À 25 ans, Louis-Philippe Noël cumule les réalisations. L'étudiant en génie des eaux a obtenu le premier prix universitaire du Mérite, décerné par la Fondation de l'Ordre des ingénieurs du Québec, pour l'excellence de son dossier scolaire et son engagement au sein de sa communauté. Triathlète, il a participé aux championnats du monde de demi-Ironman aux États-Unis en 2022 et en Finlande en 2023. En fin d'année, il participera à cette compétition qui aura lieu en Nouvelle-Zélande. Ancien capitaine de l'Équipe de traitement des eaux de l'Université Laval, il a triomphé avec les siens aux compétitions interuniversitaires en Californie.
Avec cette feuille de route, il a été désigné porteur de masse à la collation des grades de la Faculté des sciences et de génie, le 18 juin en matinée, au Centre des congrès de Québec. «J'étais vraiment content d'avoir été choisi, a-t-il confié en entrevue quelques jours plus tôt. Ça récompense mes efforts, mais il y a tellement de monde derrière moi qui m'a permis de faire ça: mes parents, ma blonde, mes amis, mes professeurs. Ça souligne tous ceux qui m'ont aidé à avoir ce beau parcours.»
En préparant son discours, Louis-Philippe Noël a aussi voulu parler au nom de ses pairs: «Aujourd'hui, notre tour est venu de mettre à profit notre curiosité et nos apprentissages pour façonner le monde de demain. Or, si la science a le potentiel d'améliorer notre monde, elle a également le potentiel de le détruire. C'est donc à nous qu'incombe cette grande responsabilité de s'assurer que progrès ne rime pas avec regrets. Comme nous le rappelle l'écrivain français Rabelais: "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".»
Son amour pour l'eau
Louis-Philippe Noël est, dit-il, «tombé en amour avec l'eau, l'océan», lors d'un voyage en Asie du Sud-Est après le cégep, où il a fait beaucoup de plongée sous-marine. «Je me suis rendu compte à quel point on est chanceux au Québec. Ici, on ouvre le robinet et on a de l'eau sécuritaire. Ce n'est pas le cas partout. Il y a des enjeux sociaux, environnementaux autour de l'eau; il y a la beauté, la richesse de cette ressource qui est tellement importante», expose le jeune homme derrière le balado Géni'EAU, qui met en lumière les innovations et les efforts pour protéger cette ressource.
Celui qui a commencé sa formation universitaire en génie informatique a bifurqué en génie des eaux après avoir croisé le chemin d'un ancien compagnon, qui l'a convaincu d'essayer cette discipline. «Je n'ai pas regardé en arrière depuis, j'étais tellement à ma place, c'était naturel pour moi de m'impliquer hors des cours.»
Capitaine de l'Équipe de traitement des eaux de l'Université Laval durant deux ans, il a laissé place à la relève depuis son entrée à la maîtrise à la session d'hiver. Mais avec l'aide d'une collègue, il a décidé de créer la toute première compétition canadienne de traitement des eaux qui s'est tenue à l'Université Laval en mai. «Avant, il fallait aller en Californie. On a fait ça pour susciter l'engouement à travers le Canada pour le traitement des eaux, un rôle important pour les programmes de génie civil.»
Continuellement en action
Louis-Philippe Noël est continuellement en action. Pendant la pandémie, il a lancé un programme de tutorat en sciences et en mathématiques au Collège Saint-Bernard de Drummondville, d'où il vient. Il a recruté des anciens de l'école pour parrainer des élèves en difficulté durant cette période difficile.
Après sa qualification au championnat du monde de demi-Ironman en Utah, en 2022, il a été recruté dans le Club de triathlon du Rouge et Or. «J'ai toujours fait du sport de compétition. Pour moi, c'est important de me dépasser à ce niveau. Ça me prend ça pour rester motivé.»
Le nouveau diplômé poursuit son parcours universitaire à la maîtrise auprès de ses codirecteurs, les professeurs Peter Vanrolleghem de l'Université Laval et Caetano Dorea de l'Université de Victoria. Dans son projet de maîtrise, il allie la force du premier, soit la modélisation, l'informatique et la surveillance épidémiologique, à l'expertise du second, soit l'eau et l'assainissement pour les pays en voie de développement. Il y a peu de recherche dans le domaine, dit-il, ajoutant que les pays possédant de faibles ressources gagneraient à avoir cette technologie.
Et s'il se projette dans 15 ans? «J'ai découvert que j'ai la fibre entrepreneuriale en moi, j'aime voir le monde changer, y arriver en faisant des actions concrètes. J'aimerais peut-être avoir une compagnie qui travaille à rendre l'eau plus accessible et améliorer les conditions de vie de la majorité», conclut le porteur de masse, porteur d'espoir.