«C'est un financement important qui nous permet aujourd'hui de rendre ça très concret. Ce que je vous annonce à la québécoise: on pèse sur le bouton!», a lancé avec enthousiasme Sophie D'Amours en conférence de presse, le 26 mai. Grâce à de nouvelles contributions de 8M$ du gouvernement fédéral et de 14,63 M$ du gouvernement provincial, la rectrice de l'Université Laval a lancé l'appel d'offres pour la construction de l'Institut nordique du Québec (INQ), maintenant que le budget nécessaire est bouclé.
Les travaux de ce projet de 105 M$ devraient commencer cet automne et on prévoit que le bâtiment érigé sur le campus, avenue de la Médecine, ouvre ses portes en 2026. «C'est pour les chercheurs, les étudiants, les partenaires que nous faisons ces grands espaces collaboratifs axés sur le partage des ressources et des équipements. Tout ça pour favoriser le développement durable du Nord du Québec et de l'Arctique canadien et le partage international avec nos collègues», a indiqué la rectrice, en mentionnant que 250 scientifiques vont y travailler.
Laboratoires de pointe et multidisciplinaires
Le complexe comprendra plusieurs laboratoires de pointe sur de grandes thématiques de recherche, qui seront utilisés pour répondre aux besoins de plusieurs disciplines. «C'est quelque chose d'assez innovant, les chercheurs ont travaillé ensemble pour les équiper. Il y a beaucoup de collaboration et de consultation dans ce projet, on voulait que les gens travaillent différemment», indique Brigitte Bigué, directrice administrative et au développement à l'INQ.
Un centre logistique servira aussi à préparer les missions maritimes et terrestres. «Les équipes vont dans le Nord et l'Arctique depuis une trentaine d'années. Ça demande beaucoup de préparation et d'instrumentation, alors que les appareils dans des conteneurs sont éparpillés dans la Ville de Québec. Pour une fois, ce sera regroupé et à la fine pointe, ce sera plus facile pour eux.»
Brigitte Bigué ajoute que le nouveau pavillon abritera des laboratoires pour simuler le froid et les conditions extrêmes du Nord, ainsi qu'un espace pour le ballastage. «Les chercheurs pourront déployer leurs instruments et sous-marins dans ces espaces de ballastage, sorte de grandes piscines.»
Ce nouveau pavillon est l'aboutissement de 11 années de persévérance, a indiqué la rectrice. «Ça nous a permis de faire un tour de roue supplémentaire et de bonifier le projet avec des espaces dédiés à recevoir les partenaires du Nord, à mettre en valeur la culture des Premiers Peuples. On pourra vivre au sein de l'Institut une science citoyenne, une science collaborative.»
Une pensée pour Louis Fortier
La rectrice a eu une montée d'émotion en conférence de presse en pensant à Louis Fortier, océanographe, professeur de la Faculté des sciences et de génie et leader de la recherche nordique à bord de l'Amundsen, décédé en 2020. «Louis était un grand scientifique, un entrepreneur de la science. Il avait beaucoup d'audace, il avait embrassé ce projet et on saura souligner son leadership.»
Sophie D'Amours a souligné l'heureuse coïncidence de la présence sur le campus ces jours-ci de la quatrième assemblée de l'Université de l'Arctique, qui rassemble des participants d'une douzaine de pays. «Ce sont 200 universités dans le monde qui ont décidé de mettre en priorité les grandes questions qui affectent le territoire de l'Arctique, des populations qui y vivent, qui ont décidé de faire avancer les connaissances. La science ne peut pas rester ici, dans nos murs, elle doit rayonner de par le monde», a déclaré la rectrice en saluant Frederik Paulsen, président du conseil d'administration de l'Université de l'Arctique et philanthrope au financement de ce complexe scientifique.
L'Université Laval soutient la construction de l'INQ avec une contribution de 29,27 M$, provenant de partenaires et de donateurs. Le gouvernement fédéral a octroyé 33,6 M$ au total à ce projet, et le gouvernement provincial, 42,13 M$.
Lisez plus de détails sur l'annonce dans le communiqué officiel de l'événement.