
Pour les besoins de ce projet, l'illustrateur Christian Quesnel a créé 48 tableaux qui racontent la vie de Félix Leclerc. Les images, qui seront projetées sur grand écran, ont aussi fait l'objet d'un livre aux Éditions de l'Homme.
— Christian Quesnel, Éditions de l'Homme
Ce spectacle, décrit comme «l'un des plus importants hommages jamais offerts à Félix Leclerc», est le fruit d'une collaboration entre la chorégraphe Geneviève Duong, l'illustrateur Christian Quesnel et le vidéaste Alexandre Berthier. Avec le directeur général de l'OSG, Yves Marchand, et le chef d'orchestre Yves Léveillé, ces trois artistes ont fignolé une trame narrative où danse, vidéos et dessins célébreront les mots de Leclerc.
Pour Geneviève Duong, cette approche interdisciplinaire permettra de rejoindre divers publics. «Le projet s'inscrit dans l'ère du temps où les frontières entre les formes d'art sont de plus en plus poreuses. L'interdisciplinarité nous permet d'offrir aux citoyens différents canaux d'accès sensoriels. Le public habituel d'un concert de musique symphonique n'est pas forcément le même que celui de la danse contemporaine ou de la bande dessinée.»
La chorégraphe, qui effectue un baccalauréat en sciences historiques et études patrimoniales, a participé à la réalisation d'une série de courts métrages qui seront projetés lors du concert. Cette même soirée, elle sera sur scène pour effectuer des prestations de danse avec l'artiste Lana Morton.

Inspirées de la poésie de Félix Leclerc, les vidéos ont été tournées à l'automne 2017 dans la région du Bas-Saint-Laurent. Geneviève Duong et Alexandre Berthier ont aussi profité d'un passage au LANTISS, le Laboratoire des nouvelles technologies de l'image, du son et de la scène de l'Université, pour effectuer des prises de vue. Ces images ont été superposées aux dessins de Christian Quesnel auxquels s'est ajoutée une narration de Raymond Ouimet.
Lors du concert, le public pourra découvrir des thèmes qui étaient chers à Félix Leclerc, comme l'amour de la nature, des grands espaces et de la vie de village. Les pièces seront présentées en ordre chronologique avec des références aux périodes qui l'ont marqué, de son enfance à La Tuque à son arrivée en France, où il a multiplié les apparitions avant de s'établir à l'île d'Orléans.
Pour Geneviève Duong, née d'un père vietnamien et d'une mère québécoise ayant été adoptée par un couple d'immigrants argentins, l'œuvre de Leclerc possède une aura symbolique particulière. «Mon bagage génétique et culturel fait en sorte que mon lien à la culture québécoise est teinté de mes origines à la fois vietnamiennes et latines. Longtemps, j'ai vécu des dualités par rapport à l'endroit où je me sens chez moi, au territoire que je considère comme étant le mien. Félix Leclerc, pour moi, est un symbole d'ancrage très important.»
Ce projet avec l'OSG a contribué à lui faire apprécier davantage le territoire québécois. «Les recherches que nous avons menées sur Félix Leclerc, les thèmes de son œuvre et les enjeux géopolitiques qu'il aborde dans ses chansons et ses discours m'ont permis de mieux comprendre une époque qui fait partie de notre héritage collectif. À travers ses dires, j'ai appris à davantage aimer ce lieu que mon père a choisi pour habiter et où je vis aujourd'hui.»
Le concert, qui bouclera la saison 2018-2019 de l'OSG, sera présenté le 6 avril, à 14h et à 20h, à la salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau. La représentation de l'après-midi sera précédée d'une table ronde animée par Sylvain Lemay, professeur à l'École multidisciplinaire de l'image de l'Université du Québec en Outaouais. Avec le bédéiste belge Marc-Renier, Christian Quesnel et Geneviève Duong discuteront de la façon dont le 9e art peut tisser des liens avec les autres disciplines. Cette activité est organisée par la Maison de la culture et le Festival Québec BD.
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