12 avril 2023
L’Unité mixte de recherche Synergia voit le jour
Les travaux des chercheurs viseront à favoriser le bien-être des élèves présentant des difficultés d’adaptation à l’école et de ceux et celles qui les accompagnent dans leur parcours scolaire
En
marge de l’annonce de la création de l’Unité mixte de recherche Synergia. De
gauche à droite: la doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation,
Anabelle Viau‑Guay, le vice-recteur adjoint aux services à la recherche, à
la création et à l'innovation, Michel J. Tremblay, la directrice générale du
Centre de services scolaire des Navigateurs, Suzie
Lucas, la directrice de l’Unité mixte de recherche et professeure
titulaire, Nancy Gaudreau, le directeur général du
Centre de services scolaire de la Capitale, Pierre Lapointe, et le directeur général adjoint du Centre de services scolaire
des Découvreurs, Éric Beaupré.
— Dany Vachon
«Les bases de l’éducation se construisent très tôt, dès la maternelle. La création de cette unité mixte de recherche (UMR) répond à un réel besoin du milieu de l’éducation. Il nous faut agir très tôt et prévenir les difficultés d’adaptation en misant sur le bien-être des enfants à l’école. La réalité des écoles module les sujets de recherche et les résultats de recherche influenceront, on l’espère, le climat dans les écoles. Pour y arriver, l’UMR a besoin de travailler de concert avec ses partenaires.»
Ce commentaire du vice-recteur adjoint aux services à la recherche, à la création et à l'innovation, Michel J. Tremblay, a donné le coup d’envoi de la cérémonie annonçant le lancement de l’Unité mixte de recherche Synergia, le mercredi 12 avril au pavillon La Laurentienne. Ce partenariat avec trois centres de services scolaires des rives nord et sud de Québec, soit de la Capitale, des Découvreurs et des Navigateurs, a pour mission de favoriser le bien-être des élèves présentant des difficultés d'adaptation à l'école et de celles et ceux qui les soutiennent dans leur parcours éducatif. Rappelons qu’au Québec 228 000 élèves étaient jugés handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage pour l’année 2020-2021. De ce nombre, 30% étaient scolarisés en classes spécialisées.
Pierre Lapointe est directeur général du Centre de services scolaire de la Capitale. Selon lui, les trois centres de services scolaires partenaires de l’UMR Synergia reconnaissent de plus en plus la contribution de la recherche en éducation. «Lorsque nous avons été approchés par la Faculté, a-t-il ajouté, il nous a paru essentiel d’être associés dès le départ à ce projet. Cette UMR renforcera la culture de collaboration de plus en plus présente dans nos milieux.»
Pour sa part, la doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation, Anabelle Viau‑Guay, a souligné que l’exercice de planification stratégique effectué récemment à la Faculté avait mis en lumière, entre autres, le souhait de resserrer les liens entre les chercheurs universitaires et le milieu. «Les trois partenaires réunis, a-t-elle précisé, accueillent près de 75 000 élèves dans 148 établissements. Ils reçoivent 59% de tous nos stagiaires en enseignement.»
Des partenaires très présents
La convention de partenariat de l’UMR Synergia prévoit un financement de cinq ans. Il s’agit de la première unité mixte de recherche au Québec en collaboration avec le milieu scolaire. Les clientèles visées comprennent le préscolaire quatre ans, le primaire et le secondaire, incluant la formation générale aux adultes. Les trois partenaires fondateurs seront représentés notamment dans le comité directeur et dans le comité scientifique de l’UMR. Ils seront donc parties prenantes des travaux de recherche et de développement. Les projets s’articuleront autour de trois axes: le développement professionnel du personnel scolaire, les pratiques et les approches d’intervention appuyées sur les connaissances issues de la recherche, et les relations entre l’école, la famille et la communauté. Plus d’une vingtaine de chercheuses et chercheurs de six universités ont déjà confirmé leur intérêt à collaborer aux travaux de l’UMR dans les domaines de l’éducation, de la psychoéducation, de l’administration scolaire et de la réadaptation.
Une préoccupation grandissante
Nancy Gaudreau est professeure au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage. Elle est également directrice de l’UMR Synergia. Dans son allocution, elle a mentionné que les élèves présentant des difficultés d’adaptation à l’école constituaient plus que jamais une préoccupation dans le milieu de l’enseignement.
«Les milieux scolaires font face presque quotidiennement à des dilemmes, a-t-elle expliqué. Ils doivent prendre des décisions, choisir des orientations pour à la fois assurer le bien-être du personnel éducatif des écoles et celui des élèves, tout en favorisant la réussite d’un maximum d’élèves. Doit-on ouvrir ou fermer des classes spécialisées? Comment favoriser l’intégration de nos nouveaux élèves allophones provenant de l’étranger? Comment prévenir les crises de colère chez les tout-petits? Quelles mesures mettre en place pour soutenir la réussite chez les jeunes en difficulté? Comment soutenir le développement continu du personnel éducatif? La liste est longue. Il est essentiel que le personnel éducatif se sente compétent et il est important que les milieux de la recherche en éducation tissent des liens plus étroits avec les milieux de pratique.»
Cette UMR, la professeure Gaudreau la définit comme un espace de développement conjoint et collaboratif. Pour constituer son équipe initiale de chercheurs, elle a approché des spécialistes aux expertises complémentaires. «Est-ce que nos projets vont toucher d’abord les tout-petits, ou les plus grands? a-t-elle dit en entrevue à ULaval nouvelles. Est-ce que ça va toucher davantage la transition préscolaire – primaire? Est-ce qu’on va parler du décrochage chez les adolescents? Alors, il fallait des experts du préscolaire, du primaire, du secondaire, du trouble du spectre de l’autisme, des spécialistes en psychoéducation et autres. C’est large l’adaptation scolaire.»
La directrice s’attend à ce que la majorité des projets de recherche touchent le primaire et le secondaire. Plusieurs sujets sont possibles. L’un d’eux pourrait consister à suivre des cohortes qui bénéficient de services spécialisés pour voir si ces élèves réussissent mieux. Un autre pourrait toucher le développement professionnel continu du personnel dans un contexte de renouvellement important de la main-d'œuvre dans le milieu scolaire. La question de la transition du primaire vers le secondaire des enfants qui ont des besoins particuliers et qui bénéficient de mesures d’aide pourrait aussi être explorée. «Ce problème est soulevé depuis des années, a indiqué Nancy Gaudreau. Au secondaire, l’élève peut changer de centre de services scolaire. Une recherche permettrait de voir quel genre de mécanisme pourrait être développé pour favoriser de meilleures transitions qui assurent la continuité des services aux élèves.»
Apprenez en plus sur L'UMR Synergia en visionnant cette vidéo de présentation:
