
Charlie-Rose Boucher
Chaque année, l’Association des femmes en finance du Québec, un organisme créé en 2002 et regroupant un millier de membres, décerne ses prix Relève RBC. Le 9 mai prochain, dans le cadre d’un gala qui se déroulera au Palais des congrès de Montréal, quatre prix Relève seront remis à autant de femmes ayant excellé au cours de leurs études universitaires en finance. Charlie-Rose Boucher, inscrite au baccalauréat en finance quantitative à l’Université Laval, sera du nombre. Le prix est accompagné d’un stage.
«J’ai déjà un stage pour l’été 2024, explique l’étudiante. Il se fera chez le groupe financier Industrielle Alliance et portera sur les dettes d’entreprises. L’été suivant, je serai à la Banque royale du Canada.»
Charlie-Rose Boucher fait partie de la première cohorte du baccalauréat en finance quantitative à l’Université. Cette spécialisation financière à forte valeur ajoutée découle de trois constats: les marchés et les instruments financiers sont de plus en plus complexes, de nouvelles réglementations affluent et la finance vit une révolution numérique. La formation est offerte conjointement par la Faculté des sciences de l’administration et la Faculté des sciences et de génie. Ce nouveau programme multidisciplinaire vise à former des spécialistes autour de quatre grands axes: la finance et la finance quantitative; les mathématiques et la statistique; la programmation et la modélisation financière; la gestion quantitative des risques.
«Ce parcours est vraiment recherché par les employeurs, soutient-elle. La programmation prend de plus en plus d’ampleur dans l’ensemble des domaines, et la finance ne fait pas exception.»
Les mathématiques
Au cégep, l’étudiante était inscrite en sciences de la nature, avec le profil sciences pures et appliquées. «Ce qui m’a motivée à choisir la finance quantitative remonte à cette époque, souligne-t-elle. Le cours où j’avais le plus de facilité était les mathématiques. Je performais surtout dans cette matière. J’ai un esprit assez cartésien, plus technique. Je voulais retrouver ça dans mon cheminement à l’université. J’apprécie beaucoup le domaine financier, tout le côté business. C’est le parfait domaine pour moi.»
Le Fonds Alpha
Ses activités parascolaires sont de deux ordres: le Fonds Alpha et la tâche d’auxiliaire d’enseignement au Département de finance, assurance et immobilier. Créé par des étudiants pour les étudiants des sciences de l’administration, le fonds commun de placement Alpha permet aux actionnaires de s’initier avec leur propre argent à l’investissement boursier. Il comprend actuellement 16 titres répartis également entre titres américains et canadiens. Parmi eux: Berkshire Hathaway, Disney et Microsoft, d’une part, Canadian Tire, Dollarama et Banque Toronto Dominion, d’autre part. Le Fonds compte présentement 45 actionnaires étudiants.
À sa première année au Fonds Alpha, Charlie-Rose Boucher était vice-présidente responsable des projets. Cette année, elle a occupé la fonction de vice-présidente exécutive. Et elle commence présentement un mandat de présidente. «Mes tâches m’ont permis de faire mes premiers pas dans le monde de l’investissement, raconte-t-elle. L’expérience offerte au Fonds Alpha se rapproche, selon moi, le plus possible de la réalité. Nous sommes servis par un conseil d’administration composé d’avocats, de gestionnaires de portefeuille, de professeurs et autres. On a vraiment un beau conseil qui nous épaule. D’ailleurs, nous avons surperformé notre indice dans les cinq dernières années.»
Dans sa tâche d’auxiliaire d’enseignement, elle corrige les examens des étudiantes et des étudiants du baccalauréat inscrits au cours d’introduction à la finance quantitative. Elle le fait depuis la deuxième session de sa première année. Dès sa deuxième session au baccalauréat, l’étudiante est approchée par le chargé d’enseignement Christian Boutet. Celui-ci lui avait enseigné la finance quantitative à la session précédente. Il lui propose un travail rémunéré de correctrice d’examens. «Ce travail, dit-elle, permet d’assimiler les concepts enseignés dans le cours. Pour corriger, il faut s’assurer d’avoir une bonne compréhension de ces concepts.»
L’Omnium financier
En février 2024, l’étudiante a pris part à l’Omnium financier, la plus grande compétition interuniversitaire en finance et en comptabilité de l’Est du Canada. La délégation de l’Université Laval a terminé première au classement général. L’équipe de Charlie-Rose Boucher a obtenu la troisième place pour le cas Défi éthique CFA.
Et la présence des femmes en finance? «De plus en plus d’entre elles s’intéressent au domaine et c’est tant mieux, répond-elle. L’existence de l’Association des femmes en finance du Québec permet de constater que des femmes excellent dans le domaine. Il est certain qu’elles apportent une vision différente et complémentaire, contribuant à une diversité de perspectives. Typiquement, on peut dire que la finance était un domaine surtout masculin, principalement quand on parle des marchés boursiers et de l’investissement. C’est plus équilibré aujourd’hui.»
L’étudiante terminera ses études de baccalauréat en 2025. Elle commence à réfléchir à la suite des choses. «J’aime encore vraiment l’école, explique-t-elle. Je souhaite poursuivre à la maîtrise. Deux belles avenues seraient l’ingénierie financière et les sciences de l’administration avec concentration en finance.»