«Être un bon professeur réside dans un ensemble de petites choses. D’abord, il y a le dynamisme en classe. Puis, la disponibilité. Avec moi, la correction des examens ou la réponse à une question envoyée par courriel, ça ne traîne pas! Il faut aussi être attentif aux besoins des étudiants et faire preuve de flexibilité dans ses cours tout en étant bien préparé.»
Dominic Grenier est professeur à la Faculté des sciences et de génie, où il forme les futurs ingénieurs. Le 11 novembre, il a reçu le prix Carrière en enseignement à l’occasion de la cérémonie des Prix d'excellence en enseignement. Depuis 1997, cet événement annuel honore des membres de la communauté universitaire qui se distinguent par leurs pratiques pédagogiques ou par la production de matériel didactique.
Le prix Carrière est remis à un professeur qui a fait preuve de constance et d'excellence dans son travail depuis plus de vingt ans. Il honore également la qualité, la pertinence, la diversité et le caractère novateur de son enseignement. Cette récompense marque un jalon dans le parcours du professeur Grenier. À l’aube de sa retraite, il la reçoit avec une fierté non dissimulée. «Les prix, ce n’est pas vraiment ce que je recherche. Ma priorité est de faire mon travail comme il se doit auprès des étudiants. Il n’empêche que c’est un honneur de recevoir le prix Carrière, d’autant plus qu’il provient des hautes instances de l’Université. Cette reconnaissance de mon employeur est une belle façon de terminer ma carrière.»
Dominic Grenier enseigne au Département de génie électrique et de génie informatique depuis 1985. À l’époque étudiant au doctorat en génie électrique, il a commencé sa carrière sur les chapeaux de roue. «Le directeur du Département m’avait appelé chez moi durant la fête du Travail pour me demander si je pouvais donner un cours de circuits logiques le surlendemain, le professeur attitré à ce cours étant malade. Je me suis retrouvé avec 182 étudiants et rien de prêt! Aucune note de cours, aucun livre, rien!», se souvient-il en riant.
Chaque soir, toute la session durant, le chargé de cours qu’il était préparait le cours du lendemain. L’expérience, intense, lui a donné la piqure de l’enseignement. Devenu professeur en 1990, il a ajouté d’autres cours à son CV et occupé diverses fonctions administratives. Parmi les cours qu’il a créés, citons Études pratiques sur les radars, Transmission des ondes électromagnétiques et Antennes et propagation radio.
Il a aussi piloté la refonte du cours Design III, dans lequel les étudiants doivent réaliser un projet de robot autonome intelligent. «Depuis sa transformation, ce cours figure parmi les plus appréciés du programme. Les étudiants ont parfois peur d’embarquer dans ce projet qui demande beaucoup d’énergie, mais à la fin, ils repartent heureux et extrêmement fiers du résultat de leur travail.»
D’un cours à l’autre, Dominic Grenier n’hésite pas à varier les stratégies pédagogiques. Il a recours, entre autres, à des exercices pratiques, à des vidéos et au télévoteur, un outil qui permet aux étudiants de répondre à ses questions avec leurs appareils mobiles. Le professeur peut ainsi s’assurer de leur compréhension et ajuster son enseignement en temps réel.
Tout en ayant un intérêt pour les nouvelles technologies, Dominic Grenier utilise encore le bon vieux tableau et la craie. «Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le tableau a toujours sa pertinence en classe. Pendant que j’écris, ça donne le temps aux étudiants d’assimiler la matière. Avec des diapositives, la matière déroule parfois trop rapidement. En faisant l’exercice au tableau avec les étudiants, on prend le temps de réfléchir et de résoudre les problèmes», explique-t-il.
Passionné, le professeur? C’est peu dire! «Même si je suis en préretraite, c'est un plaisir d’ajouter des cours à ma charge lorsqu’on me le demande. Chaque année, je donne environ quatre cours avec un régime d'emploi à 75%. C’est plus que bien des professeurs qui ne sont pas à la retraite!»
Les autres lauréats 2019
Samuel Bernier-Lavigne, professeur à l’École d’architecture
Prix Distinction en enseignement pour les professeures et les professeurs
Ce prix reconnaît un membre du corps professoral qui s’est démarqué par l’excellence de ses pratiques et des moyens utilisés pour favoriser l’apprentissage des étudiants ainsi que par l’adoption d’une approche stimulante et motivante au regard de la matière qu’il enseigne.
En 2013, Samuel Bernier-Lavigne était le plus jeune professeur embauché à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design. Son mandat? Implanter les nouvelles technologies de conception et de fabrication numérique dans le processus d’apprentissage des étudiants en architecture. On lui doit notamment le FabLab. Le professeur a aussi produit une plateforme Web, des tutoriels et des guides d’utilisation des différentes technologies, en plus de multiplier les collaborations avec des partenaires comme le Musée national des beaux-arts du Québec, la Ville de Montréal et d’importantes agences d’architecture internationales.
Martin Dubé, chargé d’enseignement au Département de management
Prix Distinction en enseignement pour les chargées et les chargés de cours, les responsables de formation pratique et les professeures et les professeurs de clinique
Ce prix souligne l’apport remarquable d’un membre du personnel enseignant qui s’est démarqué par l’excellence de ses pratiques et des moyens utilisés pour favoriser l’apprentissage des étudiantes et des étudiants ainsi que par l’adoption d’une approche stimulante et motivante au regard de la matière.
Vice-président d’une grande entreprise du secteur manufacturier, Martin Dubé s’est tourné vers l’enseignement en 2014. C’est sa passion pour la gestion des ressources humaines qui l’a amené à vouloir partager son expertise. Sa connaissance de la réalité du marché ainsi que la richesse de son réseau lui permettent de faire appel à des professionnels inspirants pour enrichir le contenu de ses cours. Les nombreux partenariats qu’il a établis avec diverses entreprises donnent à ses étudiants l’occasion d’agir à titre de consultants juniors sur des problématiques concrètes vécues par ces organisations.
Catherine Mercier, professeure au Département de réadaptation, et Thierry Giasson, professeur au Département de science politique (ex æquo)
Prix Encadrement aux cycles supérieurs
Ce prix reconnaît l’engagement et la qualité de la supervision d’un membre du corps professoral dans le processus d’apprentissage et de recherche des étudiants aux cycles supérieurs.
Catherine Mercier est directrice scientifique du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale. Son champ d’étude: la réadaptation. La chercheuse se démarque par la richesse du soutien qu’elle offre aux étudiants des cycles supérieurs. Pour elle, l’interdisciplinarité est un facteur clé pour répondre aux enjeux de la recherche. C’est pour cette raison qu’elle recrute des étudiants dans des domaines variés. À l’affût des besoins et de la réalité de chacun, elle accorde une attention particulière à individualiser son accompagnement.
À l’instar de sa collègue, Thierry Giasson a à cœur l’encadrement de ses étudiants. Tout en étant disponible pour des rencontres individuelles, il organise des rencontres collectives d’encadrement afin de permettre aux étudiants de partager l’avancement de leurs recherches en communication politique. Professeur depuis 2007, d’abord au Département d’information et de communication, puis au Département de science politique, il a participé à la création du Groupe de recherche en communication politique.
Julie Jean, professeure au Département des sciences des aliments
Prix Direction de programme
Ce prix vise à reconnaître un directeur de programme qui se démarque par son leadership dans l’amélioration continue de la formation, par son esprit d’innovation et par l’encadrement des étudiants.
Depuis 2013, Julie Jean est directrice du programme de baccalauréat en sciences et technologie des aliments. Elle dirige aussi les programmes de maîtrise et de doctorat en microbiologie agroalimentaire. En 2016, après avoir piloté une évaluation du programme en sciences et technologie des aliments, la professeure a entrepris un changement majeur, celui de passer d’une approche par cours à l’implantation d’une approche par programme. Afin de mieux préparer les étudiants à leur entrée sur le marché du travail, elle priorise la pédagogie active et une offre d’activités d’apprentissage variées.
André Casault, professeur à l’École d’architecture
Prix Internationalisation de la formation
Ce prix vise à reconnaître un enseignant qui, par ses initiatives pédagogiques, a démontré un engagement concret pour l’internationalisation afin d’enrichir l’expérience étudiante ou le cursus de formation.
De Dakar à Hanoi, en passant par Hong Kong, Stuttgart et les communautés autochtones du Québec, le professeur André Casault est un habitué des séjours interculturels. Depuis son arrivée à l’Université en 1995, il intègre à ses cours un aspect international. Fermement convaincu de cet apport dans la formation des architectes, il a sensibilité plus de 250 étudiants à cette réalité grâce à ses projets de recherche, à des stages et à sa participation à l’Atelier international d’architecture construite, un regroupement d’une vingtaine d’écoles d’architecture d’Europe, d’Asie et des Amériques.
Jean-François Sénéchal, chargé d’enseignement à la Faculté de philosophie
Prix Cours à distance
Ce prix reconnaît un membre du personnel enseignant qui a conçu un cours à distance de qualité exceptionnelle et adapté aux besoins des étudiants. Il souligne également la démarche pédagogique et l’apport de la médiatisation des contenus sur l’apprentissage.
Jean-François Sénéchal a reçu ce prix pour son cours Éthique et professionnalisme. Ce cours est obligatoire pour l’ensemble des étudiants de 16 programmes de génie provenant de trois facultés. À la fois ludique et original, il allie théorie et pratique et propose une réflexion éthique sur divers enjeux liés au professionnalisme.
Luc Audebrand, professeur au Département de management
Prix Matériel complémentaire, notes de cours ou volume pédagogique
Ce prix reconnaît un membre du personnel enseignant qui a conçu du matériel complémentaire de qualité exceptionnelle, adapté aux besoins des étudiantes et des étudiants. Il souligne également la contribution significative du matériel aux apprentissages des étudiantes et des étudiants dans un cours.
Luc Audebrand est l’auteur du livre Le management responsable – Une approche axiologique. Cet ouvrage de 230 pages, qui s’accompagne de 29 capsules vidéo, sert de matériel de référence au MOOC Le management responsable. Pour les besoins de ce projet, le professeur Audebrand a mené une recherche rigoureuse avec l’aide de plusieurs experts et gestionnaires d’expérience.
Josée Proulx, responsable de formation pratique, et Bernard Plante, chargé de cours à la Direction de la formation continue
Prix Ressource pédagogique numérique
Ce prix reconnaît un membre du personnel enseignant qui a conçu une ressource pédagogique numérique adaptée aux besoins des étudiants. Il souligne également la qualité exceptionnelle de l’approche pédagogique et le caractère novateur de la ressource.
Josée Proulx et Bernard Plante ont conçu la mise en contexte d’une simulation en gestion de projet pour les besoins de la formation Intégration des compétences managériales en gestion de projet, laquelle conclut la Certification universitaire en amélioration de la performance en gestion de projet. Cette mise en contexte permet aux étudiants d’être préparés à la simulation en gestion de projet proposée en classe. Elle comprend une histoire fictive sur un sujet réel et d’actualité, soit le réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec.