
Photographie du monument des Braves en 1870. Ce monument commémoratif est situé dans le quartier Montcalm, près du chemin Sainte-Foy à Québec. Il rend hommage aux combattants de la bataille de Sainte-Foy, remportée en 1760 par les troupes françaises dirigées par le chevalier de Lévis.
— Livernois et Bienvenu
Après les quartiers Saint-Sacrement, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Roch et Saint-Sauveur, c’est au tour du quartier Montcalm d’être l’objet de l’événement printanier annuel organisé par la Société historique de Québec (SHQ). Par cet événement, la SHQ convie la population à découvrir ou à redécouvrir chaque année un nouveau quartier de la capitale, sous l'angle de son patrimoine culturel et de son patrimoine historique. Le Printemps Montcalm, ce sont plus de 20 activités qui s’échelonnent du mois de mars au mois de juin. La programmation comprend notamment la présentation de cinq conférences, entre autres celle du professeur Donald Fyson, du Département des sciences historiques de l’Université Laval. Cette activité aura lieu le 11 juin et portera sur l’histoire de la criminalité et de la justice dans le quartier Montcalm. Quatre jeux questionnaires historiques sont au programme, ainsi que des billets informatifs et deux promenades guidées du quartier. Deux lieux historiques feront l’objet de visites guidées, la maison Henry-Stuart et l’église Saint-Dominique.
L’Université Laval bien présente
Le Printemps Montcalm a manifestement une touche «Université Laval». Des diplômés tels Simon Bélanger, Karine Gagnon et Dave Noël, trois journalistes, contribuent à la programmation, respectivement comme auteur d’un jeu questionnaire sur les pionnières du journalisme issues du quartier Montcalm, comme auteure d’une biographie d’une pionnière de la médecine au Québec, Irma LeVasseur, et comme auteur d’une biographie du marquis de Montcalm.
L’Université Laval est également présente dans l’organisation de l’événement, puisque la coordination est assurée par la bachelière en histoire Maude Gagné, qui entreprendra des études de maîtrise à l’automne en enseignement de l’histoire au secondaire.
Dans son discours d’ouverture, elle a insisté sur le mot «harmonieux». «C’est celui que je choisirais si je devais décrire le quartier Montcalm, a-t-elle expliqué. L’histoire du quartier remonte au 17e siècle: alors localisé en banlieue de Québec, le territoire du quartier Montcalm est divisé en fiefs, concédés à de grands propriétaires terriens. Terroir agricole permettant d’approvisionner les grands marchés de la ville, le territoire devient un espace privilégié pour la villégiature au 19e siècle, comme en témoigne la présence, encore aujourd’hui, de sublimes villas anglaises. Au tournant du 20e siècle, Montcalm se développe sous l’impulsion de l’expansion urbaine et devient un espace résidentiel recherché. Le patrimoine du quartier est aujourd’hui une fenêtre pour appréhender cette riche histoire et les legs de ceux et celles qui ont habité Montcalm: un quartier qui a su s’adapter aux besoins contemporains tout en veillant à conserver les traces de son passé.»
Des quartiers autres que le Vieux-Québec
La doctorante en histoire Émmy Bois, vice-présidente de la Société historique de Québec et coordonnatrice du Printemps en 2021 et 2022, a joué un rôle central dans la mise sur pied de l’événement cette année. Selon elle, le Printemps est un bel événement qui s’est démarqué sur le plan communautaire à Québec. «Son objectif, dit-elle, est de mettre en lumière l’histoire des quartiers centraux. La plupart du temps, le Vieux-Québec est mis de l’avant du point de vue historique. C’est le quartier le plus connu. Nous voulons décentraliser cette attention en montrant spécifiquement des quartiers qui ont participé à la genèse de la ville.»
Le quartier Montcalm est délimité au nord par le coteau Sainte-Geneviève, au sud par les plaines d’Abraham, à l’ouest par l’avenue Belvédère et à l’est par l’avenue De Salaberry.
Elle rappelle que la communauté anglophone a longtemps habité ce secteur. «Ils étaient majoritaires jusqu’au début du 20e siècle, souligne-t-elle. Cette communauté a eu une grande influence sur le patrimoine local.»
Sur le plan municipal, des règlements ont encadré dans le passé les travaux de construction, notamment sur les types de matériaux à utiliser. «C’est pour ça, poursuit-elle, qu’on ne trouve pas beaucoup de maisons de faubourg dans ce quartier.»
Parmi les activités à venir, mentionnons la promenade urbaine, les 11 et 12 mai, animée par le doctorant en histoire et directeur général de la Société du patrimoine urbain de Québec, Alex Tremblay Lamarche. Le 19 mai, à l’Îlot des Palais, l’archéologue Serge Rouleau donnera une conférence sur le patrimoine archéologique du quartier Montcalm. Et le 29 mai, le journaliste Simon Bélanger parlera des artistes et des intellectuels marquants du quartier, à l’émission radiophonique 3600 secondes d’histoire, sur les ondes de CHYZ 94,3 FM.

Stéréogramme produit entre 1860 et 1879 représentant le Ladies’ Protestant Home, organisme de charité fondé en 1855 qui s’est installé dans le quartier Montcalm, sur la Grande Allée, en 1862 pour offrir un foyer aux femmes protestantes en situation de pauvreté.
— Archives de la Ville de Québec

Cette maison située sur la Grande Allée porte le nom du peintre Cornelius Krieghoff (1815-1872) qui y vécut en 1859-1860. Elle a été classée bâtiment patrimonial par le gouvernement du Québec en 1975.
— Malimage

Négatif représentant une partie de l’église Saint-Dominique, construite entre 1929 et 1930 et située sur la Grande Allée. L’église a été classée bâtiment patrimonial en 2014.
— Archives de la Ville de Québec