Votre arrêt n'est pas desservi (Éditions du Boréal), par Geneviève Boudreau
Qui a dit qu'il ne se passe rien d'intéressant en banlieue? Votre arrêt n'est pas desservi est constitué de 22 nouvelles qui ont le quartier Sainte-Foy comme toile de fond. Que ce soit à l'intérieur d'un bungalow, sur un trottoir, entre deux haies de cèdre, dans un autobus, au parc ou sur un terrain vacant, plusieurs décors sont mis en scène.
Un peu comme elle l'avait fait dans La vie au-dehors (prix Adrienne-Choquette), qui se déroulait en milieu rural, Geneviève Boudreau propose de courtes histoires avec divers personnages qui vivent de petits et grands drames: un père fraîchement séparé qui découvre la réalité de la garde partagée, un enfant qui se fait brutaliser par son voisin, un veuf qui ne peut s'empêcher d'aller épier son ancienne maison, une femme dégoûtée par les cloportes qui ont investi le pot de son cactus. À travers ces tranches de vie, Geneviève Boudreau explore des thèmes comme les relations familiales, l'intimité, la solitude, la nostalgie, les souvenirs, le temps qui passe, la transformation urbaine ou encore la disparition des terres agricoles.
L'auteure, on le suppose, a souvent arpenté le quartier Sainte-Foy pour avoir fait ses études en littérature à l'Université Laval avant d'enseigner au Cégep Sainte-Foy.
Les visiteurs du Salon du livre pourront la rencontrer au kiosque 701.
Qu'une partie de nous s'évanouisse (Éditions de l'Écume), par Jessica Dufour
Étudiante à la maîtrise en traduction, la poétesse Jessica Dufour se joint au catalogue des Éditions de l'Écume. Joliment intitulé Qu'une partie de nous s'évanouisse, son tout premier recueil porte sur «la relation mère-fille, ses impossibilités et la violence banale qui s'y glissent au quotidien».
Comment se construit-on par rapport aux générations qui nous précèdent? Peut-on briser le cycle de la violence? Voici les questions que l'on se pose tout en étant guidé par le rythme envoutant qui émerge de la voix narrative. Soulignons aussi la magnifique couverture du recueil illustrée par l'artiste Noelle Wharton-Ayer.
L'écriture de Jessica Dufour dénote une fine connaissance de la poésie, qu'elle a étudiée alors qu'elle était inscrite en création littéraire. Celle qui a aussi effectué des études en communication et en linguistique avant de se tourner vers le programme de traduction prépare un spectacle basé sur son recueil. Les premières phases de ce projet ont été financées par Première Ovation et la Ville de Québec.
Je ferai le tour du monde (Éditions du Boréal), par Alexandra Szacka
Qu'elle arpente les plantations de coca en Bolivie, les rues en terre battue du Timor oriental, la place Tian'anmen envahie par des manifestants ou une zone de guerre en Afghanistan, la journaliste Alexandra Szacka est nourrie par une curiosité, un désir de comprendre l'autre et faire connaître d'autres réalités.
Dans Je ferai le tour du monde, elle raconte les moments marquants de sa vie, de son déracinement de sa Pologne natale à l'impressionnante carrière qu'elle a menée à l'international. Une partie du livre est consacrée à son passage à l'Université Laval, où elle s'est initiée au journalisme radiophonique avec la station CKRL et au théâtre avec la troupe Les Treize, en plus d'apprendre l'espagnol. Après des études en biochimie, elle s'est tournée vers le baccalauréat et la maîtrise en anthropologie. Ce programme a été une bougie d'allumage pour celle qui a couvert de nombreux événements historiques et parcouru plus de 50 pays au cours de sa carrière.
À travers le récit de sa vie, l'ancienne correspondante de Radio-Canada dévoile l'envers du décor de ses reportages et livre ses réflexions sur son métier. Il est question notamment d'objectivité journalistique, du devoir moral envers les personnes interviewées qui vivent un drame, de la liberté de la presse, du rythme effréné de l'actualité, des conflits d'éthique, de la place des femmes et de l'évolution des technologies.
Comme on le constate en lisant son livre, Alexandra Szacka a son alma mater tatouée sur le cœur. En 2020, elle a assuré la présidence d'honneur du 50e anniversaire du Département d'anthropologie. Elle a aussi reçu la Médaille gloire de l'Escolle, qui honore les grands diplômés de l'Université.
L'auteure sera au kiosque 701 du Salon du livre, en plus de participer à une discussion animée par Claudia Larochelle.
Yu Kam (Québec Amérique), par Maude Vézina
Maude Vézina a puisé dans son expérience d'étudiante à la maîtrise en santé communautaire pour écrire Yu Kam, son premier roman. Celle qui s'est intéressée, pour son mémoire, au lien entre la dépression post-partum des femmes au Laos et une pratique traditionnelle méconnue, celle du lit de feu, propose une histoire avec ces deux éléments au cœur du récit.
Tim, un journaliste québécois qui travaille pour un magazine en santé, effectue un séjour au Laos pour documenter la dépression post-partum, un défi dans ce pays où ce sujet est tabou. Grâce à une jeune femme qui lui ouvre les portes de sa communauté, il découvre la pratique du lit de feu. Ce rituel controversé, qui consiste à placer des braises de charbon sous un lit et à respecter un régime alimentaire strict pendant plusieurs jours, est censé aider les femmes à retrouver leurs forces après l'accouchement.
Yu Kam témoigne d'une fine connaissance du Laos, où Maude Vézina a habité huit mois pour les besoins de sa recherche. Inspiré de faits réels, le roman fourmille de descriptions sur le controversé rituel du lit de feu, mais aussi sur d'autres aspects de la culture laotienne. À la fin du livre, l'auteure revient sur son expérience de recherche et partage ses réflexions sur la dépression post-partum et la santé mentale au Laos.
En plus de sa maîtrise à l'Université Laval, Maude Vézina a effectué une thèse de doctorat à l'Université d'Ottawa sur l'utilisation des services de sage-femme au Québec.
L'auteure sera au kiosque 511 du Salon du livre.
Partie de chasse au petit gibier entre lâches au club de tir du coin (Québec Amérique), par Megan Gail Coles et traduit par Mélissa Verreault
Une écriture dense. Des expressions colorées. Des métaphores qui frappent. De multiples références culturelles. La traduction de Small Game Hunting at the Local Coward Gunclub, un roman de Megan Cail Coles, une autrice de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, fut toute une aventure pour Mélissa Verreault. La version française du livre lui a valu le prestigieux Prix littéraire du Gouverneur général du Conseil des arts du Canada.
Partie de chasse au petit gibier entre lâches au club de tir du coin porte sur la violence faite aux femmes, aux autochtones et aux personnes marginalisées. L'histoire, bouleversante, nous plonge dans le quotidien de personnages pris dans un tourbillon de noirceur, de désespoir, d'alcoolisme, de drogues, de problèmes familiaux.
Chargée de cours en création littéraire et étudiante à la maîtrise en traduction et terminologie, Mélissa Verreault n'en est pas à un défi près dans le milieu de la traduction. En plus de ses propres œuvres, elle a signé la version française de nombreux romans, dont le plébiscité Ta gueule, t'es belle, de Téa Mutonji.
Plessis (VLB éditeur), par Joël Bégin
Joël Bégin, titulaire d'une maîtrise en philosophie et d'un certificat en économie, a été couronné du prestigieux Prix Robert-Cliche pour son premier roman. Celui qui enseigne la philosophie au Cégep de Trois-Rivières propose une œuvre éclatée qui emprunte aux codes du roman noir, de l'enquête policière et de la fresque historique.
L'histoire se déroule à Schefferville sur fond de Grande Noirceur. Paul-Émile Gingras, un jeune policier un brin empoté, est chargé d'enquêter sur la mort de Maurice Duplessis par son grand-oncle, ministre de la Colonisation et bras droit du premier ministre. Quelque chose de louche se trame. Duplessis est-il vraiment mort? S'est-il enfui? A-t-il été enlevé? C'est ce que Gingras tentera de découvrir au fil de cette enquête qui l'entraînera dans les coulisses du pouvoir.
De Daniel Johnson à Paul Sauvé, en passant par Maurice Custeau et Gérald Godin, Joël Bégin fait revivre de nombreux politiciens de l'époque. Il prend un plaisir évident à brouiller les pistes entre la fiction et le fait historique, insufflant une bonne dose de fantaisie à des événements qui se sont réellement produits.
L'auteur sera au kiosque 817 du Salon du livre.
Boires et déboires d'une déchicaneuse (XYZ), par Marie-Renée Lavoie
Quel plaisir de retrouver Diane Delaunais! Après Autopsie d'une femme plate et Diane demande un recomptage, Marie-Renée Lavoie récidive avec un troisième roman qui raconte les tribulations de ce sympathique personnage à l'humour caustique.
Dans les deux premiers tomes, Diane, rappelons-le, a été larguée par son conjoint après 25 ans de mariage, a perdu son emploi, a acheté un duplex avec une amie et est devenue éducatrice dans une école primaire. Dans ce nouveau roman, elle travaille désormais pour une entreprise – la même qui l'avait congédiée! – en tant que «responsable de la synergie des équipes professionnelles et numériques», un poste fraîchement créé par les ressources humaines. Son mandat: «rebâtir la synergie du personnel que la pandémie a anéanti».
On retrouve dans Boires et déboires d'une déchicaneuse les mêmes éléments qui ont fait le succès des deux précédents romans, soit une écriture accessible, des personnages attachants et des chapitres courts où la narratrice relate son quotidien avec autodérision et livre ses réflexions sur le monde qui l'entoure. À travers les scènes du quotidien parfois très drôles qui sont racontées, plusieurs enjeux sociaux sont abordés, comme l'angoisse de performance professionnelle, la pénurie de main-d'œuvre, l'omniprésence du numérique dans nos vies, l'image de la femme et l'accès à la propriété pour les jeunes.
Titulaire d'une maîtrise en littérature québécoise, Marie-Renée Lavoie a reçu plusieurs prix littéraires, en plus d'être publiée en France, au Canada anglais et en Allemagne. Celle qui écrit aussi pour la jeunesse enseigne la littérature au Cégep Garneau.
L'auteure sera au kiosque 417 du Salon du livre, en plus de participer à un entretien avec Françoise Guénette.
Hockey et toasts au ketchup! (Bouton d'or Acadie), par Mélanie Doré
Diplômée en communication publique, Mélanie Doré est une fière «maman de hockey», elle dont le fils, finissant au baccalauréat en droit, a pratiqué ce sport toute son enfance. Depuis une douzaine d'années, elle a accueilli et hébergé chez elle plusieurs jeunes hockeyeurs qui ont poursuivi leur carrière dans la Ligue nationale de hockey (LNH), la Ligue de hockey junior majeur du Québec et dans des ligues universitaires ou européennes. Cette expérience vécue avec son fils et tous ces passionnés qu'elle nomme «ses garçons adoptifs» lui a inspiré l'écriture d'un livre jeunesse.
Hockey et toasts au ketchup!, un roman graphique destiné aux 8 à 12 ans, combine plusieurs faits réels. L'histoire est celle d'un jeune amoureux du hockey qui apprend que son joueur fétiche doit son succès sur la glace aux toasts au ketchup qu'il mange le matin. Espérant rencontrer tous ses idoles, il convainc sa mère d'héberger des joueurs des lignes mineures. Il était loin de se douter que cette expérience le mènera à assister à une séance de repêchage de la LNH!
Avec une bonne dose d'humour, Hockey et toasts au ketchup! plonge les lecteurs dans une facette moins connue du hockey mineur, celle de la vie en famille d'accueil pour les joueurs. Entre les entraînements sur la glace, les études et les camps de sélection, ce sont surtout les amitiés qui se tissent que l'on retient.
Il s'agit aussi d'un récit sur le dévouement de ces parents qui accompagnent les jeunes dans leur sport, «ceux qui ont une entrée remplie de vieux bâtons qui tombent comme des dominos, et qui trébuchent dedans à tout moment. Ces mêmes chanceux qui passent douze mois par année à greloter et qui n'ont pas le temps de découvrir la route des vins ou la route des baleines, mais qui pourraient breveter la route des arénas».
L'auteure sera au kiosque 1111 du Salon du livre.
Ce chemin sous mes pas (Éditions du Boréal), par Renée Dupuis
Avocate et sénatrice, Renée Dupuis a sans conteste contribué à renforcer les liens avec les premiers peuples. Sa connaissance approfondie des réalités autochtones l'a amené à occuper différentes fonctions, dont celle de présidente de la Commission des revendications des Indiens. Son parcours, auréolé d'un doctorat honoris causa en 2012, est raconté dans Ce chemin sous mes pas, un récit inspirant et parfois étonnant.
D'un chapitre à l'autre, on apprend une foule de choses sur cette avocate qui a toujours travaillé dans l'ombre contre les injustices. L'une des premières causes qu'elle a défendue alors qu'elle pratiquait au sein d'une clinique juridique fondée par l'Université Laval est celle d'une citoyenne à qui on avait refusé un permis de conductrice de calèche en vertu d'un règlement municipal empêchant les femmes de conduire des touristes dans les rues de la ville. Cette cause a donné le ton à la carrière de celle qui s'est intéressé à de multiples causes sociales par la suite. De son parcours découle une réflexion sur l'importance du droit dans la vie quotidienne et la place des femmes dans notre société.
L'auteure sera au kiosque 701 du Salon du livre, en plus de participer à une table ronde sur le 20e anniversaire des éditions Mémoire d'encrier.
Grandir comme proche aidant (Éditions La Roupille), par Claudia Rouleau
Quelque 1,5 million. C'est le nombre, fort impressionnant, de proches aidants au Québec. Leur réalité, Claudia Rouleau la connaît bien, pour avoir accompagné sa mère en fin de vie. Comment apprivoiser le rôle de proche aidant? Comment s'outiller adéquatement? Comment dire au revoir dans l'amour et la sérénité? Ces trois questions sont au cœur de Grandir comme proche aidant, un ouvrage que cette diplômée de la Faculté des sciences de l'administration a écrit pour aider ceux qui accompagnent un être cher.
À travers le récit de sa propre famille, Claudia Rouleau offre des outils concrets, dont 12 clés pour réussir une mission de proche aidant. Il y est question notamment de l'importance des moments passés ensemble et de la diversité des ressources disponibles.
En plus de ce livre, Claudia Rouleau donne régulièrement des conférences pour partager son expérience. L'auteure sera au kiosque 429 du Salon du livre.