Dans sa série photographique La Guérison en rose, Juliette Matte-Breton représente son corps et révèle sa nudité, ce qui lui permet de défier les normes corporelles. Elle y porte des vêtements qu'elle a conçus, comme si elle portait ses émotions, son vécu. Grâce à la broderie, à la couture et au dessin de motifs, elle dit pouvoir dialoguer avec ses traumatismes par un processus qui lui fait du bien. «Je crée à partir de mes vérités intimes.»
Jusqu'au 10 février, l'artiste de la relève joint son message empreint de douleur et de féminité à celui de Jessica Martin-Lafond et de Jo Leblanc à la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Leur exposition collective, intitulée Fleur de peau, est magnifique et courageuse.
À travers l'estampe et la poésie, Jessica Martin-Lafond oscille entre le dit et le non-dit. Elle nous propose des livres d'artiste libérateurs, dont l'un prend place dans un tiroir de lingerie. «La création me donne le recul nécessaire pour réfléchir et sublimer mes traumatismes liés aux violences sexuelles.»
Par l'art textile, Jo Leblanc exprime la douceur comme ses tempêtes intérieures. Broderies colorées et perlées avec des pierres semi-précieuses, des perles de verre Miyuki et du fil de coton et de soie, son travail est minutieux. «Que ce soit sous la forme de réseaux de lignes enchevêtrées ou encore des corps nus issus de la diversité sexuelle, il y a toujours, dans mon travail, une certaine tendresse.»
Une exposition authentique et engagée qui fait réfléchir. Le vernissage a lieu le 13 janvier de 18 heures à 20 heures.