeurs durant les courses. Ils vérifieront si les soudures ont été bien faites sur les ponts.»
En quelques mots, le financement de l'événement est assuré par les commanditaires et les frais d’inscription des participants. Les universités participantes se chargent de tous leurs déplacements. Environ 200 étudiants logeront dans les résidences de l’Université Laval. Pour la compétition de canoë de béton, les équipes doivent produire à l’avance un rapport technique auquel ont accès les juges. Les informations contenues dans le document traitent notamment des mélanges de béton utilisés dans la fabrication du canoë, des analyses structurelles, des méthodes de fabrication, des considérations environnementales.
Trois équipes performantes
Il n’est pas exagéré de dire que les trois équipes qui représentent l’Université Laval seront gonflées à bloc. Dans les dernières semaines, les formations de canoë de béton et de pont d’acier ont terminé chacune au premier rang du classement général de la compétition régionale américaine à laquelle elles participaient. Ces rencontres, organisées par l’American Society of Civil Engineers, ont eu lieu du 19 au 21 avril à Durham dans l’État du New Hampshire. Ce faisant, les étudiantes et les étudiants de l’Université Laval se sont qualifiés pour les finales américaines qui se tiendront en juin en Utah, pour le canoë de béton, et en Louisiane pour le pont d’acier.
En quelques mots, l’Équipe de canoë de béton a obtenu la première place pour son rapport technique, la première place pour le canoë ainsi que la deuxième place pour la présentation orale. Et les pagayeurs ont remporté leurs trois courses.
«Environ 50 étudiants ont travaillé sur le projet à différents niveaux d’implication, précise la cocapitaine de l’équipe, Sophie Corbeil, inscrite au baccalauréat en génie civil. Deux équipes canadiennes et neuf équipes américaines ont pris part à la compétition. Le poids de notre canoë est de 70 kilos, sa longueur de 5,9 mètres et sa largeur maximale de 62 centimètres. Notre canoë était le plus léger parmi les participants inscrits. Une tâche extrêmement importante du projet est la gestion du financement. Cette année, nous avons amassé environ 60 000 $. Les entraînements à la Base de plein air de Sainte-Foy se font uniquement à l’automne avant que l’eau ne gèle. On s’entraîne les samedis et dimanches matins de 7h à 9h. Pendant l’hiver, nous avons des pratiques intérieures au Centre Rame Québec.»
L’Équipe de structure de l’Université Laval, pour sa part, faisait face à 13 équipes, toutes américaines, à la compétition de pont d’acier. Le poids final de leur pont était de 72 kilos, sa longueur de 6 mètres. Il devait supporter une charge de 1133 kilos en compétition. «L’assemblage a été l’épreuve qui nous a rendus les plus fiers étant donné le progrès que nous avons fait depuis l’an dernier, explique le cocapitaine Nicolas Daoust, inscrit au baccalauréat en génie civil. Nous avons réussi à assembler notre pont en environ 13 minutes à 4 bâtisseurs alors que l’an dernier nous l’avions fait en environ 23 minutes à 6 bâtisseurs. Aussi, notre plus proche concurrent a réalisé l’épreuve en 17 minutes à 5 bâtisseurs.»
Des adversaires américains et chinois
Du 4 au 6 avril, l’Équipe de traitement des eaux de l’Université Laval était à Sacramento, en Californie, pour prendre part à la 2024 ASCE Mid-Pacific Water Treatment Competition. Il s’agissait de la seule équipe canadienne en lice. Leurs 11 concurrentes provenaient des États-Unis et de Chine. La formation québécoise a terminé la compétition au quatrième rang du classement général. Son rapport technique lui a mérité une première place ex æquo avec une autre équipe. Leur temps de construction du système de traitement leur a aussi valu une première place.
Rappelons que l’objectif final de cette compétition est de purifier une certaine quantité d’eau souillée afin de la rendre potable à nouveau. La principale contrainte à la conception de ce système consiste à se servir de matériaux d’utilité courante vendus dans les magasins à grande surface.
«La phase de traitement se divise en deux étapes: le traitement chimique et la filtration, indique l’étudiant Michaël Charest, inscrit au baccalauréat en génie des eaux. Les matériaux utilisés pour le traitement chimique étaient la chaux, la gélatine et l’alun. Cette étape vise à faire décanter les particules en suspension et à ajuster le pH du mélange. Durant la compétition, 10 minutes sont accordées à cette étape, incluant le temps de décantation. Ensuite, vient la phase de filtration où le mélange est versé dans le filtre. Notre filtre était composé de filtres à café en bambou, de jute, de sable de filtration Marco et de sable Aquaquartz.»
Pour plus d’information, écrire à loic.morin.1@ulaval.ca.