
En marge de la cérémonie de collation de grades, la finissante Gabrielle Gros-Louis en compagnie de sa mère, Marie-Josée Lévesque
— Dany Vachon
La date du 25 juin 2025 est certes à marquer d’une pierre blanche pour l’étudiante Gabrielle Gros-Louis. Après trois ans et demi d’efforts, traversés de doutes et de remises en question, elle a reçu aujourd’hui son diplôme de baccalauréat en actuariat de l’Université Laval. Cela s’est passé au Centre des congrès de Québec durant la cérémonie de collation des grades de la Faculté des sciences et de génie, devant ses deux parents, son copain et une amie.
«Mon baccalauréat a été un parcours du combattant, un bon défi, dit-elle. Il y a eu des hauts et des bas, comme des montagnes russes. J’ai souvent douté de mes capacités. Il y avait beaucoup de matière à assimiler en peu de temps. Mais j’avais décidé de passer au travers de tous les murs sur ma route. Je me suis rendue jusqu’à aujourd’hui et je suis fière de ce que j’ai accompli.»
Gabrielle Gros-Louis est issue de la nation wendat, à Wendake près de Québec. Si elle a choisi l’Université Laval pour ses études, c’était pour rester proche de chez elle. Elle a également été sensible aux mesures prises par la direction de l'Université pour favoriser l’intégration des étudiantes et étudiants autochtones à la vie du campus.
En plus d’étudier à temps plein, elle travaillait à temps partiel à Wendake pour un régime de retraite autochtone. «C’est le régime de retraite de tous les employeurs qui œuvrent dans une communauté autochtone au Québec, précise-t-elle. Il vise le mieux-être des Premières Nations. Nous sommes présents un peu en Ontario. Le but est d’acquérir une expansion pancanadienne.»
Une écharpe distinctive
Durant la cérémonie, la jeune diplômée arborait une écharpe distinctive, celle des finissantes et finissants des Premiers Peuples de l’Université Laval. Une cinquantaine de personnes auront porté cette étoffe durant la collation des grades. L'écharpe a été conçue par Kanessa Michel, une diplômée de l'Université Laval issue de la nation innue, titulaire d'un baccalauréat en design graphique. Celle-ci s’est inspirée de 4 motifs provenant de diverses nations autochtones du nord-est de l’Amérique du Nord. Un des motifs est une double courbe symbolique inspirée des Innus et des Wendat.

L’écharpe distinctive des finissantes et finissants des Premiers Peuples et le détail des motifs
— Kanessa Michel, conceptrice
«Pour moi, explique Gabrielle Gros-Louis, cette écharpe symbolise le fait que les étudiantes et étudiants autochtones sont tout aussi capables de réussir des études universitaires et, ensuite, de réaliser de grandes choses que leurs consœurs et confrères allochtones. Dans la société actuelle, je trouve important de montrer d’où l’on vient. C’est comme un geste symbolique de reconnaissance et de respect envers les Premiers Peuples. Je suis fière de mon nom parce qu’il porte l’histoire de ma famille. En portant l’écharpe, je revendique fièrement mon identité.»
L’étape du baccalauréat étant franchie, l’étudiante envisage maintenant des études de maîtrise en fiscalité.