Avec son copain, elle a enfourché à nouveau son vélo, cette fois de Québec à Natashquan, pour rencontrer ces communautés. Primé et diffusé à travers le monde, le film Québékoisie porte sur les relations entre Québécois et Premières Nations. Il met en évidence l’importance d’être à l’écoute de l’autre et de briser les préjugés. Armé d’une bonne dose d’enthousiasme, le duo veut faire avancer la société. «Il est clair que le documentaire peut avoir un impact, souligne la biologiste de formation. Pour nous, il est important de lancer des pistes de réflexion, de contribuer à un certain débat. Cette vision se trouve au cœur de notre ADN de documentaristes.»
Le 10 septembre, à l’École d’architecture, ils présenteront leurs deux opus, dans le cadre du Campus Savoir du Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ). La projection sera suivie d’une table ronde, avec des experts de différents milieux, qui viendront parler de l’influence du documentaire sur les enjeux de société. «Ce séminaire vise à mettre en évidence la contribution de la communauté universitaire à la compréhension et à la transmission du cinéma sous toutes ses formes. L’activité sera récurrente. Pour cette année, le thème tourne autour du documentaire, du cheminement et de la rencontre avec l’autre», explique Thierry Belleguic, conseiller spécial du recteur à la culture et à l’innovation sociale et membre du conseil d’administration du FCVQ.
S’il a choisi d’orienter cette première rencontre autour des films de Mélanie Carrier et Olivier Higgins, c’est pour la pertinence de leur démarche. Pour leur façon, aussi, de laisser la parole à des communautés isolées. L’une des panélistes, Isabel Lemus-Lauzon, apprécie le film Québékoisie pour l’image positive qu’il donne des autochtones. Membre de la Chaire de recherche sur le développement durable du Nord, elle le présente souvent en contexte pédagogique, à l’occasion de cours ou de conférences. «Ce film amène de façon très habile des questions importantes de société, telles que l’identité et la coexistence. Il présente aussi une vision des autochtones qui n’est pas assez véhiculée dans les médias. Il y a tellement de belles initiatives dans les communautés dont on n’entend pas parler!»
Pour la chercheuse, qui s’intéresse notamment aux répercussions du développement minier dans le Nord, le documentaire peut être un formidable moyen de tisser des liens. «Les chercheurs sont parfois coincés dans leur tour d’ivoire. Le documentaire et les outils vidéo peuvent les aider à décloisonner la recherche et à mieux collaborer. Cela peut être une super belle locomotive pour mobiliser les connaissances», dit-elle.
La table ronde réunira également Lucie Roy, directrice du programme de certificat en études cinématographiques, Joëlle Tremblay, professeure de philosophie, et Benjamin Hogue, directeur de l’Observatoire du documentaire. Leurs échanges pourraient donner lieu à un recueil alors que des discussions sont en cours avec un éditeur.
Le séminaire «L’impact du cinéma documentaire sur nos sociétés» aura lieu le samedi 10 septembre, à 13h, à l’École d’architecture (1, Côte de la Fabrique). L’activité est gratuite. Inscription nécessaire à info@fcvq.ca. Le FCVQ se déroulera du 14 au 24 septembre. Pour consulter l’ensemble de la programmation : www.fcvq.ca.