
Richard Dufour devant le pavillon Jean-Charles-Bonenfant, qui lui a inspiré cette construction en blocs LEGO.
— Yan Doublet - Université Laval
Le pavillon Jean-Charles-Bonenfant fait son entrée dans le fabuleux monde de LEGO. Pour celui ou celle qui voudrait reproduire ce bâtiment emblématique du campus, le plan 3D est offert gratuitement sur le site Rebrickable. Il suffit de télécharger les instructions, commander les pièces indiquées dans le document, puis assembler le tout.
Ce projet est l'initiative d'un employé de la Bibliothèque, Richard Dufour. Ayant redécouvert les joies des blocs LEGO il y a quelques années, il a conceptualisé et construit un modèle réduit du pavillon où il travaille depuis 2008. «Ce bâtiment, situé au centre du campus, se distingue des autres. C'est un pavillon pour lequel j'ai développé un attachement. Je trouvais qu'il se prêtait bien à l'univers de LEGO», dit-il.
Après avoir travaillé sur différentes versions de plan, ce passionné a créé un prototype à l'aide des blocs qu'il avait chez lui. Les pièces sur mesure dont il avait besoin pour son projet ont été commandées en Europe, aux États-Unis et à Vancouver. En tout, la maquette est constituée de 583 morceaux. Elle mesure 22 centimètres de largeur, 16 centimètres de profondeur et 10 centimètres de hauteur.
Avec son architecture brutaliste et ses nombreux éléments structuraux de béton, le pavillon lui a donné un peu de fil à retordre. «La forme en champignon du pavillon crée un espace vide [autour du bâtiment]. Les piliers, qui servent à soutenir la structure, ont une fonction décorative sur la maquette. J'ai eu un peu de difficulté avec cette partie, mais finalement, ça tient bien.»
La répétition des éléments verticaux sur la façade, l'entrée vitrée, le débarcadère: tout y est, sauf les fenêtres, qu'il a choisi de ne pas reproduire. Seul autre aspect qui distingue la maquette du bâtiment original: trois petits dômes ont été ajoutés sur le toit. «À l'époque de la construction, en 1967 et 1968, ces dômes étaient destinés à loger l'École d'architecture, qui avait besoin de locaux, rappelle Richard Dufour. Ces structures ont été retirées il y a quelques années, mais je les trouvais intéressantes visuellement.»

Assemblage des dômes devant le pavillon Adrien-Pouliot en 1967. Recouvertes d'une membrane blanche imperméable, ces structures de bois ont été montées par le Service des terrains et bâtiments de l'Université Laval, assisté d'étudiants en architecture.
— Yves Tessier
L'histoire de son pavillon, Richard Dufour la connaît bien. En 2018, il a fait paraître un livre aux Presses de l'Université Laval, Bibliothèque de l'Université Laval: 165 ans d'histoire. Pour les besoins de ce projet, il a effectué des recherches dans les archives et interviewé des gestionnaires et employés qui ont été aux premières loges du projet de construction du pavillon.
Témoin des dernières phases de rénovation que le bâtiment a connues, le bibliothécaire se tourne vers le passé pour expliquer certains choix architecturaux qui ont été faits. Entre autres, celui de recouvrir les murs extérieurs de louvres verticales. «À l'époque, les étages supérieurs de la Bibliothèque n'étaient pas accessibles, à part pour les étudiants aux cycles supérieurs et les professeurs. C'était un réservoir de livres. Les visiteurs n'avaient accès qu'au premier étage, où l'on faisait descendre les ouvrages sur demande. Ces louvres visaient à bloquer la lumière du soleil afin de procurer plus d'ombre à l'intérieur du bâtiment. Au départ, les architectes ont voulu installer des paravents mécaniques qui suivraient les mouvements du soleil, mais ont abandonné l'idée, qui aurait été trop complexe du point de vue de l'ingénierie avec les conditions hivernales», relate-t-il.

Le pavillon Jean-Charles-Bonenfant, ici lors de sa construction en 1968, a été conçu selon les plans de la firme St-Gelais Tremblay Tremblay Labbé Architectes. À l'époque, il portait le nom de Pavillon de la Bibliothèque. Aujourd'hui, il loge d'autres unités, dont le Service des finances et le Vice-rectorat aux ressources humaines.
— William Bertram Edwards, 1968, U519 3522/3.1

La maquette est constituée de 583 pièces provenant de l'Europe, des États-Unis et de Vancouver.
— Yan Doublet - Université Laval
Pour quelques semaines, la maquette en LEGO sera exposée au 2e étage de la Bibliothèque, près des ascenseurs. Elle est accompagnée d'une affiche, réalisée elle aussi par Richard Dufour, qui présente l'histoire du professeur et bibliothécaire ayant donné son nom au pavillon en 1978.
Ce projet terminé, le maquettiste lorgne maintenant du côté du pavillon Charles-De Koninck, un bâtiment similaire situé en face de son lieu de travail. «Avec sa cour intérieure, ce serait mon second projet. La promenade des Cent-Associés, qui sépare les deux pavillons, est aussi très intéressante visuellement. Pour le pavillon Louis-Jacques-Casault, reconnaissable avec ses hautes tours, ce serait intéressant, mais un peu plus compliqué!»
Qui sait, les adeptes de LEGO pourront peut-être recréer l'ensemble du campus prochainement!