«Cette campagne, elle est immense comme ampleur et comme symbole. Le symbole parfait de l'union de différentes disciplines, de différents milieux, de différentes philosophies qui nous amène ailleurs. Pour affronter tout ce qui se passe à l'international, […] ça nous prend une école forte, tournée vers l'avenir, avec des gens de partout, des professeurs, des bourses, des chaires qui vont nous permettre, aux Québécoises et aux Québécois, d'aller à l'étranger.»
Voilà ce qui a poussé Olga Farman, associée directrice au bureau de Québec du cabinet d'avocats Norton Rose Fulbright, à s'engager comme coprésidente d'honneur de la Campagne majeure du Carrefour international Brian-Mulroney. Elle participait à son coup d'envoi, le 26 octobre, à l'Université Laval.
Un nouveau pavillon
L'objectif global de l'Université et de sa fondation est d'amasser 80 millions$ sur près de cinq ans. Ces fonds permettront notamment la construction d'un nouveau pavillon sur le campus. Le Carrefour international Brian-Mulroney réunira sous un même toit l'expertise de l'École supérieure d'études internationales, où l'on souhaite voir naître de nouvelles chaires de recherche et de nouvelles sommités enseigner dans leur domaine.
«C'est ambitieux comme objectif, mais c'est totalement réalisable et je suis même sûre qu'on va le dépasser», s'est commis Olga Farman, en marge du lancement devant quelque 120 invités de marque. Cette diplômée en droit et en administration des affaires à l'Université, qui siège à de nombreux conseils d'administration, a déjà figuré parmi les 20 jeunes femmes d'influence de la revue Canadian Business.
À la table d'honneur, elle était assise aux côtés de Brian Mulroney. L'ancien premier ministre canadien vise haut pour la relève québécoise en études internationales, lui qui a pavé la voie. Il a rappelé sa participation à la création du Sommet de la Francophonie, avec le président de la République française, François Mitterrand, dans les années 1980. Puis sa proposition au président américain Ronald Reagan de la négociation d'un accord de libre-échange avec les États-Unis, devenu par la suite l'Accord de libre-échange nord-américain. «Pas si mal pour un gars de Baie-Comeau», a-t-il plaisanté.
Revenant à la Campagne, il a appelé à la mobilisation. «J'ai appris que les projets de société, on ne les réalise pas seul. Il faut que tout le monde contribue», a-t-il lancé avant de livrer son message en anglais, mentionnant que l'Université Laval avait formé trois premiers ministres canadiens et huit premiers ministres québécois.
Jean Raby, associé chez Astorg, à Londres, et coprésident d'honneur de la Campagne, a pour sa part souligné que Brian Mulroney, Olga Farman et lui-même étaient issus de la Faculté de droit. «Je pense que ça reflète la qualité de la formation qu'on a à l'Université Laval.»
Outil important pour la francophonie
Celui qui a connu dans son parcours les balbutiements d'un cours en relations internationales à l'Université de Cambridge, au Royaume-Uni, se réjouit que le monde francophone se dote d'un outil comme le Carrefour. Une École «dynamisée», dit-il, puisqu'elle existait avant.
Il insiste sur son importance, alors que la francophonie va avoir beaucoup plus de poids sur la scène internationale d'ici 2050, compte tenu de sa vitalité démographique. «On est en train de préparer la génération qui aura 40 ans à ce moment-là.»
Spécialiste international de l'investissement, Jean Raby estime que le Carrefour permettra au monde universitaire de contribuer à la réflexion et aux décisions sur les enjeux internationaux, plus criants que jamais. «Regardez ce qui se passe en Europe, on n'aurait jamais pensé avoir une nouvelle guerre terrestre d'agression. On la vit depuis huit mois. Les conséquences sont majeures, dit celui qui vit sur le Vieux Continent. C'est l'une des facettes, il y en a d'autres: les enjeux environnementaux, les changements climatiques… Tout ça, ce sont de vrais défis, dont les solutions vont transcender les frontières.»
En se tournant vers Jean Raby, Brian Mulroney et Olga Farman, la rectrice Sophie D’Amours a parlé du «trio de feu» qu'ils forment pour sonner le début de ce «projet transformateur pour l'Université», un «lieu incontournable pour les représentants de la communauté internationale».
La rectrice a souligné qu'il s'agissait de la troisième campagne de financement à laquelle participait Brian Mulroney pour son alma mater. «On a pu entendre votre appel à l'engagement, au dépassement de soi, a-t-elle ajouté en s'adressant à l'ancien premier ministre. Vous nous dites à nous, à l'Université Laval, aux politiciens, à l'ensemble des francophones, prenez votre place, notre place!»