11 avril 2025
Démarrer une entreprise: une option de carrière pour les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs
La Campagne de promotion de l'entrepreneuriat scientifique a rejoint plus de 600 personnes, dont les cofondateurs d'Inscott, qui met au point des méthodes de gestion des résidus agroalimentaires à l’aide d’insectes

Les 3 cofondateurs d'Inscott, l'une des jeunes pousses honorées au terme de la Campagne, en train de nourrir des poules avec des larves de mouches soldats noires, chez l'actionnaire principal de l'entreprise, le Couvoir Scott. De gauche à droite: Jean-Michel Allard Prus et Jérémy Lavoie, deux diplômés de l'Université Laval, ainsi que la doctorante en sciences animales Mariève Dallaire-Lamontagne.
— Inscott
Le jeudi 10 avril avait lieu l'activité de clôture de la Campagne de promotion de l'entrepreneuriat scientifique à La Centrale – Espace entrepreneurial du pavillon Maurice-Pollack. Pendant presque un an, ce projet a été porté par le chantier transformateur Les savoirs, les sciences et la société du Plan institutionnel ULaval 2023-2028.
Quelque 50 personnes ont assisté à des prises de parole, à une conférence et à un retour sur la Campagne. L'activité comprenait également la remise de prix de reconnaissance à une vingtaine de jeunes entrepreneures et entrepreneurs scientifiques issus de l'Université Laval, toujours aux études ou ayant obtenu leur diplôme. Une douzaine de membres du corps professoral, ayant apporté ou apportant leur soutien à l'une ou l'autre de ces entreprises en développement, ont également reçu un prix de reconnaissance.

De jeunes entrepreneures et entrepreneurs, ainsi que des professeures et professeurs ont reçu un prix de reconnaissance à l'occasion de l'activité de clôture de la Campagne de promotion de l'entrepreneuriat scientifique. On reconnaît notamment, à droite, la professeure Marie-Hélène Deschamps et la doctorante Mariève Dallaire-Lamontagne.
— Marc-Antoine Hallé
Gérer des résidus d'origine animale
L'une des jeunes pousses honorées le 10 avril est Inscott. Cette entreprise a pour mission de mettre au point de nouvelles méthodes de gestion des résidus d'origine animale issus des élevages et de la transformation alimentaire. Pensons ici au fumier de porc ou aux produits d'élevage déclassés, notamment des œufs. Au cœur du processus se trouvent des insectes générateurs d'ingrédients, des larves de mouches soldats noires qui, se nourrissant de ces déchets en fermentation, sont destinées à l'alimentation animale et à la fertilisation.
Au début de 2022, Inscott est devenue l'une des premières entreprises en Amérique du Nord à travailler sur la valorisation entotechnologique de résidus agroalimentaires d'origine animale. En 2023, Inscott inc. a été constituée. Les trois confondateurs sont l'agronome Jean-Michel Allard Prus et le biologiste Jérémy Lavoie, deux diplômés de l'Université Laval, ainsi que la doctorante en sciences animales Mariève Dallaire-Lamontagne. L'actionnaire principal est le Couvoir Scott, dont les quelque 37 millions de poussins produits annuellement génèrent d'importants volumes de résidus organiques.
«Nous proposons des services de consultation professionnels visant à aider les entreprises de l'industrie agroalimentaire à valoriser leurs déchets, explique Mariève Dallaire-Lamontagne. Par un soutien technique, notre objectif consiste à aider des entreprises comme des abattoirs et des élevages à implanter un système de valorisation de leurs résidus directement à la ferme.»
Selon elle, les matières résiduelles générées par les entreprises agroalimentaires, par exemple les fumiers et les carcasses, sont très riches en nutriments, dont des protéines. «Dans un élevage à l'échelle industrielle, souligne-t-elle, la larve de mouche soldat noire se nourrit de ces déchets organiques et va accumuler de la biomasse larvaire. Elle devient l'aliment, notamment pour nourrir les poules. La larve entière séchée peut être utilisée ou elle peut être réduite en poudre.»
Une professeure en soutien
Au Département de sciences animales, la professeure Marie-Hélène Deschamps est titulaire de la Chaire de leadership en enseignement en production et transformation primaire d'insectes comestibles. Elle est entrée dès le départ dans le projet entrepreneurial de l'étudiante.
«Mon rôle, dit-elle, consistait à m'assurer que tout soit mis en place pour rendre le projet possible. Il a fallu regarder le défi que cela représentait. J'ai travaillé avec Mariève et ses collaborateurs pour leur expliquer ce qui les attendait et pour aller chercher le financement pour supporter le projet.»
La professeure Deschamps s'est beaucoup impliquée dans le projet. «Mais, poursuit-elle, créer un lien évident entre l'entreprise en démarrage et mon laboratoire n'a pas été très difficile puisque je connaissais bien les cofondateurs d'Inscott, mes anciens étudiants.»
Il y a eu un transfert de connaissances et un transfert de matériel biologique entre la Chaire et l'entreprise.
«Je travaille en partenariat avec l'industrie sur les questions de recherche et développement, comme la majorité des professeurs de la Faculté, rappelle-t-elle. Par contre, accompagner une étudiante sur son propre projet de modèle d'affaires était une première pour moi. Une fois que Mariève aura terminé son doctorat, c'est sûr que le partenariat entre la Chaire et Inscott va se maintenir.»
L'importance d'aller sur le terrain
La Campagne de promotion de l'entrepreneuriat scientifique a été gérée par l'incubateur universitaire d'entreprises responsables Entrepreneuriat ULaval, ainsi que par deux vice-rectorats et quelques facultés.
«Nous avons eu l'opportunité d'aller sur le terrain, explique Justine De Rico, la responsable des communications et du marketing à Entrepreneuriat ULaval. Pour nous, il était important d'aller à la rencontre des étudiants, de leur parler en personne.»
Tournée de facultés, départements et centres de recherche, participation au Rendez-vous des cycles supérieurs et aux journées carrière, balados et capsules vidéo: la campagne qui se termine aura été fertile en activités de communication de toutes sortes.
«Toutes nos activités terrain ont attiré plus de 600 personnes, indique-t-elle. Il y avait des étudiantes et étudiants, des diplômées et diplômés, des membres du corps professoral, des professionnels de l'Université et finalement des membres de l'écosystème entrepreneurial de Québec.»
«Nous avons montré aux étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs en sciences que l'entrepreneuriat scientifique peut être un bon choix de carrière, une voie atypique à laquelle on ne pense pas a priori», ajoute-t-elle.
Justine De Rico définit l'entrepreneuriat scientifique comme «la valorisation d'un résultat de recherche».
Au cours de l'année écoulée, deux balados ont été réalisés mettant en vedette Tessellate Robotics, qui développe un véhicule capable d'effectuer l'automatisation des processus d'inspection et de suivi des champs de grandes cultures, et Ivano Bioscience, qui conçoit, fabrique et commercialise des réactifs et outils biologiques innovants contre les maladies infectieuses. Des capsules vidéo ont été consacrées à Ferreol Technologies, un fabricant de skis alpins innovants, et à Animora, qui commercialise des produits de santé buccodentaire pour chats et chiens.
L'activité «Jasons entrepreneuriat scientifique» a pour sa part fait l'objet de plus de 80 publications sur les trois comptes de médias sociaux d'Entrepreneuriat ULaval. Ces publications ont entraîné 61 000 impressions.
Entrepreneuriat ULaval a également organisé un panel à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique mettant en lumière l'entreprise SOKÏO Industrie, un manufacturier de systèmes constructifs en bois massif préfabriqués.