Pascale Martineau et Louis Germain ont fait partie de la première cohorte du Grand défi ULaval, appelée Marmotte. En novembre 2023, les deux employés de la Bibliothèque, elle technicienne en documentation et lui analyste d'affaires, ont passé une évaluation physique sur le campus, puis pendant 12 semaines, ils se sont engagés à bouger davantage et ont revu leur alimentation en ajoutant des légumes, du poisson, en diminuant la viande et le sucre. Les résultats se mesurent en centimètres perdus à leur tour de taille, mais aussi en sourires.
Louis Germain n'en revient pas comme il s'est «vite senti mieux» en mangeant davantage de céleri et de carottes, «des légumes de couleurs différentes pour avoir plus de fibres», lui qui en consommait à peine. Sa conjointe s'était donné l'objectif de garder ses bonnes habitudes après le défi et elle maintient le rythme: «Quand j'ai mes deux pauses de 15 minutes, je prends les tunnels et je vais jusqu'au PEPS aller-retour en marchant très vite.» Tous deux sont unanimes, «ça fonctionne», et ils invitent «fortement» les membres du personnel à tenter l'expérience.
Le Grand défi ULaval vient de lancer une troisième cohorte et sera déployé à travers les facultés, les pavillons et les équipes de travail de tout le campus sur une base volontaire jusqu'en février 2026. «Avec le plan institutionnel et le chantier Le bien-être de notre communauté, on a fait un projet pilote, on a essayé avec un premier groupe pour voir comment ça allait se dérouler et si les personnes allaient être emballées. Avec le succès qu'on a connu, on a décidé de l'étendre à la grandeur du personnel de l'Université», explique André Darveau, vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, qui croit énormément en ce projet qu'il a lui-même expérimenté.
Plus de cinq mètres de tour de taille perdus collectivement
À ce jour, quelque 300 personnes ont participé au défi, elles ont effectué près de 12 000 heures d'activités physiques et perdu collectivement 5,2 mètres de tour de taille.
«Tout le concept de santé durable, c'est vraiment au cœur des préoccupations de l'Université, poursuit le vice-recteur. Historiquement, elle a joué un rôle important, pas juste pour sa communauté, mais pour la grande communauté de la région de Québec avec le PEPS, depuis les années 1970, puis aujourd'hui, les jeunes qui viennent voir les parties de football et de basketball. Ça crée des modèles qui favorisent l'activité physique et le maintien d'une bonne santé. Dans ce contexte, c'est une continuité de ce qui se fait déjà.»
Le Grand défi ULaval s'inspire du Grand défi entreprise pour améliorer la santé des travailleurs. En partenariat avec l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec affilié à l'Université Laval (IUCPQ-ULaval), le programme offert aux entreprises est un défi de 12 semaines, avec une unité mobile pour effectuer des tests de santé auprès des employés en début et en fin de parcours, et une infrastructure technologique qui permet de mettre en compétition des équipes sur un site Web. Il découle lui-même du Grand défi Pierre Lavoie, dont la mission est d'aider la population à adopter de saines habitudes de vie.
L'esprit de saine compétition, c'est d'ailleurs ce qui a allumé et motivé Louis Germain. «On a eu une rencontre avec Pierre Lavoie dans l'atrium du pavillon Charles-De Koninck, ça mettait l'heure juste. Il y avait plein de monde, il fallait former des équipes, il y a eu un effet d'entraînement», raconte l'analyste, qui est devenu capitaine de son équipe. Avec ses quatre coéquipiers, il a ensuite cumulé des cubes actions. «Les cubes, ça marche dans les garderies et les écoles, mais ça marche aussi avec les adultes», a-t-il pu constater.
Une particularité du Grand défi ULaval est d'offrir au personnel participant un accès aux infrastructures du PEPS (un abonnement gratuit de trois mois) et à des séances d'accompagnement en kinésiologie à la clinique du PEPS. Le programme accorde même du temps de participation sur les heures de travail, saluent Pascale Martineau et Louis Germain.
Ce projet coordonné par Mon équilibre ULaval ne coûte rien au niveau du fond de fonctionnement, mentionne André Darveau. «Les sommes ont été dégagées à l'intérieur des ententes financières en lien avec nos programmes d'assurances collectives, explique Nicolas Bouchard-Martel, délégué-expert aux régimes de retraite et aux assurances collectives à l'Université Laval. Ces sommes étaient déjà réservées, on trouvait ça logique qu'elles soient redéployées dans la santé de nos employés.»
Favoriser la recherche et la formation
Le Grand défi ULaval favorise aussi la recherche et la formation, ajoute André Darveau. Les prises de sang effectuées alimentent des banques de données qui sont utilisées par les chercheurs de l'Université et de l'IUCPQ-ULaval, des étudiantes et des étudiants stagiaires participent aux évaluations de santé, illustre le vice-recteur. «Sans compter l'implication du Service des activités sportives, des gens des ressources humaines… C'est l'interdisciplinarité qui fait en sorte que tout le programme roule rondement.»
André Darveau voit l'Université Laval comme un laboratoire vivant dans cette aventure. «On est prêts à partager notre expertise avec d'autres employeurs», lance-t-il en guise de conclusion.
Le Grand défi Pierre Lavoie s'empare du campus en juin
Cette année, du 14 au 16 juin, le campus de l'Université Laval accueillera l'épreuve du 1000 KM Pure Industriel du Grand défi Pierre Lavoie, un événement annuel et ponctuel qui rassemble des milliers de personnes. Pour l'occasion, 215 équipes de 5 cyclistes de partout au Québec parcourront 1000 km segmentés en 12 étapes à travers la région de la Capitale-Nationale et les environs. Le point d'attache sera un Village du Grand défi, avec ses tentes, établi sur le Grand Axe, une formule plus durable que les véhicules récréatifs qui accompagnaient les cyclistes du Saguenay–Lac-Saint-Jean à Montréal par les passées. Le 15 juin, 4500 cyclistes s'ajouteront à la fête pour rouler les 135 km de La Boucle Vidéotron.