Pour concevoir leur campagne, les chercheuses ont tenu trois ateliers de création d'affichettes avec des femmes victimes de violence conjugale fréquentant des maisons d'hébergement, avec des hommes fréquentant des groupes d'aide aux personnes impulsives et, enfin, avec des intervenants en violence conjugale. On a demandé aux participants de nommer les éléments favorables les ayant incités à demander de l'aide, de même que les obstacles qui les en avaient empêchés. On les a ensuite interrogés sur ce qu'ils pensent que la population ignore au sujet de la violence conjugale et sur ce qu'elle devrait, à leur avis, savoir. Pour aider les personnes à créer leurs affichettes, Sylvie Pouliot, Maude Bouchard et le photographe Dylan Page ont mis sur pied une banque de mots et plus de 5000 images d'objets, de situations et de lieux.
«Ces ateliers visaient à connaître le point de vue des personnes et à déterminer quels types d'éléments visuels seraient efficaces pour informer, sensibiliser ou dénoncer la violence conjugale, tout en gardant l'anonymat des participants», indique Sylvie Pouliot.
À l'aide de ces concepts visuels, les professeures ont créé une campagne qui ne devrait laisser personne indifférent. Au Québec, 500 affiches illustrant le point de vue de la femme et de l'homme sont ainsi installées depuis le 15 novembre dans les CLSC, les hôpitaux, les agences de santé et les organismes oeuvrant dans le domaine de la violence conjugale. La population des deux sexes peut même poursuivre sa réflexion jusque dans les toilettes de certains restaurants et bars de la ville de Québec. À l'Université, on peut voir diverses installations dans les toilettes situées au premier étage du pavillon Alphonse-Desjardins.
Enfin, deux vidéos de 15 secondes ont été conçues: la première s'adresse aux femmes victimes de violence conjugale et la deuxième aux hommes au comportement impulsif. Ces vidéos sont présentées sur YouTube et sur les sites des organismes collaborateurs: les centres d'hébergement Maison pour femmes immigrantes et Maison Marie-Rollet, le Groupe d'aide aux personnes impulsives (GAPI), ainsi que les réseaux d'aide À coeur d'homme et SOS violence conjugale.
Le public pourra voir l'ensemble de la campagne, ainsi que les affichettes conçues lors des ateliers de création, le vendredi 21 novembre, de 11h à 13h30, à l'atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.