«L'an dernier, nous avons pris une pause pour laisser place aux travaux de réfection qui étaient en cours dans cette zone du campus», précise la coordonnatrice du Jardin botanique Roger-Van den Hende, Marie-Pierre Lamy. Le 15 juin, elle procédait à l'installation du potager et, à en croire les nombreux commentaires positifs reçus, son retour était attendu! Constitué de vingt bacs Biotop auxquels s'ajoutent trois Smart Pots, le Jardin des comestibles couvrent près de 20 mètres carrés. La terre est enrichie exclusivement d'engrais naturels. L'ensemble fonctionne à l'aide d'un système d'irrigation de type hydroponique partagé et contrôlé par minuterie.
«Même avec cela, notre équipe doit s'en occuper avec beaucoup de soin. Il faut ajuster l'arrosage selon les précipitations, tuteurer, tailler et surveiller les engrais puisque les potagers comptent parmi les espaces horticoles qui sollicitent le plus d'entretien, explique Marie-Pierre Lamy. Par ailleurs, cette deuxième version du Jardin des comestibles profite de notre première expérience en ce sens que nous l'avons conçue davantage sur la base de variétés au développement moins imposant, donc mieux adapté, en particulier des tomates.»
L'horticultrice estime que des aliments seront prêts pour la consommation dès le début juillet, notamment des fines herbes parmi lesquelles du persil, de la stevia, du romarin et de la coriandre. Plus tard suivront les fruits et légumes: tomates diverses, aubergines, piments forts, poivrons, bettes à carde, etc. Il y aura également une étrange nouveauté, le cucamelon. Ce mignon petit fruit, ni concombre ni melon, de la taille d'une grosse olive, vaut la peine d'être goûté, assure Marie-Pierre Lamy. «Il se mange très bien cru, seul ou en salade, tout comme il peut être mariné.» Les fleurs comestibles vaudront aussi le détour, tant les oeillets, les pensées et les capucines que la lavande et les bégonias. «Elles font davantage pour le potager que piquer la curiosité des gens et enjoliver l'espace; leur rôle est essentiel à la pollinisation», fait remarquer la spécialiste.
En plus d'assurer le bonheur des étudiants et des membres du personnel qui peuvent s'y ravitailler à leur gré, le Jardin des comestibles sert également de garde-manger et de lieu d'activités pour les marmitons qui participent au Camp Aliment'Terre de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval. Ce camp de jour culinaire, agrémenté d'aventures alimentaires, est offert tout au long de la saison estivale. D'une durée d'une semaine, il s'adresse aux jeunes de la région de Québec âgés entre 10 et 15 ans.
Puisque les récoltes du Jardin des comestibles rencontrent si bien les besoins, sa production n'est certes pas négligeable. En fait, qu'en est-il de son taux de productivité? «C'est impossible de le mesurer avec précision», admet Marie-Pierre Lamy, sourire en coin. Pourquoi? Parce que, même pendant la période de grande abondance au beau milieu du mois d'août, les plants se vident dans le temps de le dire. C'est un heureux problème, mais, dans ces conditions, les méthodes de calcul restent floues. «Tout disparait si rapidement que même moi, qui suis souvent sur place pour assurer l'entretien, je n'ai pas encore eu l'occasion de goûter à une seule tomate!», lance à la blague cette passionnée des manières innovantes de cultiver.
Le Jardin des comestibles poursuivra ses activité jusqu'en octobre, soit quelques jours avant la fête de l'Action de grâce.
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Cette deuxième version du Jardin des comestibles a été conçue pour tirer profit de variétés au développement moins imposant, dont la tomate.
Photo: Marc Robitaille