
Répétition du spectacle Mémoire vive
Avec l'arrivée de la belle saison revient un rendez-vous fort attendu au LANTISS: la présentation des projets de fin d'études du baccalauréat en théâtre et arts vivants. Pour les finissantes et finissants, c'est une étape charnière, un moment pour faire rayonner leur démarche artistique. Pour le public, c'est une invitation à découvrir des voix émergentes, à plonger dans l'univers de créatrices et créateurs au seuil de leur parcours professionnel.
Cette année, sous la bannière du collectif MurMurailles, le spectacle Mémoire vive réunit 3 œuvres choisies parmi les projets de fin d'études. De l'écriture à la scénographie, en passant par la mise en scène, la technique et les communications, chaque membre de la promotion a mis la main à la pâte et contribué à tous les aspects de la production.
Ce processus résolument collaboratif est à l'image du programme d'études. «Dans le baccalauréat en théâtre et arts vivants, le travail d'équipe est fondamental. Dans ce milieu, le one-man ou one-woman show, ça n'existe pas! On travaille toujours ensemble. Cette approche permet aux étudiants de développer certains champs de compétences en fonction de leurs intérêts ou de leurs affinités avec la matière», indique Anne-Sophie Henry.
Cette étudiante, qui a fait un détour par le programme de criminologie avant de s'inscrire en théâtre, a choisi de consacrer sa pièce à la question du traitement des victimes d'agressions sexuelles dans le système judiciaire canadien. Elle a pour titre Sui Generis, un terme latin utilisé dans le monde du droit et qui signifie «de son propre genre».
De son côté, Hajar El Moqaddem aborde les thèmes de l'identité de genre et les blessures postcoloniales. Son récit, intitulé en arabe Des lettres adressées au passé, s'appuie sur des extraits de romans de l'auteur marocain Abdellah Taïa.
Elle-même originaire du Maroc, l'étudiante a été touchée par ces livres, Abdellah Taïa étant le premier écrivain du monde arabe à déclarer ouvertement son homosexualité. «Je lis cet auteur depuis que j'ai 14 ans. Il a une écriture à la fois crue, directe et poétique. Pour moi, c'est important de donner une voix à la communauté queer maghrébine, encore trop peu représentée, ici comme au Maroc», confie-t-elle.
Enfin, Valentine Samson propose avec Sauver le lac une «création vidéoludique et interactive à 360°, où le public influence le destin des personnages». Une expérience intrigante, où l'on devine que la surprise est au cœur du dispositif.

Le LANTISS, un lieu de tous les possibles
Pour donner vie à leurs projets, les finissantes ont pu compter sur les ressources du LANTISS. Cet espace, où se tient chaque année le Festival de théâtre de l'Université Laval, offre des studios de création à la fine pointe de la technologie.
«Le LANTISS, c'est un immense terrain de jeu, une boîte noire qu'on peut transformer selon nos besoins. Nous avons un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ça nous laisse le temps de créer, tester, faire des erreurs, se reprendre», témoigne Anne-Sophie Henry.
Grâce au soutien d'un «incroyable technicien», Christian Martel, les étudiantes ont pu repenser l'espace de fond en comble: déplacer la régie, adapter l'éclairage, reconfigurer les branchements, installer du matériel supplémentaire…
«Travailler avec Christian, c'est très formateur, ajoute Hajar El Moqaddem. Ça nous prépare à la vie professionnelle. On est vraiment choyées: aucune autre école de théâtre ne nous permet de manipuler autant de matériel de manière aussi autonome.»
Le LANTISS est situé au local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Les billets pour le spectacle sont en vente sur le site Zeffy.