
André Darveau: «Dans nos discussions avec la partie syndicale, on disait: Notre bailleur de fonds est le gouvernement du Québec et on veut se comparer avec un établissement qui a le même bailleur de fonds. Nous avons comparé nos échelles salariales avec celles de l’Université de Montréal.»
«Nous avons une entente de principe, et une bonne entente. Nous sommes heureux d’avoir réussi à dénouer l’impasse difficile dans laquelle nous étions avec le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL)», a déclaré, d’entrée de jeu, la rectrice Sophie D’Amours lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 30 mars à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette rencontre avec les médias suivait la décision du Conseil d’administration de l’Université, la veille, d’accepter la proposition de règlement du conciliateur dans le dossier de la grève déclenchée au mois de février. Le même jour, l’instance syndicale avait accepté ladite recommandation.
Pour connaître l'ensemble des détails et des faits saillants de l'entente, consulter le communiqué de presse.
«Cette entente, a-t-elle poursuivi, permet d’améliorer les conditions de travail des professeurs, elle reconnaît l’importance d’attirer des professeurs de calibre mondial à l’Université Laval et de mieux les soutenir en début de carrière. Elle reconnaît notre position de grande université de recherche et la contribution centrale du corps professoral. Elle permet de poursuivre la transformation de notre université et elle respecte notre capacité de payer. Cette entente permet aussi de tout mettre en œuvre pour terminer la session, de déployer un plan de continuité des études et de pouvoir compter pleinement sur la contribution du corps professoral envers les étudiantes et les étudiants de tous les cycles. L’objectif est la réussite de nos étudiantes et étudiants.»
La rectrice a expliqué que l’Université a vécu une poussée de croissance ces dernières années, et ce, malgré la pandémie de COVID-19, tant en matière d'études que de recherche. «Les budgets de recherche ont augmenté de façon très importante, a-t-elle précisé. Les niveaux d’excellence atteints ont eu des impacts positifs sur le recrutement d’étudiants à tous les cycles. Ils viennent de partout. Et grâce au levier de ce nouveau contrat de travail, on fait le pari que ce niveau d’excellence pourra être même dépassé.»
«Nous sommes heureux aujourd’hui de revoir nos collègues du corps professoral sur le campus et de pouvoir poursuivre notre chemin ensemble.»
Selon Sophie D’Amours, le retour au travail comportera des défis. «Une grève, par nature, n’est pas facile, a-t-elle dit. Maintenant, il faut regarder devant nous et travailler ensemble, et retrouver ce sentiment incroyable de faire partie d’une grande université, l’Université Laval.»
Plancher d’emploi et échelles salariales
Dans son allocution, le vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, André Darveau, est revenu sur les deux points à incidence financière qui restaient à régler: le plancher d’emploi et les échelles salariales.
«Pour les masses salariales, a-t-il expliqué, on parle d’une augmentation de 15% sur une masse globale de plus de 225 millions de dollars. Cette augmentation s’échelonne sur quatre années financières. Pour nous, ce qui était important était de poursuivre notre investissement dans le développement de la recherche et de l’excellence de l’enseignement par l’intermédiaire de l’ajustement des conditions d’emploi de nos professeurs, tout en respectant, bien sûr, la capacité de payer de notre institution. Et ça, on y est arrivés.»
L’entente accroît l'attractivité de l'Université auprès de jeunes professeurs en améliorant les conditions d’emploi à l’embauche. Elle accroît également la capacité de rétention des professeurs d’expérience.
En ce qui concerne le plancher d’emploi, il sera augmenté de 80 professeurs. Il est actuellement autour de 1310 professeurs membres du SPUL. «On est déjà à 30 professeurs au-dessus du plancher d’emploi, qui est actuellement de 1280, a-t-il indiqué. Si on comptabilise les postes non comblés, on est à 64 postes au-delà du plancher d’emploi. Ce qui veut dire qu’avec 80 postes, on devrait rencontrer ce plancher sans trop de risques.»
André Darveau a insisté sur l’importance de se comparer aux universités de recherche au Québec. «Dans nos discussions avec la partie syndicale, a-t-il rappelé, on disait: Notre bailleur de fonds est le gouvernement du Québec et on veut se comparer avec un établissement qui a le même bailleur de fonds. En 2027, les deux parties feront une analyse comparée des échelles salariales à l'Université Laval et à l'Université de Montréal. On s'est donné une marge de manoeuvre de 2% qui fait qu’on pourra ajuster nos salaires dès avant le début des discussions pour la prochaine convention collective. On mettra la table de cette façon-là.»