C’est Marie-Hélène Gélinas — Mayane de son nom de plume — qui remporte la toute première édition du concours d'écriture créé par l’auteure-illustratrice Stéphanie Brière. Son œuvre, intitulée L’ange de Noël, a été écrite dans le cadre d’un cours en littérature jeunesse à l’Université du Québec à Trois-Rivières avant qu’elle s’inscrive au certificat en création littéraire à l’Université Laval.
L’histoire, inspirée de la saga fantastique Le monde de Narnia, raconte les aventures d’une fillette qui part à la recherche d’une étoile pour décorer son sapin de Noël. Un ange et une licorne se joindront à elle. Dans sa quête, le trio affrontera les pires épreuves. «Bien sûr, l’étoile symbolise l’espoir. Je voulais en donner un peu. Je trouve que ça manque en ce monde», affirme l’auteure.
Ce message d’espoir fait écho à un autre texte, Ta chambre, qu’elle vient de publier dans Le Crachoir de Flaubert, la revue en ligne de l’Université Laval. L’initiative découle d’un appel de textes sur le thème «Mots d’appart’» lancé dans le contexte du confinement. L’œuvre de Marie-Hélène Gélinas prend la forme d’un monologue intérieur. Le personnage, un homme dont l’amoureuse a été infectée par la COVID-19, revient dans leur chambre après qu’elle ait été admise à l’hôpital. «Chaque objet lui rappelle sa présence et des moments qu’ils ont passés ensemble. On sent bien, je pense, toute la tristesse et l’angoisse qui habitent cet homme. Malgré tout, il y a de l’espoir, symbolisé cette fois par un arc-en-ciel qu’il aperçoit en regardant par la fenêtre. J’ai voulu, en somme, parler de l’importance du lien qui unit deux personnes», explique l’étudiante.
«Apporter un peu de beauté à ce monde»
En plus de l’écriture, Marie-Hélène Gélinas mène une carrière d’artiste visuelle. Ses toiles et ses photos ont été présentées dans de nombreuses expositions et figurent régulièrement dans des revues de création (notamment la Revue Méninge, en France, qui a aussi publié plusieurs de ses poèmes). À son parcours d'artiste s’ajoutent des études en théâtre et en cinéma.
— Marie-Hélène Gélinas
Née à Amos, en Abitibi, Marie-Hélène Gélinas s’est tournée vers la littéraire par manque d’activités lorsqu’elle était enfant. «À l’époque, il n’y avait pas grand-chose pour se divertir, pas même un centre d’achats. La bibliothèque était la seule sortie possible. J’y allais souvent choisir mes livres. Puis, pendant quelques années, ma mère faisait du ménage dans une librairie et m’emmenait avec elle à l’occasion. Chaque fois, cela me rendait heureuse. Du bout des doigts, je feuilletais les beaux livres tout neufs. J’éprouvais un tel respect pour ces œuvres.»
En 2015, elle a publié Chant pour maman, un vibrant hommage à sa mère décédée trois ans plus tôt. Dans une suite de poèmes très touchants, Marie-Hélène Gélinas raconte sa relation avec sa mère et le rôle qu’elle a joué dans son amour de la littérature. Le tout est accompagné de magnifiques illustrations en couleurs. Parfois, certains éléments narratifs dans l’image font un lien avec le propos, d’autres fois l’aspect abstrait crée simplement une ambiance.
Pour faire paraître cet ouvrage, l’auteure a lancé sa propre maison d’édition, OZ. «Je savais que ce serait difficile de trouver un éditeur, car on ne publie pas souvent des recueils de poésie accompagnés d’images pour des raisons de coût. Je me suis donc dit que j’allais le publier moi-même, car c’est un projet qui me tenait à cœur.»
Le confinement étant propice à l’écriture, Marie-Hélène Gélinas a plusieurs nouveaux projets de publication en tête. Avec le prix qu’elle vient de remporter au concours Petite plume, grande histoire, elle espère aussi attirer l’attention d’éditeurs afin de diffuser L’ange de Noël à un plus large public.