Du commerce international aux relations diplomatiques, en passant par les changements climatiques et la sécurité alimentaire, la crise de la COVID-19 touche l’ensemble des sphères de notre société. Pour faire le point sur la situation, l’École supérieure d’études internationales (ESEI) propose l’École d’été sur les causes et conséquences des pandémies, du 5 mai au 23 juin.
Universitaires, diplomates, fonctionnaires, chefs d’entreprise et représentants d’organisations non gouvernementales y participeront. Il sera question, entre autres, de la course au vaccin, du rôle de l’intelligence artificielle, des relations entre le Québec et les États-Unis et des effets de la crise sur le travail du pharmacien. La formation, ouverte à tous, se déroulera entièrement en ligne. Les présentations, diffusées en direct sur Zoom, seront suivies d’une période de questions.
Ce projet est à l’image de l’ESEI avec une programmation fortement multidisciplinaire. En tout, une douzaine de disciplines et six facultés de l’Université Laval sont représentées. «Toutes nos activités sont organisées avec l’étroite collaboration des facultés. L’École d’été est née d’un désir de positionner l’École supérieure d’études internationales, tant sur le campus qu’ailleurs, comme référence sur des enjeux internationaux, qui ne peuvent se comprendre, s’analyser et s’expliquer qu’avec une lecture multidisciplinaire», explique Philippe Bourbeau, directeur de l’ESEI.
Son équipe a invité tous ces experts de haut niveau à préparer une communication d’une vingtaine de minutes sur les causes ou les conséquences de la COVID-19 dans leurs champs d’activités. Leur réceptivité a été au-delà des attentes. «La réponse a été fascinante et fantastique. La programmation étant complète, on doit même refuser des chercheurs qui nous contactent avec leurs propositions. Cela démontre à quel point le milieu universitaire s’engage socialement lors d’événements extraordinaires ou exceptionnels. Les experts veulent intervenir et contribuer au débat, ce qui est très important.»
La formation, qui correspond à trois crédits universitaires, ne s’adresse pas uniquement aux étudiants et aux professionnels en formation continue. Quiconque veut avoir des clés pour mieux comprendre la crise qui sévit actuellement y trouvera matière à réflexion.
«Pour une rare fois, l’actualité internationale est tangible et a des couleurs locales — on le voit dans notre quartier, notre ville, notre province, notre pays. Ce n’est plus ailleurs, abstrait, difficile à comprendre. Ça nous touche tous, maintenant. Nous vivons dans un monde où l’international est parmi nous au quotidien», constate Philippe Bourbeau.
Une guerre pas comme les autres
Richard Giguère, militaire en résidence à l’ESEI, parlera du rôle des Forces armées canadiennes en temps de pandémie. L’aide réclamée par le gouvernement du Québec dans les centres d’hébergement pour personnes âgées durement touchés par la COVID-19 nécessite une réorganisation des troupes. Environ 1000 soldats devraient s’ajouter à la centaine de militaires ayant une formation médicale déjà en fonction.
«Pour les militaires, le fait de travailler dans un environnement public où le risque de propagation du virus est dirigé vers la population, c’est complètement nouveau. En 35 ans de carrière, je n’ai jamais eu de cours sur comment aider les gens en CHSLD aux prises avec la COVID-19. Le défi pour l’armée est de travailler dans ce nouveau théâtre d’opérations», explique le brigadier général à la retraite.
De la crise d’Oka à la guerre en Afghanistan, cet expert en sécurité a vécu plusieurs situations critiques. Les militaires, rappelle-t-il, sont formés pour faire face à des risques biologiques. «Dès qu’un groupe de personnes est réuni dans un espace confiné, que ce soit une base militaire, une base de l’aviation ou un navire, une maladie infectieuse peut mettre les effectifs à terre sans qu’il y ait un seul coup de feu tiré. C’est pourquoi les Forces armées ont développé des expertises en médecine préventive afin de minimiser les risques d’infection et de transmission de virus ou de bactéries dans l’eau, dans la nourriture et dans l’air.»
Plus que jamais, les militaires sont prêts à affronter la crise, selon lui. «Soutenir et protéger la population, c’est la priorité des Forces armées. Depuis le début de la pandémie, la majorité des militaires sont chez eux, en mode alerte, en attente d’un appel. Oui, c’est un environnement non traditionnel pour eux, mais il n’y a aucun doute dans mon esprit qu’ils sauront s’adapter et faire le travail.»
Parmi les autres experts au programme de l’École d’été figurent les professeurs Matthieu Guitton et Joyce Dogba, de la Faculté de médecine, Richard Ouellet et Geneviève Parent, de la Faculté de droit, Christophe Roux-Dufort, de la Faculté des sciences de l’administration, Markus Herrmann, Maripier Isabelle, Jean-Frédéric Morin et Stéphane Leman-Langlois, de la Faculté des sciences sociales, Danièle Bélanger, de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Luc Bergeron, de la Faculté de pharmacie.
L’Université Harvard, l’Université de Cambridge, l’Université de Bristol, l’Université de Californie à San Diego, l’Université Simon Fraser, l’Université McGill, le Sciences Po/CERI, la Délégation générale du Québec à New York, Natixis Investments Managers, Investissement Québec International, l’International Crisis Group, Element AI et le Centre de recherche pour le développement international seront aussi représentés. Le mot d’ouverture sera prononcé par la rectrice Sophie D’Amours. Il sera suivi d’une allocution du ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne.
L’École d’été a été mise sur pied avec la collaboration de divers partenaires, dont le Centre de services en technologie de l’information et en pédagogie de l’Université Laval pour l’aspect technique.