
Ali Tawbe, étudiant en première année du doctorat de premier cycle en pharmacie, a fondé le projet Anatoli, qui vise à remettre en état des appareils électroniques. Ce projet a été sélectionné pour représenter l'Université Laval dans la catégorie Environnement au prochain gala Forces AVENIR.
— Yan Doublet
«Il y a quelques années, pour économiser un peu, j'ai tenté ma chance en achetant un appareil électronique de seconde main et en essayant de le réparer. Ça a bien fonctionné», raconte l'étudiant en pharmacie Ali Tawbe lorsqu'on lui demande de retracer les origines du projet Anatoli. Après avoir réussi ce premier test, il entrevoit la possibilité de s'équiper en matériel électronique de qualité pour un prix raisonnable. «Pour répondre à mes propres besoins, à la fois pour les études, les loisirs et la vie de tous les jours, j'ai commencé à acheter des appareils de seconde main, que j'ai remis en état», se souvient l'étudiant. De fil en aiguille, il achète et redonne vie à d'autres appareils, d'abord pour des membres de sa famille, puis pour des amis. «C'est à ce moment-là, à 18 ans, que j'ai songé à mettre sur pied un projet plus structuré, qui pourrait aider des étudiants à acquérir du matériel électronique à bon prix», déclare-t-il.
Un des premiers étudiants à qui il vend un appareil électronique lui suggère d'appeler son projet Anatoli. Ce mot d'origine grecque fait référence à l'aube, à la naissance d'un nouveau jour. «Lorsque je suis allé voir le sens du mot et que j'ai vu qu'on pouvait l'associer à une renaissance, j'ai tout de suite aimé l'idée. Je souhaitais redonner une nouvelle vie à des objets, c'était donc le nom idéal. En plus, je trouvais très significatif de rendre hommage à une des premières personnes qui m'a fait confiance», confie-t-il.
Aujourd'hui, à 20 ans, Ali Tawbe gère l'entreprise Anatoli Electronics, qui veut démocratiser l'accès à des outils technologiques de très bonne qualité et réduire les déchets électroniques. «L'entreprise me ramène un peu de revenus, mais ce n'est pas le but principal. Ce que je veux surtout, c'est aider les gens qui ont moins d'argent, notamment les étudiants et les personnes immigrantes, et être un exemple de solidarité dans cette société. Anatoli, c'est aussi un projet environnemental et de développement durable. Je souhaite réduire les déchets électroniques et lutter contre l'obsolescence programmée et la surconsommation», plaide-t-il.
Ali Tawbe a appris tout ce qu'il sait de l'électronique de manière autonome. «J'ai commencé avec des téléphones, puis des écrans. Au début, je lisais pour apprendre, je regardais des vidéos sur Internet. Petit à petit, j'ai élargi mon champ de connaissances. Dernièrement, on m'a demandé de réparer des drones et des caméras», raconte-t-il. Cependant, tous ces défis ne font pas peur à l'étudiant qui dit adorer apprendre de nouvelles choses tous les jours. «De toute façon, dit-il, je n'ai pas vraiment le choix. La technologie évolue tellement vite. Les plus récents appareils Apple intègrent l'intelligence artificielle. C'est important pour moi de bien connaître les produits que j'offre et de m'assurer que je fais un travail de restauration de grande qualité.»
De son côté, la clientèle semble satisfaite. Le site Internet d'Anatoli Electronics compte 50 000 vues par mois et plus de 130 appréciations de 5 étoiles, avec des commentaires élogieux.
— Ali Tawbe
Le projet Anatoli a été choisi lors du dernier Gala de la vie étudiante pour représenter l'Université Laval au prochain gala Forces AVENIR, dans la catégorie Environnement.
Que souhaite Ali Tawbe pour l'avenir de son projet? «Bien sûr, j'aimerais qu'il grossisse, mais pas dans le but d'en tirer d'énormes profits. En fait, j'aimerais bien un jour que les bénéfices me permettent de fonder un programme de bourses pour les étudiants. Pour l'instant, je me concentre aussi sur mes études en pharmacie, qui est mon projet de carrière. En fait, j'aime aider les autres et me sentir utile. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai choisi la pharmacie. Si ultimement je peux aider les gens avec leur santé, les étudiants dans leur projet d'études et la planète en recyclant des appareils informatiques, je serai comblé», conclut-il.

Quelques appareils électroniques qui ont été remis en état par Ali Tawbe.
— Yan Doublet