
Créé au cours d'une résidence au LANTISS, le spectacle Dreamland, du Théâtre Rude Ingénierie, montre bien les nombreuses avenues de la vidéoscénique.
— Charles Fleury
Robert Faguy, directeur du LANTISS, et Ludovic Fouquet, professionnel de recherche, sont devenus des spécialistes de ce qu'ils nomment la «vidéoscénique», soit le mariage entre la vidéo et les arts scéniques. Au Québec comme ailleurs, ils ont animé des ateliers, travaillé comme consultants pour des productions et créé leurs propres œuvres multidisciplinaires. Le livre Face à l'image. Exercices, explorations et expériences vidéoscéniques, publié aux éditions L'instant même, rassemble leurs conseils. Destiné autant aux artistes et techniciens qu'aux professeurs et étudiants, il se veut un manuel pratique pour quiconque veut inclure de l'image à des créations.
Que ce soit pour une pièce de théâtre, un concert rock ou un spectacle de fin d'année, chacun y trouvera matière à inspiration. «Pendant longtemps, les technologies n'étaient pas assez puissantes pour soutenir les productions. Ce n'est plus le cas. On peut acheter un projecteur vidéo, un iPhone ou des caméras très performantes à faible coût. La dimension technologique n'est plus un problème. La question à se poser maintenant, c'est: que fait-on avec ces technologies? Et surtout, comment le fait-on? Pour cela, il faut se donner la permission d'explorer», souligne Robert Faguy.
Parmi ses mille et un projets de recherche, le professeur effectue des expérimentations à l'aide du castelet électronique. Cette petite scène robotisée comprend différentes technologies pour faciliter le travail de conception d'un spectacle. «Je m'intéresse énormément à la question du dispositif, du système derrière les créations, tandis que Ludovic est plutôt dans la dimension de l'art visuel. Nos expertises étant complémentaires, il était important pour nous que le manuel soit écrit à quatre mains. Ainsi, on couvre plusieurs façons d'aborder la chose», explique-t-il.
Pensé comme un terrain de jeu, le livre propose une série d'exercices permettant de mettre en application les acquis. Bien souvent, un ordinateur, une caméra, un écran de projection ou de menus objets suffisent. «Avec ces projets, on s'autorise à considérer l'image sous un angle poétique et bricolé. On se donne la liberté de penser autrement, de se débarrasser des complexes liés aux technologies de pointe. Ce livre est la synthèse de cours théoriques et pratiques que nous avons donnés, ainsi que de nos créations. On espère que ces expériences suscitent des échos», dit Ludovic Fouquet.
Face à l'image. Exercices, explorations et expériences vidéoscéniques a été lancé début juin, dans le cadre du Carrefour international de théâtre.