Intitulée Philanthropie, l'œuvre se veut un hommage aux donateurs qui ont rendu possible la construction du pavillon Pierre-Lassonde. «Notre mandat était de construire une œuvre d'architecture éphémère pour accompagner les invités du gala dans leurs déplacements. Nous avons choisi le thème de la philanthropie puisque c'est en lien avec la soirée, qui visait à amasser des fonds pour la Fondation du Musée», explique Carine Huot.
Sous la direction artistique du concepteur multimédia Olivier Dufour, les étudiants ont enveloppé les murs du Musée et l'escalier monumental d'une pellicule plastique. Toute la soirée durant, ce matériau permettait de faire réfléchir les silhouettes des invités. Il servait aussi de support à des projections élaborées par Olivier Dufour et son équipe. «Nous avons voulu créer un effet de surprise, dit Carine Huot. Le pavillon Lassonde a été beaucoup médiatisé depuis son ouverture; on est habitué de le voir. Par une simple application d'une pellicule réfléchissante, on vient complètement changer l'expérience.»
L'utilisation de ce matériau permettait aussi de mettre en lumière les noms des donateurs gravés ici et là sur les murs et le grand escalier. Les reflets générés par l'œuvre font référence aux retombées des dons sur l'établissement muséal. «Ce que j'apprécie du projet Philanthropie, c'est qu'il évoque la relation fine entre l'individu et la collectivité, soit comment le geste philanthropique contribue de façon importante à la communauté», souligne Annie Talbot, présidente-directrice générale de la Fondation du MNBAQ, qui faisait partie du jury.
Pour mener à bien leur projet, les étudiants ont bénéficié des conseils de l'architecte ayant conçu le pavillon, Shohei Shigematsu. Ils ont aussi travaillé en étroite collaboration avec Olivier Dufour et son équipe. Celui à qui on doit de nombreux spectacles multimédias se dit ravi de son expérience. «Ce fut un grand bonheur de travailler avec les étudiants. Ce projet a permis de marier notre expérience en technologies avec leurs idées, qui étaient très audacieuses. Des fois, on met plein d'idées de côté en se disant qu'elles ne sont pas réalisables. Les étudiants, eux, sont arrivés sans a priori, avec des propositions qui nous ont poussés à nous dépasser. Ce fut super inspirant.»
Le processus s'est aussi avéré des plus formateurs pour ces futurs architectes. «Une fois que leur projet a été choisi par le jury, les étudiants ont dû faire face à la réalité du milieu muséal. Travailler dans un lieu neuf et tout propre comme le pavillon Pierre-Lassonde engendre des complexités; on ne peut pas installer d'échafaudage, il faut être délicat dans la construction. En plus des contraintes budgétaires, de mise en place et de sécurité, c'est le défi qu'ils ont su relever», explique leur professeur Samuel Bernier-Lavigne.
Vous avez manqué le Gala MNBAQ? Bonne nouvelle: les installations seront accessibles au public pendant encore quelques jours.
Le concept de Francis Gaignard, de Sandrine Gaulin, de Carine Huot et de Gabriel Lemelin a été choisi à l'issue d'un concours organisé conjointement par l'École d'architecture et le MNBAQ
Inspiré du Met Gala, à New York, le Gala MNBAQ est une soirée chic et festive mettant en honneur la philanthropie. L'équipe du Musée espère en faire un événement récurrent.
Photo : Ida Labrie
Les invités ont eu droit à plusieurs surprises, dont une prestation musicale de Robert Charlebois.
Photo : Ida Labrie