
Carex glacialis, une des espèces de carex dont l'identification pourrait être facilitée grâce à des outils génétiques.
— Bjorn Erik Sand
La désespérante similitude entre certaines espèces de carex a incité les chercheurs à sonder le génome de ces plantes dans l'espoir de trouver une façon de les distinguer. Pour des raisons pratiques et économiques, il faut toutefois trouver une petite région du génome suffisamment diversifiée pour poser un diagnostic. Des recherches antérieures effectuées à l'aide de banques de données génomiques suggéraient que les codes-barres génétiques permettraient au mieux de distinguer 60 % des espèces de carex.
En limitant leur exploration à 26 espèces de carex présentes dans l'archipel de l'Arctique canadien, Isabelle Le Clerc-Blain et ses collègues sont parvenus à distinguer 95 % des espèces à l'aide d'un seul locus et presque 100 % des espèces à l'aide de deux locus, lit-on dans un récent numéro de Molecular Ecology Ressources. «Cette approche permet de développer la technique à une échelle régionale puis, éventuellement de l'appliquer à une plus grande échelle», explique l'étudiante-chercheuse aujourd'hui inscrite à la maîtrise en biologie cellulaire et moléculaire à la Faculté de médecine. Autre avantage, contrairement aux clés d'identification traditionnelles qui reposent souvent sur les caractéristiques des organes sexuels, le code-barres génétique livre l'identité de la plante à tous moments de l'année.
D'ici quelques années, un chercheur pourrait donc expédier un petit bout de plante à un laboratoire de séquençage génétique et obtenir une identification rapide et sûre. Un scénario qui plaira sûrement à ceux qui ont tenté pendant des heures, les yeux rivés à une loupe binoculaire, d'accoler un nom à un spécimen de carex pour souvent aboutir à un résultat moins que certain.