Choisir des granolas parmi toutes les céréales qui garnissent les tablettes de votre épicerie vous semble une décision raisonnable? Si c'est le cas, la réputation santé de ce type de céréales vous joue peut-être un tour. Selon une étude publiée dans Public Health Nutrition par une équipe de l'Université Laval, les céréales de type granola contiennent plus de calories, de lipides et de gras saturés que la moyenne des marques sur le marché.
Voilà l'un des constats auxquels arrivent des chercheuses rattachées à l'Observatoire sur la qualité de l'offre alimentaire de l'Université Laval après avoir comparé 331 céréales à déjeuner. Pour réaliser cette étude, les chercheuses ont utilisé une base de données constituée par le magazine Protégez-vous sur la qualité nutritionnelle de 331 céréales vendues au Québec en 2016-2017. Elles ont recoupé ces données avec les ventes de céréales au Québec entre mai 2016 et mai 2017 compilées par Nielsen.
Voici les principaux résultats de leurs analyses:
C’est 20% de l'ensemble des produits qui dépassent le seuil recommandé par Santé Canada pour les sucres (15% de la valeur quotidienne).
Les céréales qui contiennent du chocolat et les céréales de type sucré (l'emballage fait mention de l'ajout de caramel, de miel ou d'autres sucres) dépassent ce seuil dans 65% et 49% des produits respectivement.
Il existe de grandes variations entre les céréales de même type. Ainsi, la teneur en sucres des céréales sucrées va de 1,8 g à 30,6g par portion.
Les céréales de type granola représentent 37% des produits offerts sur les tablettes et 20% des ventes. Elles contiennent plus de calories, de lipides et de gras saturés que les autres types de céréales. Par contre, elles renferment plus de protéines et moins de sel.
Les céréales de type nature (flocons de maïs ou de riz, par exemple) contiennent peu de lipides, de gras saturés et de sucres, mais leur teneur en fibres est faible et leur teneur en sodium est élevée.
Les céréales dont l'emballage cible les enfants contiennent en moyenne 16g de sucres par portion alors que la moyenne est de 10g pour les céréales destinées à l'ensemble des consommateurs.
La composition des céréales de même type est donc très variable, constate Véronique Provencher, professeure à l'École de nutrition et directrice de l'Observatoire sur la qualité de l'offre alimentaire. «Les céréales de type granola, sucré, au chocolat et nature se distinguent des autres et appellent une vigilance particulière de la part des consommateurs, des gouverments et des chercheurs, précise-t-elle. Certains de ces produits gagneraient à être reformulés par leurs fabricants.»
Une équipe de l'Observatoire a entrepris une nouvelle analyse des céréales présentement offertes dans les marchés d'alimentation du Québec. «L'étude que nous venons de publier nous donne un premier portrait de la situation et une base de comparaison. Nous voulons voir comment la qualité de l'offre a évolué depuis», explique la professeure Provencher.
Le message pratique de l'étude est simple: pour faire de bons choix, la lecture des informations nutritionnelles sur les emballages s'impose. «Il faut porter une attention particulière à la teneur en sucres, en fibres, en gras et en sel. Il existe des céréales à déjeuner qui ont une excellente valeur nutritive. Même les granolas apportent des éléments nutritifs intéressants, mais il faut faire attention à la taille des portions. Ce sont des céréales denses. Il faut y aller mollo.»
Les signataires de l'étude sont Julie Perron, Sonia Pomerleau, Pierre Gagnon, Joséane Gilbert-Moreau, Simone Lemieux, Céline Plante, Marie-Claude Paquette, Marie-Ève Labonté et Véronique Provencher. Elles sont rattachées au Centre nutrition, santé et société, à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels et à l'Institut national de santé publique du Québec.
Consultez le rapport sur les céréales à déjeuner préparé par l'Observatoire sur la qualité de l'offre alimentaire.