
Entrée de l'Université de l'Égée, à Rhodes
C'est dans le cadre d'une entente entre l'Université Laval et l'Université de l'Égée, en Grèce, que l'étudiante à la maîtrise en éthique appliquée, Laurence Hamel, a effectué un séjour de recherche de 4 semaines, en avril, sur l'île de Rhodes, dans la ville du même nom. Elle était intégrée avec d'autres au Laboratoire de recherche en philosophie pratique de la professeure Elena Théodoropoulou. L'entente avec l'Université de l'Égée permet à l'Université Laval d'offrir chaque année à l'une de ses étudiantes ou l'un de ses étudiants aux cycles supérieurs l'occasion d'effectuer un séjour de recherche dans ce Laboratoire.
«J'ai beaucoup voyagé, mais mon séjour à Rhodes ne fut pas un voyage comme les autres, explique l'étudiante. C'était très symbolique d'être là, de faire une activité de réflexion d'un mois sur cette même terre où ont marché les grands penseurs de l'Antiquité, Socrate, Aristote et autres.»

Laurence Hamel
Elle a trouvé très intéressant le fait de consacrer un voyage entier à la recherche. «Séminaires, colloques et autres activités, ajoute-t-elle, j'ai trouvé très bonnes les conditions d'apprentissage des connaissances. Et on nous donnait une réelle opportunité de nous immerger dans une autre culture.»
Une des différences culturelles qu'elle a remarquées est la façon dont les Nord-Américains et les Grecs approchent la philosophie. «Les Grecs, soutient-elle, ont une manière un peu plus traditionnelle, européenne, de le faire. J'ai beaucoup aimé les échanges.»
Le Laboratoire de recherche en philosophie pratique occupe un local qui sert de salle de classe. «On y trouve tout plein d'ouvrages, d'affiches, d'imprimés à n'en plus finir, indique-t-elle. On sent vraiment que c'est un endroit pour les passionnés. J'y avais un bureau. J'y ai avancé mes travaux de recherche.»
L'étudiante a constaté à cet endroit une réelle volonté d'ouverture sur le monde de la philosophie. «Les grands penseurs grecs de l'Antiquité étaient bien présents, dit-elle, mais il y avait aussi beaucoup de références à d'autres philosophes plus contemporains, américains comme européens. Des philosophes femmes également, qui amenaient d'autres théories.»
Un séminaire important
Le sujet de recherche de Laurence Hamel porte sur l'intégrité les marchés publics. En partant pour la Grèce, elle avait comme objectif de consolider ses acquis en philosophie.
Un moment clé de son séjour a été le Séminaire international interdisciplinaire sur la philosophie pratique pour les étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat.
Les participantes et participants pouvaient présenter leur recherche, ou toute autre thématique liée à cette recherche ou à d'autres domaines. L'objectif de la rencontre était de mettre en évidence et de discuter la relation de ces choix avec la philosophie pratique. Un des membres du comité scientifique du séminaire était le professeur Jérôme Gosselin-Tapp, de la Faculté de philosophie de l'Université Laval.
«Nous étions une quinzaine de personnes en présentiel avec d'autres en virtuel, rappelle Laurence Hamel. Une dizaine de pays étaient représentés, dont le Mexique, l'Italie et la Chine. Le séminaire s'est tenu sur deux jours et demi. J'ai présenté mon sujet de recherche en une quinzaine de minutes. Il y a eu de l'échange, du partage.»
Durant son séjour, l'étudiante a même assisté à un cours de philosophie en langue grecque. «Je voulais maximiser ma présence là-bas, explique-t-elle. Le cours était donné par la professeure Théodoropoulou. Il y avait bien sûr la barrière de la langue. Il était intéressant de goûter un peu à cette éloquence. Il y avait une énergie particulière dans la salle.»
À Rhodes, elle a échangé avec des personnes enseignantes et étudiantes de l'endroit. Elle s'est aussi intéressée à la communauté locale en participant à diverses activités. Elle a notamment pris part à la course de 10 kilomètres du marathon de Rhodes. Le jour de Pâques, dans les rues de la ville, elle a assisté à une procession à caractère religieux axée de manière réaliste sur le personnage de Jésus de Nazareth, après son arrestation par les soldats romains.
Laurence Hamel dit avoir retiré de réels bénéfices de son séjour de recherche. Son intérêt pour son domaine de recherche est plus fort que jamais. Elle voit les universités avec un nouveau regard pour la suite de son parcours universitaire. Elle se sent plus ancrée dans l'international. Elle apprécie aussi le réseau de contacts fait durant le voyage.
«Si je m'en tenais à une seule retombée positive, soutient-elle, je dirais la motivation que j'ai maintenant pour mon sujet de recherche. L'éthique est plus importante que jamais. Présenter mon sujet, le mettre en valeur m'a fait vraiment réaliser que l'éthique est mon domaine de recherche.»