«Je me sens choyé. C'est gratifiant et encourageant d'avoir cette tape dans le dos.»
Victor Saucier-Magistry ne cachait pas sa joie lorsque ULaval nouvelles l'a contacté. Son film Jester's Flaming Hot Mac'n Cheese, réalisé dans le cadre d'un cours du baccalauréat en cinéma et culture numérique, venait de recevoir le Prix du meilleur court métrage canadien au Pendance Film Festival de Toronto. Après sa première aux Rendez-vous Québec cinéma, il a été présenté au Festival du film étudiant de Québec, où il a remporté le prix Coup de cœur. Prochaine étape: le festival Courts d'un soir, du 4 au 11 avril.
Jester's Flaming Hot Mac'n Cheese est l'histoire de Léandre, un jeune homme immature et paresseux qui décide de briser la monotonie de son quotidien en aidant un trafiquant de drogue. Véritable antihéros, ce personnage se retrouvera malgré lui au centre d'un règlement de compte sanglant.
Ce court métrage de 14 minutes mélange tous les ingrédients, simples mais efficaces, de la comédie d'action: violence, archétype du criminel stupide, humour décapant et musique tonitruante. Outre le jeu d'acteurs et la direction de la photographie, impeccables, soulignons la force du montage avec sa structure non linéaire, ses scènes au ralenti et les nombreux arrêts sur image.
«J'ai écrit le film un peu comme se construit une conversation entre deux amis, explique le cinéaste. La trame narrative est dirigée par la voix hors-champ de Léandre. Comme un ami qui raconte une histoire, il interrompt ce qu'il dit, se fourvoie, fait un retour en arrière, reprend son récit.»
Et le lien avec le mac n'cheese dans tout ça? «Au début du film, le narrateur mange des Cheetos Mac'n Cheese Flaming Hot [une sorte de grignotine qui allie le goût du macaroni gratiné aux Cheetos] pour réaliser qu'il n'aime pas ça, que c'est dégoûtant. Tout au long du film, il ramène cette anecdote. Cette histoire est inspirée d'un fait vécu; après avoir goûté aux Cheetos Mac'n Cheese Flaming Hot, j'ai trouvé ça terrible et j'ai eu envie d'en faire un film!», relate Victor Saucier-Magistry en riant.
Avec un tel film qui ne se prend pas au sérieux, Victor Saucier-Magistry espère en quelque sorte redonner ses lettres de noblesse à la comédie d'action, peu explorée au Québec. «J'ai l'impression que ce genre est parfois snobé dans le milieu du cinéma. Certaines personnes voient ces œuvres comme de simples films à popcorn. Pour ma part, j'aime faire des films que j'aurais envie de regarder.»
Retour à ses racines
La passion de Victor Saucier-Magistry pour le septième art ne date pas d'hier. Dès l'âge de 11 ans, il bricolait de petits films d'action et de comédie à l'histoire parfois décousue, mais au charme indéniable. En vieillissant, il a touché au documentaire et au drame avant de revenir à la comédie avec Jester's Flaming Hot Mac'n Cheese. «Il n'y a rien d'autre dans ma vie qui prend autant de place que le cinéma», lance-t-il.
Avec le tout nouveau baccalauréat en cinéma et culture numérique à l'Université Laval, ce cinéaste originaire de Montréal a vu l'occasion d'approfondir ses connaissances et peaufiner sa démarche. «Je veux me rendre le plus loin possible dans ce milieu. Les études universitaires m'apportent des occasions de rencontrer des gens avec qui partager ma passion et d'avoir accès à du matériel tout en étant dans un milieu stimulant qui favorise la création.»