
Spécimen de chèvre de montagne provenant de l'Alberta, de la famille des bovidae. Don de Pierre Bellemare en 2006, collections de l'Université Laval.
— Marc Robitaille
«Les collections de l'Université contiennent plus d'un million d'objets et de spécimens de nature scientifique, artistique ou patrimoniale, explique Stéphanie Bois-Houde, chargée de conservation et de restauration à la Bibliothèque. Nous avons voulu transporter à la Bibliothèque l'esprit de ce beau musée de l'inattendu, qui constitue vraiment un monde en soi.»
La première version de l'exposition a connu un franc succès. C'est pour cette raison que la direction de la Bibliothèque a décidé de la prolonger jusqu'au 27 mars, en plus de renouveler plus de 75% des artefacts exposés. «Il s'agit sans doute de l'exposition qui, à la Bibliothèque, a attiré le plus de visiteurs, estime-t-elle. Le livre d'invités témoigne de la diversité du public.»
Les pièces maîtresses de la première exposition sont de retour. Il y a notamment l'énorme ours polaire à la gueule ouverte, le beau vitrail du 13e siècle français orné de grisaille et de filets de couleurs ainsi que la vitrine d'ornithologie, du courant naturaliste, en noyer noir, de la fin du 19e siècle, avec ses spécimens de faisans et de gélinottes. Les artefacts nouveaux comprennent, entre autres, trois superbes animaux: une autruche, une chèvre de montagne et un loup. Sur ses longues pattes, l'autruche domine la pièce du haut de son long cou. La chèvre est confortablement couchée sur une grosse roche. Et le loup, la tête dressée vers le ciel, semble hurler à la lune.
Une autre nouveauté est constituée de trois photographies prises à Québec entre 1868 et 1895 par William Notman, un photographe réputé. «Une des photos montre l'escalier Casse-cou, qui descend à la rue du Petit-Champlain dans le Vieux-Québec», souligne Gisèle Wagner, chargée de conservation et de restauration à la Bibliothèque. Sur une autre photographie prise en 1868, on voit l'une des portes du Vieux-Québec, la porte Hope, aujourd'hui disparue. La dernière image montre une activité de déneigement, dans la rue Sault-au-Matelot. Un traîneau aux patins de bois, et dont la caisse déborde de neige, est tiré par un cheval.
Parmi les curiosités exposées pour la première fois, il faut mentionner cette lettre dédicacée du romancier Alexandre Dumas fils, placée à l'intérieur d'un exemplaire de son célèbre roman La dame aux camélias. Un espace est consacré à plusieurs éditions anciennes du Don Quichotte de Miguel de Cervantes. «Nous avons de très beaux exemplaires du Don Quichotte, dont une édition de 1768», indique Stéphanie Bois-Houde.
L'exposition comprend plus de 40 pièces. Elle fait une large place aux sciences naturelles. Dans une section consacrée au monde aquatique, on peut voir trois jolis petits hippocampes ainsi que l'impressionnant prolongement osseux d'un poisson-scie.
Un tiroir d'insectes récoltés entre 1865 et 1889 attire l'attention. Son auteur, l'abbé Léon Provancher, est considéré comme le premier scientifique canadien-français en sciences naturelles. «Il s'est surtout intéressé aux insectes, rappelle Gisèle Wagner. Sa collection reste, encore aujourd'hui, l'une des plus importantes au Canada. Elle contient plus de 1 100 spécimens types, c'est-à-dire qu'il a découvert et nommé pour la première fois plus de 1 100 espèces d'insectes.» Ce naturaliste a également écrit plusieurs ouvrages savants, comme Petite faune entomologique du Canada précédée d'un traité élémentaire d'entomologie, qui fait partie de l'exposition.
À côté du tiroir d'insectes se trouve une planche de l'Herbier Louis-Marie, lequel compte plus de 800 000 spécimens. La plante qui s'offre aux regards est un aster borealis.
L'exposition se tient jusqu'au 27 mars au 1er étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Les heures d'ouverture sont de 9h à 21h, du lundi au vendredi, et de 11h à 16h, les samedi et dimanche.