
De ce projet, mené sans prétention aucune, a découlé un ouvrage publié récemment aux Éditions Hurtubise. L'histoire est celle de deux amis. Brillante et sensible, Cam termine une maîtrise en psychoéducation et rêve d'être artiste. Charmeur, sociable et un brin insouciant, Max vit une relation conflictuelle avec ses parents. Ils sont amoureux l'un de l'autre, mais ils ont peur de gâcher la belle amitié qui les unit depuis toutes ces années.
Écrit à la première personne, L'allégorie des truites arc-en-ciel est constitué de courts chapitres dans lesquels alternent les voix des deux protagonistes. Ceux-ci racontent leur quotidien et livrent leurs réflexions sur l'amour, l'amitié et la famille. Les dialogues comprennent plusieurs retours dans le temps qui nous permettent de mieux comprendre comment ils se sont rencontrés. «Je n'écris pas avec un plan de travail très précis, admet l'auteure. Plus l'histoire se développait, plus je savais où cela allait mener. Rapidement, les personnages ont pris forme dans mon esprit. Ce sont leurs voix qui ont guidé le récit. Le fait d'alterner leurs points de vue permet de savoir ce qu'ils pensent, ce qu'ils ressentent et ce qu'ils vivent l'un par rapport à l'autre.»
Fine observatrice de son époque, Marie-Christine Chartier met en scène la complexité de trouver l'amour au temps du numérique. Alors que les sites et les applications de rencontre ont bouleversé les rapports sociaux, Cam et Max ont choisi d'aller à contre-courant et de prendre leur temps dans leur relation. «L'instantanéité est très ancrée dans notre ère, avec la présence de Tinder, des messages textes et des réseaux sociaux. Or, comme toute autre génération, la nôtre peut prendre son temps. Le roman met de l'avant l'importance de la patience et d'attendre le bon moment pour se lancer.»
En plus de ce projet d'écriture, Marie-Christine Chartier a à son actif une impressionnante carrière en tennis. Elle a vécu six ans aux États-Unis après l'obtention d'une bourse pour étudier à l'Université d'État de l'Iowa. De retour à Québec, elle a entamé une maîtrise sous la direction de la professeure Christiane Trottier, du Département d'éducation physique. Sa thèse, encadrée par la titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés, Guylaine Demers, porte sur les femmes en situation de leadership dans le domaine sportif.

Photo : Francis Fontaine