Lui-même originaire de St-Félicien, le cinéaste a voulu rendre en images l'intensité de l'Enfer, qui a marqué sa jeunesse. Bien que la tenue de cet événement bruyant et polluant soit critiquée par certains, son film ne pose aucun jugement. «Je ne suis pas allé là-bas pour porter un regard d'entomologiste sur un phénomène barbare. Ça aurait été trop facile de dénoncer la pollution ou le danger reliés à cet événement. Au contraire, j'ai voulu exalter l'Enfer, transmettre l'énergie et l'intensité des participants à travers leur regard», explique celui qui a fait des prises de vue dans les voitures et sur la piste de course.
Porté par de magnifiques images en très haute définition (4K) et soutenu par un montage dynamique, L'Enfer marche au gaz! est un plaisir à regarder. En témoigne l'accueil chaleureux que le film a reçu, récemment, lors du festival Regard sur le court métrage au Saguenay. Du 29 avril au 2 mai, il sera présenté dans sa version anglaise, Hell Runs on Gasoline!, au prestigieux festival Hot Docs de Toronto. Cette reconnaissance n'est pas sans réjouir le principal intéressé. «C'est le plus important festival de documentaires en Amérique du Nord! Plusieurs programmateurs de festivals internationaux seront présents. J'en profiterai pour faire de la promotion. Mon rêve, c'est que le film se retrouve en Europe de l'Est, au Moyen-Orient ou à tout autre endroit où il deviendrait une curiosité exotique.»
Il faut dire que Martin Bureau n'est pas un novice dans le monde du cinéma. Déjà en 2009, il cosignait le long métrage Une tente sur Mars, nommé au gala des prix Jutra et aux Rendez-vous du cinéma québécois dans la catégorie du documentaire de l'année. Trois ans plus tard, il présentait Playa Coloniale, mention spéciale du jury au festival Vues sur mer, à Gaspé. On lui doit aussi plusieurs courts métrages, dont Ils n'ont demandé à personne, tourné en Palestine et en Israël. Son prochain projet de documentaire, qui portera sur les murs de séparation, le mènera à nouveau dans cette région du monde ainsi qu'au Mexique et en Irlande du Nord.
Il compte aussi poursuivre ses projets en tant qu'artiste visuel, un pan de sa carrière qui lui vaut une solide réputation. Ses oeuvres – peintures, dessins, photos, installations - font partie de plusieurs collections publiques et privées. Comme si ce n'était pas assez, l'artiste réalise à l'occasion des pochettes de disque. Fred Fortin, Tire le coyote, Galaxie 500 et Gros Mené, entre autres musiciens, peuvent se targuer d'avoir des livrets ou des couvertures d'album signés Martin Bureau. Un nom qui, de toute évidence, continuera de faire jaser dans le milieu…
Pour suivre les projets de l'artiste: www.martinbureau.com