
Le cours Techniques de l’image II permet aux étudiants de se frotter aux réalités du tournage et du montage vidéo.
— Lisa Bolduc
Le coronavirus a au moins comme avantage de créer un engouement autour de l’achat local. Les 21 étudiants du cours Techniques de l’image II mettent leur épaule à la roue avec 4 vidéos publicitaires diffusées sur les réseaux sociaux. Ces capsules humoristiques mettent en scène divers personnages à l’épicerie qui achètent des aliments du Québec.
On pourrait croire que les vidéos ont été tournées dans la foulée des initiatives pour promouvoir l’achat local en cette période de crise, mais ce n’est pas le cas. «Nous avons entamé ce projet sans savoir que le propos allait autant être dans l’air du temps, admet l’étudiante qui signe la réalisation, Romy Boutin St-Pierre. Le tournage a eu lieu le 19 février. Jusqu’à la mi-mars, nous étions en montage. Nous avons terminé juste avant que l’Université ferme ses portes en raison de la pandémie.»
Chaque année, le cours Techniques de l’image II permet aux étudiants en cinéma de se frotter aux réalités du tournage et du montage vidéo. Il est donné par le chargé de cours Jeremy Peter Allen, lui-même réalisateur et scénariste. «L’idée d’un projet sur l’achat local est venue de Romy. Elle cadrait bien avec l’objectif du premier exercice du cours, un tournage où toute la classe devait participer et qui devait se faire en une seule journée. La forme publicitaire, très courte de nature, s’adaptait donc bien», explique l’enseignant.
Lorsque la pandémie a frappé, les étudiants ont vu l’occasion d’intensifier la diffusion de leurs capsules vidéo auprès du grand public. Pour cela, ils ont approché des commerçants et divers organismes, dont l’Union des producteurs agricoles de la Capitale-Nationale-Côte-Nord, qui ont accepté de relayer la publicité dans leur réseau.
Pour Romy Boutin St-Pierre, il est important de contribuer au mouvement pour inciter les gens à acheter des aliments québécois. «Je crois que l’achat local fait partie de nos valeurs au Québec depuis longtemps. Avec la situation actuelle, on voit à quel point c’est important de considérer cet aspect de notre économie et de notre style de vie. Sans forcément renier ce qui vient de l’étranger, il faut soutenir le milieu local, qui a une importance fondamentale. On dit souvent qu’“acheter, c’est voter”. Cette phrase s’applique aussi à l’alimentation. Manger, c’est voter.»
Étudiante en affaires publiques et relations internationales, Romy Boutin St-Pierre s’est inscrite à des cours en cinéma pour approfondir ses connaissances dans ce domaine. Déjà, elle compte à son actif plusieurs réalisations. À l’été 2017, elle participait à l’initiative Reporters RDV2017 de Radio-Canada, ce qui lui a permis de documenter la vie à bord des voiliers convergeant vers Québec pour les Rendez-vous 2017.
Elle a aussi réalisé un documentaire sur la situation des jeunes réfugiés au Liban, en plus de poser sa caméra au Maroc, où elle a vécu un an. Son film Lissar Wla Limen, qui porte sur les écarts générationnels et culturels entre le Maroc et l’Occident, a été nommé Meilleure production ULaval au dernier Festival du film étudiant de Québec. Plus récemment, elle a fait un court métrage sur les rôles normatifs et les stéréotypes au tango.
D’un projet à l’autre, l’étudiante est nourrie par son besoin d’apprendre et de faire des rencontres. «La réalisation me permet d’explorer différents univers. La plupart du temps, les gens sont très généreux. Pour les capsules sur l’achat local, le IGA où s’est déroulé le tournage nous a tellement bien accueillis. Les comédiens, qu’ils soient amateurs ou professionnels, ont participé au tournage avec cœur. On sentait que c’était un projet qui les rejoignait.»
