14 mai 2020
Des MRC particulièrement dynamiques depuis 20 ans
Une quarantaine de finissantes et de finissants à la maîtrise en aménagement du territoire et développement régional ont réalisé neuf projets de recherche sur les municipalités régionales de comté de Portneuf et de La Jacques-Cartier
Catherine Barma, Gabrielle Collin, Théophile Guérault, Ariane Ste-Marie et Ketsana Vongsawath sont inscrits à la maîtrise professionnelle avec essai en aménagement du territoire et développement régional. Comme 34 de leurs collègues, ces étudiants ont consacré les sessions d’automne 2019 et d’hiver 2020 à un projet de recherche supervisé par un enseignant chevronné dans le cadre de l’essai-laboratoire de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional. Cette année, neuf projets de recherche ont été réalisés sur les municipalités régionales de comté (MRC) de Portneuf et de La Jacques-Cartier, à l’ouest de Québec. Celui de Catherine Barma, Gabrielle Collin, Théophile Guérault, Ariane Ste-Marie et Ketsana Vongsawath a consisté à réfléchir à l’avenir du Parc naturel régional de Portneuf.
«Le projet a été entièrement réfléchi et conçu par l’équipe à partir de bien peu de choses, explique le professeur Claude Lavoie. En effet, il n’y a pas dans les cartons du tout jeune Parc naturel régional de Portneuf de projet d’expansion. Il faut d’abord, et avec raison, consolider les infrastructures en place avant d’en envisager de nouvelles. Mais c’est justement ce qui a fait l’intérêt du projet: réfléchir, en toute liberté, à l’avenir d’un parc, bien au-delà des sempiternelles contraintes de budget. Ce parc “plus”, si on devait en matérialiser les grandes lignes d’ici quelques années, pourrait devenir un des moteurs qui permettront à la région de Portneuf de rebondir après ces temps difficiles relatifs à la pandémie.»
Les étudiants ont d’abord mené une recherche documentaire qui a permis de comparer les caractéristiques du Parc naturel régional de Portneuf à celles des 24 autres parcs régionaux du Québec. Ils ont ensuite effectué six missions de terrain en septembre et en octobre qui ont représenté environ 40 heures de travail et près de 1000 kilomètres parcourus.
«Ils sont allés partout, souligne le professeur Lavoie. Ils ont réalisé un exercice exploratoire utile, un avant-projet qui pourra servir de base pour l’exploration d’un projet de développement.»
Le parc a vu le jour en 2014. Il couvre une superficie de 70 kilomètres carrés, essentiellement forestière, avec de nombreux lacs. Il s’inscrit à l’intérieur de quatre municipalités situées à l’ouest de la MRC de Portneuf, laquelle en compte 18. La randonnée pédestre, l’escalade, la pêche, le camping et le ski de fond font partie des activités offertes. Plus de 60 000 personnes ont visité le parc en 2019.
Cent dix-huit kilomètres de nouvelles pistes cyclables
Les étudiants ont imaginé un projet de parc de plus grande envergure qui rassemblerait davantage les municipalités de la région portneuvoise. Ce parc éclaté aurait comme ossature un réseau cyclable en boucles, déjà en bonne partie en place, qui comprendrait l’ajout de 118 kilomètres de nouvelles pistes cyclables. Ce réseau se développerait autour de trois rivières. Ces rivières permettent de rejoindre la majorité des municipalités constituantes de la MRC. De manière générale, la ressource eau se démarque comme un élément commun rassembleur pour la région.
Au réseau cyclable riverain se grefferaient sept secteurs d’activités diversifiés et représentatifs de la région. «Notre vision ne consiste pas tant à étendre la superficie actuelle du parc que d’identifier des attraits à y développer, soutient Claude Lavoie. Nous avons voulu lui donner une ossature avec le vélo. Les nouveaux secteurs projetés prévoient 16 activités récréotouristiques telles que le site du Pont de pierre, le barrage de la Chute-à-Gorry, la grotte Le trou du diable, le moulin Marcoux, le centre nature Saint-Basile et le marécage de Grondines.»
Les étudiants ont défini cinq grandes contraintes au tracé des pistes cyclables. Ce sont les aires de confinement du cerf de Virginie, les milieux humides, la zone agricole, les zones inondables et les zones potentiellement exposées aux glissements de terrain. La contrainte la plus importante est la zone agricole permanente. Prédominante dans le sud du territoire, cette zone nécessitera l’obtention d’autorisations de la Commission de protection du territoire agricole du Québec afin d’utiliser le territoire à des fins autres que l’agriculture. Plusieurs lots et parcelles nécessiteront une telle autorisation.
Les jeunes chercheurs définissent leur projet comme une vision mobilisatrice porteuse pour le futur. En accroissant l’offre récréotouristique, le projet encouragera les visiteurs à rester sur de plus longues périodes sur le territoire et à visiter plusieurs secteurs.
Les 39 étudiants de l’essai-laboratoire se sont déplacés sur le terrain pour effectuer leur collecte de données. Ils ont été en interaction avec des professionnels et des organismes. Trois sujets de recherche portaient sur la municipalité de Saint-Raymond, soit la réappropriation d’un centre-ville transitoire, la pertinence et le potentiel de consolidation urbaine du territoire rural de Saint-Raymond, et le projet de revitalisation du centre-ville. Les étudiants se sont également intéressés à la démarche à valeur ajoutée d’urbanisme participatif à Stoneham-et-Tewkesbury. Certains se sont penchés sur la couronne nord de Québec, d’autres sur les services de sécurité incendie dans les deux MRC à l’étude. L’ouverture de nouvelles rues dans la MRC de La Jacques-Cartier et la protection des sources d’eau potable de municipalités périurbaines de la région de Québec étaient les autres sujets de recherche.