
Rémy Bélanger de Beauport
— Richard Rhyme
Après un arrêt imposé par la pandémie, la troupe de théâtre Les Treize revient sur les planches. Le 13 novembre, à 20h, et le lendemain à 14h, le spectacle Les Miroirs verts sera présenté au Palais Montcalm. Marie-Ève Groleau, diplômée d'un certificat en arts visuels et d'un baccalauréat en psychologie, signe l'écriture et la mise en lecture de cette pièce à laquelle participent cinq comédiens, Tommy Vachon, Myriam Fockenoy, Nicolas Mostert-Bellemare, Célia Cyr Nadeau et Olivier Charbonneau.
Le musicien, performeur et improvisateur Rémy Bélanger de Beauport sera aussi sur scène pour offrir des prestations au piano. «C'est un projet super excitant et différent de ce que je fais d'habitude, même si j'ai joué beaucoup avec la poésie», dit celui qui a signé la musique de nombreux récitals, spectacles de danse et autres créations.
Les Miroirs verts marque sa première collaboration avec la troupe de l'Université Laval. Marie-Ève Groleau ne cache pas son enthousiasme de travailler avec le musicien, qu'elle a connu lors de soirées d'art-performance. «J'ai tout de suite eu des frissons en assistant à ses performances réalisées sans prétention, mais avec une grande prestance et intensité, raconte-t-elle. C'est cette intensité qui m'attire dans le travail de Rémy, cette charge qui s'exprime librement. J'ai besoin de cette liberté lorsque je crée moi aussi.»
Pièce résolument onirique, Les Miroirs verts porte sur le thème du rapport au spirituel. Le titre fait référence aux rencontres, le vert étant la couleur associée au chakra du cœur. «Cela dit, cette pièce n'appuie aucune religion ou courant spirituel spécifique; elle s'adresse au cœur», précise l'auteure. «Mon équipe de création et moi invitons les spectateurs à se laisser aller dans cet univers avec ouverture, en laissant le mental de côté. Je souhaite les amener à un niveau où la poésie qu'ils reçoivent les oblige à lâcher prise.»
Dans ce même esprit, la musique du spectacle n'aura rien de traditionnel. Assis devant le piano à queue du Palais Montcalm, Rémy Bélanger de Beauport aura avec lui un dispositif de petites machines électroniques qui se déplaceront aléatoirement sur les cordes. Les vibrations de ces déplacements créeront des bruissements et des vrombissements qui s'ajouteront aux notes jouées.
Ces sons indistincts se veulent en quelque sorte une métaphore des oiseaux, personnages clés dans la pièce. «Quand on pense aux sonorités des oiseaux, on pense généralement à leurs chants mais, pour moi, la pièce évoque des bruissements d'ailes. C'est ce qui m'a frappé à la lecture. Ma musique sera en fait une texture sonore qui rappelle le plumage. Les petites machines, qui se promèneront librement sur les cordes du piano, vont créer un son à la fois enveloppant et délicat», explique Rémy Bélanger de Beauport.
Le musicien, qui a eu carte blanche pour ce projet, a pris un plaisir évident à se plonger dans l'univers éclaté des Miroirs verts. «Le texte de Marie-Ève est puissant. Il y a une réflexion derrière, mais elle a réussi, je trouve, à conserver la spontanéité du premier jet.»
Les Treize, un tremplin pour de nombreux artistes
En 2020, la troupe Les Treize soufflait ses 70 bougies. Ayant pour objectif de faire connaître les créateurs d'aujourd'hui et de demain, cette association a vu passer de grands noms tels que Rémy Girard, Dorothée Berryman, Nicole Leblanc, Raymond Bouchard, Normand Chouinard, Marie Tifo, Marie Laberge, Jean Barbeau, Gilles Vigneault et Denise Proulx.